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Soudan : de la contestation contre l’augmentation du prix du pain et de l’essence au soulèvement populaire général

mercredi 19 juin 2019, par Alger republicain

Brève chronique du mouvement populaire soudanais contre la dictature, la misère et les inégalités sociales.

Le Soudan brûle par son actualité politique et sociale. Tout comme en Algérie.
Omar El Béchir était au pouvoir depuis près de trente ans. Fraîchement promu au grade de colonel , il renverse en 1989 Sadeq Al-Mahdi, premier ministre d’antan par un coup d’État militaire. Face à la pression populaire, l’armée soudanaise déchoit Omar El Béchir.

Atbara est la ville au Soudan d’où est parti le mouvement de contestation contre Omar El Béchir. C’est une agglomération ouvrière avec une forte activité syndicale. Cette ville va devenir le berceau de la révolte soudanaise. Au départ : une simple protestation contre l’augmentation du prix du pain et de l’essence. La vie quotidienne devient plus qu’insupportable pour les classes populaires devant la cherté des produits de première nécessite. Puis, le mouvement de contestation s’étend pour devenir un large mouvement populaire. Les cheminots soudanais affrètent des trains pour transporter la population vers les manifestations. Dans un premier temps, pour essayer de sauver le régime et sa peau, Omar El Béchir va emprisonner de nombreux manifestants. Mohamed Mokhtar Al Khatib, SG du parti communiste soudanais et 15 membres du comité central sont envoyés en prison. Face à l’ampleur du mouvement populaire, l’armée soudanaise va mettre fin au règne de Omar El Béchir. L’ex-président sera jugé. Il a été déféré devant le parquet en charge des affaires de corruption à Khartoum. Il devra répondre notamment du délit de détention de devises étrangères mais aussi « de l’acquisition de richesses suspectes et illégales ». Un procès réduit à des griefs personnels ridicules pour éviter d’impliquer ses complices et le régime tout entier qui, pour le moment, n’a pas l’intention de céder sur le fond au mouvement populaire. Néanmoins, le mouvement de contestation révolutionnaire ne va pas faiblir, suite à la destitution d’Omar El Béchir. Bien, au contraire ! Un sit-in est organisé devant le QG de l’armée soudanaise pour maintenir la pression. Deux jours de grève générale, bien suivie par la population, se sont déroulées le 28 et 29 Mai dernier. La réaction du Conseil militaire de transition ne va pas faire attendre. Les forces armées vont réprimer dans le sang les manifestants. On fait état d’au moins 128 mort depuis le 3 Juin.Un massacre. Face à cette répression que subit le peuple soudanais, les initiatives en soutien et les messages de solidarité se multiplient. A la fois, pour exprimer la « la solidarité » dans le combat que mènent les Soudanais pour satisfaire leurs besoins. Mais aussi pour rappeler que les autorités soudanaises d’aujourd’hui, comme hier, sont appuyées par la Banque Mondiale, le FMI et un certain nombres de pays capitalistes dans le monde et dans la région, notamment par les régimes les plus réactionnaires inféodés aux USA tels que l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

La majorité du peuple soudanais continue à vivre dans la misère, la faim et la pauvreté ? Peu leur importe. Au contraire et comme partout cela n’en rapportera qu’encore plus de profits aux exploiteurs et au capital financier mondial. C’est l’alpha et l’omega du FMI, cette organisation financière de coordination de la stratégie d’exploitation des travailleurs et de mise au pas des peuples par le Capital à l’échelle mondiale.

C-AB