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Mexique : les médecins cubains apportent leur aide aux victimes du séisme
mercredi 25 octobre 2017
Une brigade du Contingent international de médecins spécialisés dans les situations de catastrophe et de graves épidémies Henry Reeve a pris ses fonctions dans un hôpital de campagne installé sur le stade Che-Nita
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La brigade du Contingent Henry Reeve a installé un hôpital de campagne sur le stade Che-Nita dans la communauté d’Ixtepec, État d’Oaxaca au Mexique. Photo envoyées par l’interviewé
Les premiers jours d’octobre ont été pluvieux dans la communauté d’Ixtepec, dans l’État d’Oaxaca (Mexique), mais cela n’a pas empêché les personnes âgées, les adultes, les enfants et les femmes enceintes, protégés par des parapluies, des manteaux et des imperméables, de venir bien avant 6h du matin pour attendre l’ouverture de la consultation des médecins cubains.
Une brigade du Contingent international de médecins spécialisés dans les situations de catastrophe et de graves épidémies Henry Reeve a pris ses fonctions dans un hôpital de campagne installé sur le stade Che-Nita. Ce contingent, qui a déjà travaillé dans 19 pays, est né à l’initiative de Fidel Castro le 19 septembre 2005 avec pour objectif de venir en aide aux victimes de l’ouragan Katrina qui dévasta la Nouvelle-Orléans.
À l’époque, le président des États-Unis George W. Bush avait refusé l’offre qui consistait à envoyer 1 586 médecins, 36 tonnes de médicaments et du matériel.
Cette fois, les 40 membres de la brigade d’assistance cubaine sont arrivés au Mexique avec 10 tonnes d’équipement, du matériel médical et des fournitures. Ils prêtent leurs services 24 heures sur 24 en médecine interne, pédiatrie, gynécologie et obstétrique, orthopédie et traumatologie, chirurgie et neurochirurgie. Ils disposent également de services d’imagerie médicale, de psychologie, de psychiatrie, de rééducation physique d’un laboratoire clinique.
Granma international a pris contact par courriel avec le Dr Rolando Piloto Tomé, chef de la brigade et spécialiste en médecine générale intégrale, titulaire d’une maîtrise en épidémiologie, qui a expliqué que la brigade se trouvait à cinq heures de la capitale de l’État d’Oaxaca, l’un des plus défavorisés du Mexique et il a qualifié la situation de difficile.
« De nombreuses maisons, boutiques, institutions, ainsi que l’hôpital de Juchitan se sont effondrés et sont en train d’être démolis. Nous fournissons les soins médicaux qu’apportait un établissement de 30 lits dans la ville d’Ixtepec, partiellement détruit et hors de service. »
Dans quelles conditions travaillez-vous ?
Nous avons installé deux grandes tentes. Dans l’une, nous pratiquons les consultations médicales, les analyses de laboratoire clinique et les échographies, l’autre est réservée aux hospitalisations des patients admis pour des contrôles ou des soins. Nous avons également installé des tentes pour le repos de nos collaborateurs, pour le magasin de la pharmacie et pour l’emplacement de la cuisine où nous préparons nos repas.
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Nous prêtons des services d’urgence et nous consultons de 8h à18h. Nous avons déjà traité 3 163 patients en une semaine. Lorsqu’un patient a besoin d’une opération chirurgicale, les spécialistes cubains l’accompagnent en ambulance à l’hôpital militaire et réalisent l’intervention.
Le dimanche 8 octobre, les neurochirurgiens ont opéré une fracture du crâne avec affaissement et atteinte de la dure-mère, qui s’est avérée être la première intervention neurochirurgicale réalisée dans l’isthme de Tehuantepec. Les obstétriciens ont déjà pratiqué huit césariennes d’urgence et trois accouchements compliqués.
Nous avons également rendu visite aux sinistrés qui ont perdu leurs maisons et se trouvent hébergés dans des refuges. Ils ont été pris en charge par une équipe de spécialistes en médecine générale, en psychiatrie, en psychologie et en pédiatrie.
Quelles sont les maladies les plus fréquentes ?
Les premiers jours, nous avons opéré des patients souffrant de traumatismes multiples, puis nous avons traité des patients atteints de maladies chroniques décompensées (diabète, hypertension, douleurs ostéo-articulaires). Nous recevons beaucoup de personnes qui souffrent de stress post-traumatique, des adultes et des enfants, parce qu’après le tremblement de terre du 7 septembre, de 8,2 degrés sur l’échelle de Richter, nous avons ressenti plus de 7000 répliques.
Que pense la population de l’attention médicale ?
L’appréciation de notre travail par la population a été exceptionnellement bonne et chaque fois que nous leur prodiguons des soins, ils remercient notre pays pour l’aide que nous leur offrons gratuitement. On entend régulièrement des « Vive Cuba ! », « Merci d’être venus nous aider », « Que Dieu vous bénisse ! » adressés aux professionnels cubains.
Nous avons également reçu la visite de représentants du gouvernement et du Secrétaire à la Santé du gouvernement fédéral et de l’État d’Oaxaca. Récemment, José Narro, Secrétaire à la Santé du Mexique, a rendu visite aux médecins cubains.
Nous avons été très bien traités. La presse, la radio et la télévision ont transmis en direct des émissions depuis cet hôpital avec des interviews de nos médecins et des patients qui viennent en consultation.
Un détail à signaler : dès 6h du matin, un grand nombre de personnes attendent l’heure de l’ouverture de la consultation des médecins cubains. Par exemple, le 10 octobre, 407 patients ont été traités. Malgré une pluie tenace toute la matinée, ils ont attendus patiemment pour voir un médecin.
Quel est l’état d’esprit des Cubains ?
L’état d’esprit est excellent et les médecins montrent une attitude très positive envers le travail. Nous ressentons des répliques du séisme tous les jours, certaines de plus de cinq degrés, et même si nous avons éprouvé une certaine peur, nous sommes restés à nos postes en donnant le meilleur de nous-mêmes. C’est notre façon de placer au plus haut le mot « Révolution ».
Nuria Barbosa León
internet@granma.cu
19 octobre 2017