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Colère à Rouiba Le spectre d’une grève illimitée plane sur la SNVI
mardi 12 janvier 2010
Les travailleurs, qui ont ainsi mis à exécution leur menace brandie il y a deux semaines, dénoncent également la hausse des prix qui “ne cesse de laminer” leur pouvoir d’achat, disent-ils. “Bien qu’une partie infirme soit concernée par l’augmentation du SNMG, celle-ci n’a désormais aucune signification devant la hausse des prix observée ces derniers jours”, affirment des travailleurs qui s’interrogent sur le silence des responsables face à une telle situation. Les protestataires, qui se sont rassemblés devant le siège de l’entreprise, ont indiqué que leur débrayage se poursuivra tant que leurs revendications ne sont pas satisfaites. “Nous ne reprenons pas le travail si notre plate-forme de revendications n’est pas satisfaite, surtout pour l’augmentation réelle des salaires et l’annulation de la décision prise sur la retraite”, soutiennent-ils. Certains d’entre eux se disent outrés par les propos tenus récemment par le ministre du travail qui avait imputé la réaction des travailleurs à la décision de l’annulation de la retraite à “des considérations personnelles”. Des propos que les travailleurs ont pris comme une provocation à leur égard. “Nous n’acceptons pas ce genre de jugement et on aurait souhaité que le ministre dise la vérité sur le nombre de travailleurs touchés par la revalorisation du SNMG et nous donne des explications : pourquoi la tomate se vend à 150 DA le kg et les lentilles à 200 da, alors que le SNMG n’a même pas encore été appliqué”, s’est interrogé un syndicaliste de l’unité Carrosserie.
Les travailleurs se demandent “pourquoi on sort maintenant les chiffres du déficit de la CNR alors qu’on a fermé les yeux lorsque des centaines de cadres ont quitté leur emploi avec des salaires exorbitants pour aller travailler ailleurs”.
Les travailleurs ont encore une fois dénoncé l’amalgame sciemment entretenu autour de l’augmentation du SNMG et qui a eu l’effet boomerang avec cette envolée soudaine des prix. “S’ils ont dit la vérité en disant que seulement 2% des travailleurs sont touchés par cette augmentation, les spéculateurs n’auraient peut-être pas cette réaction brutale”, indique Saïd, un employé de l’unité DVI. Les manifestants se sont également exprimés sur la tripartite en affirmant que ce conclave sert plutôt le patronat.
Les travailleurs exigent l’annulation du 87-bis et la baisse des impôts notamment l’IRG pour permettre l’augmentation des salaires et en même temps la sauvegarde des emplois.
Par ailleurs, les responsables de nombreux syndicats d’entreprise de la zone de Rouiba ont tenu à dénoncer dans un document transmis à la centrale syndicale “la suppression de la retraite sans conditions d’âge et les résultats de la tripartite”.
Le document de deux pages, signé par 13 syndicats d’entreprise, indique que “cette mesure n’arrange ni les intérêts des travailleurs ni celui des entreprises et menace même leur pérennité”. Sur les problèmes financiers rencontrés par la CNR, évoqués ces derniers temps, les syndicalistes se sont interrogés sur l’utilité des fonds constitués par les cotisations, à savoir la retraite anticipée et la caisse de chômage dont 0,5% des 1% du fonds social des entreprises vont dans la caisse des retraites. Pour rappel, il y a un peu plus de dix jours, plus de 500 syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba ont observé un sit-in devant le siège de l’union locale de Rouiba pour exprimer les mêmes inquiétudes. Selon de nombreux observateurs, ce mouvement de contestation risque de toucher d’autres unités industrielles de la zone de Rouiba et de Réghaïa.
L’on sait déjà que les mêmes préoccupations ont été également soulevées, dans une pétition, par les travailleurs du Sud du pays, notamment ceux de Hassi-Messaoud et de Hassi-R’mel, et cela malgré les précisions de la CNR contenues dans la note 141/2009 signée par son directeur général. Celle-ci précisait que “les personnes qui remplissent les conditions d’ouverture du droit (âge et durée d’une pension de retraite proportionnelle ou sans conditions d’âge pour 32 ans d’activité avant cette date) continueront à en bénéficier même après son abrogation”.
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Par : Madjid T
in El Watan
04.01.10