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Élections Présidentielle et législatives en France : en marche vers une république bananière ?
vendredi 16 juin 2017, par
A entendre les politicards et commentateurs véreux de tous bords, le 11 mai est à célébrer comme jour de la victoire écrasante aux législatives de ce mouvement hétéroclite « En marche ».
En fait, avec 53% d’abstentions et de nuls, ce jour est celui de la Bérézina de plusieurs décennies de politique réactionnaire menée contre le peuple français et en particulier contre les travailleurs. Une sanction sans appel de l’alternance droite classique-PS au service du Capital. Il fallait oser travestir la réalité pour qualifier un tel résultat de "dynamique" et de "raz de marée" macronistes !
La grande bourgeoisie française a encore plus d’un tour dans son sac. Elle a concocté un plan diabolique, digne des républiques bananières, ne s’en distinguant que par la forme et les moyens médiatiques mobilisés dans le cadre de la démocratie bourgeoise : faire élire un candidat, sorti du chapeau, inconnu au bataillon, président de la république française. Dans un tintamarre infernal, dans les télés, les radios ; les journaux etc., les médias à la solde de 9 milliardaires, membres éminents de l’oligarchie française, se sont vautrés sans honte, dans une boue nauséabonde, pour faire avaler des couleuvres au peuple français. Ils n’ont pas lésiné sur les mots employés pour convaincre l’électorat : faire passer une défaite en victoire. Raz de marée, tsunami, éloge du nouveau président et bien d’autres termes, le manuel des discours dithyrambiques est faible pour exprimer l’admiration des éditocrates pour leur favori. Une nouvelle faune politique composée de jeunes arrivistes et de vieux routiers ralliés au nouvel élu va pérorer à l’assemblée pour récupérer quelques miettes de pouvoir et en même temps servir le Capital. Le cynisme étant devenu une seconde nature, aucune magouille électorale n’est à signaler chez ces hommes politiques qui ont depuis de nombreuses décennies participé à toutes les sauces réactionnaires de la politique des gouvernements qui se sont succédés.
Objectif : continuer la même politique dégradante pour le peuple et exploiter les travailleurs sans retenue.
Mais voyons de plus près la réalité de tout ce micmac électoral. Comment parler de victoire aux élections législatives, quand 53% d’électeurs inscrits ne se sont pas déplacés pour aller voter. Ce sont les masses populaires et les travailleurs qui se sont abstenus. Mais le système électoral anti-démocratique concocté par la grande bourgeoisie française depuis de Gaulle - rejet de la proportionnelle et charcutage électoral aux dépens des circonscriptions à forte densité ouvrière et populaire votant jadis massivement pour le PCF - permet à un parti, tout en étant minoritaire, d’obtenir une majorité absolue de députés dans l’assemblée.
De même, l’élection présidentielle est aussi une farce de grande ampleur.
Comment crier victoire quand un président est élu avec seulement 32% des exprimés, mais rafle par un tour de passe-passe 70% des sièges. La France est devenue une véritable république bananière.
Elu suivant un scénario cousu de fil blanc, le nouveau président n’est pas majoritaire et pourtant il va gouverner la France pendant cinq ans. Avec cette majorité croupion, il va mener une politique désastreuse contre les travailleurs et les masses populaires. Il n’y a plus d’opposition véritable, capable de lutter contre un régime vomi par le peuple tout entier.
Ce n’est pas de Mélenchon, un voltigeur de la politique française qui a trempé dans toutes les sauces du système, ministre sous Mitterrand, ancien socialo, puis gaucho et enfin responsable d’un mouvement fourre-tout, qu’il faut attendre l’alternative. Il se fait passer pour un super révolutionnaire, mais il est contre la lutte des classes et travaille au maintien du système capitaliste. Pour mémoire il a approuvé la guerre contre la Libye. Il est là pour tromper les travailleurs quoi qu’en pensent ceux qui le soutiennent et dont il traduit le ras-le-bol avec son talent particulier de tribun.
La France rentre dans une crise profonde sur fond de crise du capitalisme et l’impérialisme. La classe ouvrière française doit se préparer à affronter dans un combat titanesque ces vampires qui dirigent le système capitaliste.
A. Kadri
16.06.17