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Ghaza : le grand prétexte de l’extermination du peuple palestinien

lundi 16 octobre 2023, par Alger republicain

Depuis le dimanche 8 octobre 2670 Palestiniens ont été tués et plus de 9600 autres blessés, par l’armée israélienne dans la bande de Ghaza, des femmes et des enfants pour la plupart. 10 000 maisons ont été totalement détruites. Des dizaines d’autres Palestiniens ont été tués ou blessés en Cisjordanie, des manifestants pacifiques solidaires de leurs frères assiégés et pilonnés au sud.

Une partie importante du ghetto de Ghaza n’est plus que champ de ruines. Les corps d’un millier de Palestiniens au moins se décomposent sous l’amas des blocs de béton et de ferraille enchevêtrés. Impossible de les extraire. La pluie des bombes est ininterrompue, les voies d’accès sont obstruées, les ambulanciers et les sauveteurs sont à leur tour pulvérisés sous les coups ininterrompus des missiles de l’armée sioniste, ou tombent en panne faute de carburant bloqué par les assiégeurs.

Au 10 ème jour de la nouvelle guerre d’extermination que mène Israël contre le peuple palestinien le bilan d’un massacre qui se poursuit est lourd. Le peuple palestinien est cruellement puni. Il est coupable de refuser l’occupation sioniste de ses terres, la négation de ses droits à un Etat souverain. Il est puni pour crime de revendication de son droit légitime de retourner dans le pays dont il est sans cesse expulsé et refoulé par le bulldozer d’un Etat barbare qui le pourchasse depuis 75 ans et qu’applaudissent frénétiquement les politiciens et les intellectuels larbins des oligarchies impérialistes.

Ce ne sont pas les Palestiniens qui dénient aux Israéliens le droit d’avoir leur propre Etat. Les médias des pays impérialistes ont réussi à intoxiquer leurs opinions internes. Ils ont inversé les rôles, transformé dans l’imaginaire occidental, et qu’ils ont façonné, l’opprimé en négateur de l’autre et le véritable négateur criminel en agneau paisible forcé de se donner des crocs et des griffes pour « défendre son droit à l’existence et à la sécurité ». Ce sont les sionistes d’Israël, ceux qui ont proclamé publiquement, à la face du monde, la « judaïté » d’un Etat purgé des éléments « impurs », ce sont eux qui nient le droit des Palestiniens à un Etat pleinement souverain reconnu dans les résolutions de l’ONU, sans parler du plan de partage de 1948 bafoué par les sionistes au prétexte du refus des Arabes de se soumettre à la domination d’une minorité de juifs étrangers à ce pays et installés par les Britanniques sur leur terre depuis la fin de la première guerre mondiale.

Israël est le seul pays au monde qui refuse de fixer sur une carte officielle le tracé de ses frontières. Ce refus, Golda Meyer, première cheffe de l’Etat d’Israël, en avait établi le principe : « les limites d’Israël s’arrêtent là où se posent momentanément les bottes de nos soldats ». Tout y est dit. Quiconque, de bonne foi, n’en a pas connaissance ne peut rien comprendre à la tragédie terrible que vit le peuple Palestinien.
Et ne peut saisir la hantise des peuples de la région à servir de refuge aux Palestiniens dont l’expulsion est programmée dans le plan du « Grand Israël » qui va du Nil à l’Euphrate. Avant de subir à leur tour les coups du bulldozer de leur voisin expansionniste, insatiable . L’ordre machiavélique d’évacuation de Ghaza découle de ce plan dont les experts occidentaux médiatisés font mine d’ignorer l’existence. L’Egypte menacée par son application sait que la démence des sionistes n’a pas de limites, couverts par le soutien inconditionnel des Etats impérialiste. Sissi, leur valet, s’y refuse lui-même .

Le peuple palestinien est lourdement puni parce qu’il résiste à ce déni par les moyens dérisoires que lui impose la barbarie des occupants : couteaux contre fusils d’assauts, pistolets contre chars, roquettes contre missiles et bombardiers. Depuis que les régimes d’exploitation de l’homme par l’homme sont apparus, l’histoire de toutes les colonisations est fondamentalement l’histoire de la sauvagerie initiale des colonisateurs qui entreprennent de nettoyer par le fer et le feu les territoires conquis pour accaparer leurs richesses et asservir les autochtones laissés en vie uniquement parce qu’ils en ont besoin. La violence des colonisés révoltés pour vivre libres dans leur pays, la rage qui les pousse à commettre des actes horribles, sont la conséquence de celles de leurs bourreaux. Elle est toujours d’une échelle, d’une ampleur, d’une cruauté incommensurablement inférieure à celle de ceux qui les oppriment. Durant les 7 ans et demi de la guerre de libération du peuple algérien, l’armée coloniale a tué et massacré un million d’Algériens mais n’a perdu que 25000 hommes. Le nombre des « pieds-noirs » victimes du « terrorisme » du FLN n’a pas dépassé les 3500. Inutile de rappeler les moyens barbares du colonisateur dont ces chiffres ne peuvent rendre compte. Des Français attachés à l’humanisme véritable ont en suffisamment décrit le caractère horrible au moment où il le fallait, quand ils étaient sommés de dénoncer les « atrocités » commises par le peuple qui secouait ses chaînes, quand ils étaient mis au ban de la « société civilisée » et poursuivis devant les tribunaux.

La population de Ghaza, soumise à un siège terrifiant, criminel, privée d’eau, d’électricité, de carburants, de fournitures médicales, tente de résister. Mais les blessés, enfants, femmes, hommes, tous civils, meurent faute de moyens de les sauver. Israël menace de bombarder les camions chargés de vivres et de médicaments, en provenance d’Egypte, qui oseraient forcer le blocus. Son ministre de la Défense, qui est aussi de facto le défenseur du « monde libre » justifie ce blocus. Les Palestiniens sont des « animaux » qu’il faut exterminer.

Une armada de 350 000 réservistes Israéliens, des « civils » mobilisés pour défendre leur mainmise sur des territoires qui ont appartenu à d’autres, cerne les 2,1 millions de Palestiniens de Ghaza avant le carnage final. 350 000 hommes armés jusqu’aux dents contre 2,1 millions de civils, c’est un soldat occupant pour 6 Ghazaouis. C’est un soldat lourdement armé, appuyé par les chars, l’artillerie, les bombardiers, et les navires de guerre US, contre 6 civils, une famille, un père, une mère et leur 4 enfants !
A-t-on jamais vu dans l’histoire des sièges pareille disproportion !

Les nouveaux nazis s’apprêtent à raser les Palestiniens du nouveau ghetto de Varsovie. Avec le soutien des Etats impérialistes qui ont créé Israël pour en faire leur poste avancé au Moyen-Orient, contrôler ses richesses énergétiques, réprimer toute évolution de nature à ébranler les bases des oligarchies financières qui redoutent plus que tout de perdre les sources de leurs profits dégoulinant de fleuves de sang.

La « normalisation » saluée par tout ce « monde civilisé » entre Israël et des régimes monarchiques théocratiques condamnés par la marche de l’histoire, n’est-elle pas la preuve que ce qui se déroule dans cette partie du monde n’est pas une guerre de religion ? Les classes exploiteuses, quelles que soient leurs langues et leurs religions, s’entendent bien entre elles pour défendre leur suprématie. Et quoi de mieux que d’attiser les haines religieuses, manipuler les nostalgiques suprématistes pour diviser ceux qu’elles exploitent et oppriment ? Quoi de plus ingénieux pour les détourner de la lutte pour la seule société qui jettera les bases d’un monde sans guerre, sans haine raciale ou religieuse ? La société débarrassée des racines de l’exploitation de classe, la société socialiste, internationaliste par essence.

Seule la mobilisation et l’intervention de tous les hommes épris de paix et de justice peut limiter l’étendue du massacre en cours, voire paralyser le bras des bourreaux.

AR