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Ghaza : 197e jour ordinaire d’un génocide en direct

dimanche 21 avril 2024

Le nombre de victimes de l’agression sioniste contre les Palestiniens de Ghaza depuis le 7 octobre s’élève à 34.049 martyrs et à 76.901 blessés.

L’armée d’occupation a encore perpétré durant les dernières 24 heures 4 massacres. 37 Palestiniens ont été tués et 68 autres blessés, information donnée par le ministère de la Santé de Ghaza.

AR

Samedi, l’entité sioniste a bombardé plusieurs régions de Ghaza, en particulier Rafah dans le sud de l’enclave, faisant plusieurs martyrs et des blessés. Ces attaques sont menées au moment où des « discussions » ont lieu entre l’occupation israélienne et les Etats-Unis, son principal mentor, sur la manière de mener une invasion terrestre d’envergure dans ce gouvernorat frontalier avec l’Egypte.

 Les bombardements contre Rafah ont débuté dans la nuit de vendredi à samedi. Un raid aérien israélien a visé une maison dans le quartier de Tal al-Sultan, à l’ouest de la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, a rapporté un correspondant d’Al Jazeera. Les premières estimations des victimes de ce bombardement étaient de 4 martyrs, dont 2 enfants, et de plusieurs blessés. Moins de deux heures plus tard, le bilan s’est alourdi à 9 martyrs, dont 6 enfants et 2 femmes, précise le journaliste. Selon d’autres sources, l’armée sioniste avait ciblé la maison de la famille Radwan, lors de cette attaque. Selon Hani Mahmoud, correspondant d’Al Jazeera English (AJE) à Rafah, ce gouvernorat du sud de Ghaza a été depuis la nuit de vendredi à samedi et jusqu’aux premières heures de samedi ciblé par plusieurs frappes aériennes israéliennes. Le journaliste précise que les bombardements ont visé « la partie orientale de la ville, dans le quartier d’As-Salam – une zone densément peuplée où de nombreuses familles déplacées se sont réfugiées dans des maisons ou des tentes », ainsi que « la zone de Tal as-Sultan où la grande majorité des familles déplacées a trouvé refuge depuis le début de l’agression ». Le bombardement du quartier As-Salam dans la partie orientale de la ville de Rafah, a fait au moins 3 martyrs, une femme et deux enfants, ainsi que plusieurs blessés, ajoute la même source.

« Les conséquences des frappes provoquent le déplacement interne de nombreuses personnes qui bougent d’un endroit à un autre, fuyant l’horreur des bombardements depuis six mois », ajoute Hani Mahmoud, pour qui « la situation à Rafah devient, de plus en plus, dangereuse, et très risquée ».

Samedi, dans le centre de la bande de Ghaza, l’aviation sioniste a aussi bombardé le camp de Nuseirat, et Deir al-Balah, dont la région côtière a été également bombardée par les navires de guerre israéliens, ainsi que Khan Younes au sud, où une frappe aérienne a visé le quartier al-Mawasi, rapporte également le journaliste d’AJE. L’attaque a ciblé « un immeuble résidentiel dans la zone d’évacuation d’al-Mawasi ». « C’est là que l’armée israélienne a ordonné à la grande majorité des familles déplacées, au cours des premières semaines de la guerre, de se réfugier pour éviter d’être bombardées », a précisé Hani Mahmoud.

« On rapporte actuellement de multiples blessés dans l’attaque. Mais il est difficile de les atteindre en raison de la présence de quadricoptères, des drones d’attaque. Ce qui rend très risqué aux équipes de la Protection civile de faire leur travail et de sauver les gens », ajoute le journaliste.

 L’Agence palestinienne Wafa rapporte, de son côté, que « l’armée de l’occupation a ciblé les quartiers Al-Zaytoun et Tal Al-Hawa, dans la ville de Ghaza, par plusieurs missiles », ainsi qu’une « zone résidentielle dans le quartier de Dawa, au nord de camp de Nuseirat » qui a également été pilonnée.

Par ailleurs, la société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS) a lancé, hier, un appel en faveur d’un ambulancier disparu qui a été arrêté par les forces israéliennes. « Hudhaifa Mahmoud Abu Eita, un ambulancier volontaire de la société du Croissant-Rouge palestinien (PRCS), est porté disparu depuis plus de 120 jours après avoir été placé en garde à vue par les Israéliens dans le nord de Ghaza », a indiqué la même source. Il fait partie des 6 membres du PRCS « dont on ne sait pas où ils se trouvent après avoir été arrêtés par les forces israéliennes », affirme le Croissant-Rouge palestinien.

Ghaza dans un état de « soif extrême »

Concernant la situation humanitaire dans l’enclave, Ismail Thawabta, le directeur du Bureau des médias du gouvernement a affirmé, hier, que la ville de Ghaza « vit désormais dans un état de soif extrême », expliquant que « tous les puits d’eau de la ville ont cessé de fonctionner il y a deux semaines ». « Les puits ne sont plus opérationnels, principalement en raison d’un manque de carburant, dont Israël a interdit l’entrée dans la bande de Ghaza depuis qu’il a imposé un blocus total, il y a plus de six mois », affirme la même source. Ajoutant que : « L’unique station de dessalement de la ville de Ghaza, ainsi que plus de 40 puits d’eau et les réseaux d’eau potable de la ville ont été détruits » dans les bombardements.

Le communiqué du Bureau des médias du gouvernement a averti que la crise de la soif « a atteint son paroxysme alors que les températures continuent d’augmenter et que la demande de consommation d’eau a également augmenté », ajoutant la « crise sanitaire et environnementale » à Ghaza ne fera que s’aggraver dans un contexte de pénurie d’eau extrême. Dans un autre communiqué, la même source a demandé à l’Égypte « d’ouvrir complètement et continuellement les points de passage (de Rafah, ndlr) pour permettre aux malades et aux blessés de se faire soigner ». Cette demande express intervient, pour la énième fois, au moment où le secteur de la santé dans la bande de Ghaza est « complètement effondré à cause de l’agression sioniste ».

« L’occupation a transformé le Complexe médical Al-Shifa, de la ville de Ghaza, en un charnier, a délibérément brûlé des hôpitaux dans les gouvernorats du nord, et a transformé le Complexe médical Nasser à Khan Younes en centre d’interrogatoires et de tortures pour le personnel médical », poursuit le Bureau des médias du gouvernement, rappelant que « plus de 300 membres du personnel médical ont été exécutés par l’armée israélienne ».

La même source rappelle que « plus de 72% des martyrs de l’agression israélienne sont des femmes et des enfants », que « 7.000 martyrs sont toujours sous les décombres », que « tous les points de passage sont fermés » et que « l’aide n’entre pas », en particulier vers le nord de l’enclave.

ONU-Femmes : Plus de 10.000 femmes tuées, dont environ 6.000 mères

« Plus de 10.000 femmes ont été tuées, dont environ 6.000 mères, laissant 19.000 enfants orphelins », depuis le début de l’agression israélienne, a indiqué un communiqué de ONU-Femmes, publié le 16 avril 2024.

« L’alerte genre », publiée régulièrement par ONU-Femmes depuis le début de l’agression israélienne, porte sur « le manque d’accès aux services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), qui sont essentiels à la santé, à la dignité, à la sécurité et à l’intimité des femmes ». Le document indique aussi que « plus d’un million de femmes et de filles palestiniennes à Ghaza n’ont presque aucun accès à la nourriture ou à l’eau potable », alors que « les maladies se propagent dans des conditions de vie inhumaines ». « Les femmes qui ont survécu aux bombardements souffrent quotidiennement de la faim et des maladies et vivent en permanence dans la peur. La guerre à Ghaza est sans nul doute une guerre contre les femmes, qui paient un lourd tribut à un conflit dont elles ne sont pas responsables », a déclaré Susanne Mikhail, directrice régionale d’ONU Femmes pour les États arabes, lors d’un point presse à Genève.

Repris de Mohamed Mehdi, du Quotidien d’Oran du 21 avril 2024.