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Quand des monarques se rencontrent, ils échangent des amabilités… et passent des contrats
mardi 8 mars 2016, par
Le président de la République française, la cinquième, a reçu la semaine dernière son excellence le prince Mohammed bin Nayef bin Abdelaziz Al Saoud (ouf !), prince héritier, vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Intérieur.
Dès son arrivée au palais de l’Elysée le prince a salué avec sa délicatesse proverbiale et comme il se doit, les hauts responsables français qui assistaient à cette cérémonie marquée de bienséance. Il a tenu à souligner la qualité des relations qui régissent l’amitié franco-saoudienne. En dépit du protocole, bien qu’un peu guindé, à son tour Monsieur François Hollande a souhaité la bienvenue au prince et à la délégation des "amis" de la France qui accompagnait son Altesse – on dit altesse dans ce cas ? –
Le président français, tant qu’il y était, s’est félicité, des "fortes" relations entre la France et le royaume d’Arabie saoudite, deux pays connus pour leur humanisme. Le premier pour sa fermeté dans le contrôle d’identité au faciès des Noirs et des Arabes et autres babioles - évidemment son altesse est à l’abri de ces contrôles, le second pour son respect des droits de l’homme comme la liberté de décapiter.
Dans leurs entretiens, pour ne rien perdre de l’actualité, il a été question de voir d’un peu plus près où en est la situation au Moyen-Orient et la position des deux Etats aux problèmes qui se posent dans cette région, rien ne les a distingué l’un de l’autre. La Syrie en particulier a fait l’objet d’entretiens attentifs. C’est que, hormis des petits problèmes mineurs, pour ne rien cacher la social-démocratie et la monarchie font bon ménage. Hollande est, à n’en pas douter, un bon représentant commercial de Dassault et d’autres grosses entreprises industrielles, notamment des industries d’armement. Ainsi, tout est bien qui finit bien, n’est-ce pas ?
Pour terminer cette soirée en beauté, soirée tout de même habillée de simplicité, le monarque de la cinquième république française n’a pas hésité une seconde à remettre au bon serviteur saoudien de l’occident impérialiste, la médaille de l’ordre national de la légion d’honneur, la plus haute distinction française. A quel titre vous demandez-vous, tout bêtement pour tous les efforts que fait l’Arabie saoudite dans le monde dans la lutte contre l’extrémisme et terrorisme. Faut-il en rire ou en pleurer, de cette fallacieuse justification ?
Il faut être raisonnable, ne pas perdre de vue que leurs intérêts sont communs. Dassault est un capitaliste qui sait produire des "Rafales", ces avions faits pour tuer et vendus par ceux que l’on dit socialistes, les prétendus héritiers de Jean Jaurès à des Etats "démocratiques".
Pauvre pouvoir français, tombé si bas !
La prochaine visite sera peut-être celle du représentant d’Al Nosra, organisation humanitaire tellement appréciée par Laurent Fabius, l’ex-chef du gouvernement et ex-ministre des Affaires étrangères français. Seul problème, il n’y a plus de médailles de haute distinction. Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas un problème insoluble, les chefs de la cinquième république sont disposés à en faire confectionner d’autres. Leurs esprits créatifs en ont vu de pires, de situations.
Sachons quand même que les chiens ne faisant pas des chats, pas plus que les chats ne font des chiens, ces échanges de politesses franco-saoudiens étaient prévisibles. Bien naïf celui surpris par une telle bassesse !
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Abdelkader Hamidou
07.03.16