Accueil > Histoire > Chronologie des faits et mouvements sociaux et politiques en Algérie 1830 – 1954 > Chronologie des faits et mouvements sociaux et politiques en Algérie 1830 – (…)

Chronologie des faits et mouvements sociaux et politiques en Algérie 1830 – 1954 / 3

de Abderrahim Taleb Bendiab

mercredi 8 juillet 2015, par Alger républicain

 1895 Publication d’un livre "L’Algérie Libre" dont l’auteur Dessoliers est professeur de droit. Pour dépasser les crises économiques de la colonie, il préconise l’autonomie de l’Algérie au profit des colons :

"les baisses des prix agricoles sont dues à la sujétion de l’Algérie. L’Algérie devenue libre pourrait valoriser ses produits, elle pourra ainsi édifier à l’abri d’une protection douanière une industrie, fabriquer elle-même ses tissus et son papier."

 1897 Naissance de M’barek El Mili.

.

 1903 Naissance de Mahmoud Latrèche à Jérusalem (Palestine) d’une famille algérienne émigrée qui a fui l’occupation coloniale.

.

Quelques étapes de sa vie :

Mahmoud Latrèche communiste algérien militant au Moyen Orient (Palestine, Irak, Egypte, Liban...) a été nommé membre du Comité Exécutif de la IIIème Internationale Communiste en 1935
  • A créé à Haifa en 1917 le premier syndicat des ouvriers du bâtiment.
  • En 1926, il adhère au Parti Communiste Palestinien (PCP).
  • 1927-1930 il suit ses études à l’École d’Orient de Moscou.
  • 1930 Membre du Bureau Politique du PCP.
  • 1930-1931 Arrêté par les autorités britanniques de Palestine. Il est condamné à deux ans de prison.
  • 1933 Membre du BP du Parti Communiste Syro–Libanais. Il est en outre chargé de réorganiser le Parti Communiste Egyptien et de mettre en place le Parti Communiste Irakien.
  • 1935 Arrêté par les autorités françaises à Damas.
  • 1935 août : Le VIIème Congrès de l’Internationale Communiste (IC) qui tient son Congrès à Moscou, le désigne comme membre de son Comité Exécutif.
  • 1938 Se déplace en mission à Paris. Il est arrêté par les autorités françaises.
  • Après sa libération l’IC, le désigne pour aller en Algérie où il est arrêté en 1939.
  • 1943-1946 il est responsable à Alger du syndicat des ouvriers du bâtiment.
  • 1946-1955 il est membre du comité de rédaction de l’organe central du PCA en langue nationale "Al Djazair El Djadida".
  • Il est arrêté pendant la guerre de Libération Nationale.
  • 1962-1965 membre du Comité de rédaction de l’organe central de l’UGTA. "Révolution et Travail" ;
  • A partir de 1968 il fait un long séjour à Berlin, capitale de la RDA où il rédige ses mémoires : "Les chemins de la lutte".
  • En 1974 il retourne à Alger où il passe les dernières années de sa vie : suivant de très près le mouvement progressiste dans les pays arabes.
  • 1981 février : mort de Mahmoud Latrèche. Il est enterré au cimetière d’El Kettar à Alger.

 1954-1er janv. Session du CC du MTLD qui eut à discuter les rapports de Messali Hadj. Celui-ci retirait sa confiance à la direction du Parti et renouvelait sa demande de "pleins pouvoirs" qui fut une nouvelle fois refusée. En contre partie Le CC proposa un Congrès extraordinaire dont les modalités seront décidées de concert avec Messali.

 1876-30 déc. Arrêté portant création du corps des administrateurs des communes mixtes. Ces fonctionnaires ont été considérés comme le symbole de l’ordre colonial.

 1893-1894 Crise viticole : "Ce fut dans une économie fondée de plus en plus sur la viticulture, des expropriations en chaines, de dramatiques liquidations hypothécaires, de retentissantes faillites commerciales." (in : Isnard. La vigne en Algérie…)

 1904 La Fédération nationale des cheminots d’Algérie comptait en 1904, 27 syndicats avec 3430 membres.

 1905-9 déc. Loi instituant la séparation du culte et de l’Etat. Elle institue le système des "Associations Cultuelles". Ces associations cultuelles devaient se déclarer conformément à la loi du 1er juillet 1901 sur les associations et indiquer les limites territoriales dans lesquelles elles fonctionneraient. Elles étaient habilitées, tant à percevoir des cotisations et à faire des collectes parmi leurs membres qu’à percevoir des rétributions pour les services religieux.

 1907-2 jan Loi qui décide que les édifices affectés à l’usage du culte ainsi que les meubles les garnissant continueraient d’être laissés à la disposition des fidèles et des ministres du culte pour la pratique de la religion.

 1907 Constitution de la Bourse de Travail d’Annaba.

 1907-déc. Fondation du journal "Lutte Sociale" organe du Parti Socialiste de l’Oranie. Le premier numéro est paru à Sidi Bel Abbés. Pierre Larribère en était le fondateur. "Lutte Sociale" est devenue après le Congrès de Tours en 1920, l’organe de la fédération algérienne du PCF. Après le Congrès constitutif du PCA en octobre 1936, elle s’est transformée en organe central du PCA. Le journal a été interdit en 1939. Il est réapparu en 1946 avec un nouveau titre "El Djazair El Djadida" en langue nationale. C’est un des plus anciens journaux du mouvement national algérien.

 1907-1908 Congrès constitutif de la Fédération algérienne du parti socialiste sous la présidence de Marcel Cachin.

 1910 La grève général des cheminots eut des répercussions en Algérie. Une souscription est organisée dans lutte sociale.

 1911 L’application du service militaire rencontra une violente opposition auprès des masses algériennes qui ont préféré émigrer vers les pays musulmans (Turquie, Syrie, Palestine) plutôt que d’accepter de servir dans l’armée française. Cette "Hijra" a touché deux régions du pays : Tlemcen et la Petite Kabylie.

 1912 Bachir El Ibrahimi s’installe à Médine pour poursuivre ses études.

 1916-janvier Un comité musulman pour l’indépendance de l’Algérie et de la Tunisie est constitué à Berlin.

 1918-début jan Publication du programme en quatorze points du Président des États-Unis, Wilson : "le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est affirmé".

 1936-janvier L’Étoile Nord Africaine adhère au Front Populaire.

 1947 Constitution des Unions Algériennes des Syndicats CGT.

 1830-14 juin Débarquement des troupes françaises ? Sidi Fredj. Le corps expéditionnaire français se composait de 35 000 hommes.

 1830-5 juillet Convention de capitulation entre Bourmont, Général en Chef de l’Armée française et le Dey d’Alger. Contenu du 5ème paragraphe :

"l’exercice de la religion mahométane restera libre. La liberté des habitants de toutes les classes, leur religion, leurs propriétés, leur commerce et leur industrie ne recevront aucune atteinte. Les femmes seront respectées. Le Général en chef en prend l’engagement sur l’honneur".

 1830-23 juillet La tentative de l’Armée française d’occuper Blida se heurte à une vive résistance : elle est mise en échec.

 1830-8 sept. Arrêté du Général Clauzel réunissant au domaine les propriétés du Dey, des Beys et des Turcs déportés ainsi que celles de la Mecque et de Médine. Cette mesure a entrainé la protestation des muphtis et des oulémas ; car elle supprimait les ressources du culte et de la charité musulmane.

 1831-4 jan. Oran est occupé par les troupes françaises. Le dernier Bey d’Oran Hassan s’embarque pour l’Orient.

 1831-février Nomination d’un nouveau Général en chef en Algérie : Berthezène.

 1831-10 mars Ordonnance portant création d’un corps de la légion étrangère.

 1832-6 avril Massacre de la tribu d’El Oufia. Le Général de Rovigo décrit la scène :

"un corps de troupe…surprit, au point du jour, la tribu endormie sous ses tentes, et égorgea les malheureux El Oufia, sans qu’un seul cherchât à se défendre. Tout ce qui vivait fut voué à la mort : on ne fit aucune distinction ni d’âge ni de sexe.

Au retour de cette honteuse expédition, nos cavaliers portaient des têtes au bout de leur lance… Tout le bétail…fut vendu au Consul du Danemark, le reste du butin, sanglantes dépouilles d’un effroyable carnage, fut exposé au marché de Bab Azzoun, on y voyait avec horreur des bracelets de femmes encore attachés à des poignets coupés, et des boucles d’oreilles pendant à des lambeaux de chair"…(Cité par Lacoste, Nouschi, Prenant…)

 1833-1 mars. Arrêté de l’intendant civil qui ordonne à tous les propriétaires de déposer à la direction des domaines leurs titres de propriété. Les terres des propriétaires qui ne produisaient pas de titre devaient être réunies au domaine de l’État comme "bien sans maitre".

 1834-26 fév. Traité entre le Général Desmichels et l’Emir Abdelkader. Contenu de son art. 2 : "La Religion et les usages des musulmans seront respectés et protégés". Ce traité ne reconnaissait à la France en Oranie que l’occupation d’Oran et de Mostaganem.

 1834-22 juil. Ordonnance qui règle l’organisation des possessions françaises en Afrique du Nord. C’est la date de l’annexion. La Régence d’Alger, jusque là soumise à l’occupation devient possession. La même ordonnance met à la tête une administration qui prend le titre de "Gouvernement Général des possessions françaises dans le Nord de l’Afrique".

 1834-10 août Arrêté :"Les tribunaux français peuvent être saisis des affaires civiles et commerciales des algériens s’ils le désirent ou s’ils sont de religion différente".

 1835-avril L’Émir Abdelkader établit son autorité jusqu’aux abords d’Alger.

 1835-26.28 juin Reprise des hostilités entre les troupes colonialistes et celles de l’Emir Abdelkader. Ce dernier remporte la victoire de la Macta sur les troupes du Général Trézel.

 1836-13 jan L’armée coloniale occupe Tlemcen.

 1836-avril Bataille de la Tafna entre les troupes de l’Emir Abdelkader et l’armée coloniale.

 1836-6 juil. Bataille de la Sikkak entre les troupes de l’Émir Abdelkader et l’armée coloniale.

 1837-30 mai Traité de la Tafna entre l’Emir Abdelkader e le Général Bugeaud. L’art. 5 de ce traité contient les points suivants :

"les Arabes vivants sur le territoire français exerceraient librement leur religion. Ils pourraient y bâtir des mosquées et suivre en tous points leur discipline religieuse sous l’autorité de leurs chefs spirituels".

 1838-28 mars Koléa est investie par les troupes coloniales.

 1839-5 fev. Blida est investie par les troupes coloniales.

 1840-15 mars Cherchel est occupée par l’armée française.

 1840-17 mai Médéa est occupée par l’armée française.

 1840-8 juin Miliana est occupée par l’armée française.

 1841-mai Mascara, Boghari, Saida sont occupées par l’armée française.

 1842-1 fév. Tlemcen est occupée par l’armée française.

 1841-28 fév. Ordonnance qui supprime la juridiction répressive des Cadis. La loi pénale française est appliquée aux algériens. Cette ordonnance est une violation de la Convention de Capitulation du 5 juillet 1830 et des traités du 26 février 1834 et du 30 mai 1837 signés avec l’Emir Abdelkader.

 1843-16 mai Le Duc d’Aumale s’empare de la Smala (capitale nomade) de l’Emir Abdelkader.

 1844-2 jan Pour faire face à la résistance qui dure, Bugeaud institue l’amende collective. Les opérations de pacification prennent l’aspect d’un génocide. Montagnac officier de cette guerre de conquête fit la proclamation suivante :

"Toutes les populations qui n’acceptent pas nos conditions doivent être rasées, tout doit être pris, saccagé sans distinction d’age ni de sexe" (Cité par Lacoste, Nouschi, Prenant…)

 1844-1er fév. Arrêté ministériel organisant les bureaux arabes composés d’officiers de toutes les armes spécialisées dans la connaissance des affaires indigènes. Ces bureaux arabes peuvent être considérés comme les ancêtres des S.A.S.

 1844-12 fév. Circulaire de Bugeaud codifiant les infractions et tarifiant les amendes. C’est l’ancêtre du code de l’indigénat. Début de mise en place de ce quadrillage de lois répressives chargées d’assurer la sécurité du système colonial.

 1844-4 mars Biskra est occupée par l’armée française.

 1844-14 août Bataille d’Isly au Maroc ; défaite de l’armée marocaine. L’Emir Abdelkader est abandonné par le roi du Maroc.

 1844-4 oct. Arrêté portant création d’une Chambre de Commerce à Skikda.

 1844-14 oct. Arrêté portant création d’une Chambre de Commerce à Oran.

 Début 1845 Soulèvement sous l’impulsion des Derkaoua et de Boumezrag.

 1845-18 mars Traité franco-marocain qui interdit à l’Emir Abdelkader ou à ses troupes la possibilité légale de séjourner au-delà de la frontière.

 1845-15 avril Ordonnance qui consacre la dualité des systèmes dans l’organisation de l’Algérie. Elle distinguait :

  • - Territoires civils : ceux sur lesquels il existe une population civile européenne assez nombreuse.
  • - Territoire arabe : là où les populations algériennes sont majoritaires et où à contrario, la population européenne est faible.
  • - Une transition : des territoires mixtes : ceux sur lesquels la population européenne est peu nombreuse.

En plus, cette ordonnance partage l’Algérie en trois provinces : Alger – Oran – Constantine.

 1845 -19 juin Enfumades d’ouled Riah par le Général Pélissier qui fit périr 760 personnes sur ordre du Maréchal Bugeaud :

"si ces gredins se retirent dans leurs cavernes, imitez Cavaignac aux Sbéha, enfumez les à outrance comme des renards".

 1845 – juil. Harcelé par les troupes coloniales, l’Emir Abdelkader se réfugie au Maroc. Mais ses anciens alliés se retournant contre lui, il rentre en Algérie.

.

Abderrahim Taleb Bendiab

suite : ici