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Film sur les massacres du 17 octobre 1961 ? Paris - Révisionnisme de l’histoire
mardi 19 octobre 2010, par
Nuit noire, 17 octobre 1961
Par Alain Tasma
Scénario de Patrick Rotman
Fr3, chaine de télévision publique française, a projeté ce 17 oct. 10, Nuit noire, 17 octobre 1961 d’Alain Tasma, près d’un demi siècle après les faits.
Il a été enfin possible de passer sur un écran de télévision et sur une chaîne publique (Fr3), un film témoignage sur le massacre commis sur un peuple pris en otage par ses forces coloniales en plein cœur de Paris, sa capitale.
Ceci vaut une première reconnaissance de l’évènement bien que la clarté sur les faits soit encore attendue.
Un carnage effroyable a été perpétré au nom de la force outrancière tant il était alors impensable que les algériens soient tout simplement un peuple d’êtres humains en quête de dignité, de liberté et de respect.
A l’appel du Front de Libération Nationale (FLN), le 17 octobre 1961, les Algériens résidents en France, avaient organisé une manifestation pacifique pour protester contre le couvre feu qui leur avait été imposé ainsi que le traitement qu’ils subissaient de la part des forces de police qui les harcelaient sans répit.
Une importante masse de la population algérienne sortie dans les rues de Paris ce soir d’automne, travaillait dur pour que l’économie française avance et se développe. Ils acceptaient tous les emplois pour ne pas être réduits au chômage. Ces gens qui avaient quitté leur pays dont les conditions de vie terribles, firent émigrer un grand nombre. De plus, la France effectuait ? l’époque, le recrutement de main d’œuvre bon marché et cherchait des ouvriers pour faire tourner ses usines. L’arrivée des Algériens en France était donc une aubaine.
Ces manifestants sans armes, des hommes et des femmes modestes et honorables virent un grand nombre d’entre eux, sacrifié dans des conditions terribles dont beaucoup furent assassinés, jetés vivants dans la Seine sur les ordres du sinistre préfet de police Maurice Papon qui avait pris la décision de sacrifier de l’algérien avec la bénédiction de son ministre en poste dans le gouvernement sous la présidence de De Gaulle qui lui, avait qualifié l’évènement de « détail regrettable »…
Ce film est ? noter. Il contribuera nous l’espérons, au travail qui devra être fait pour lever l’épais voile dont furent recouverts ces évènements tragiques par l’Etat français.
Toutes les familles qui virent leur existence, leurs proches, leurs repères et leur vie, dévastés ce soir du 17 octobre 1961 par les forces de police françaises, devront être reconnues comme victimes de la politique coloniale de la France. et devront également être reconnus les désastres physiques, psychologiques et moraux qu’ils subirent de la part de l’Etat Français ce jour l ? .
Pour mémoire, il convient de rappeler comme cela est précisé dans le film que De Gaulle ne voulait pas de trouver en position de faiblesse face au FLN lors des pourparlers de paix qui étaient alors en cours et avait donc décidé d’interdire formellement cette manifestation.
Cela eut les conséquences que l’ont sait et donna lieu ? une répression démesurée (tortures, exécutions sommaires jusque dans la cour de la préfecture de police de Paris, noyades y compris de blessés, sévices de tous ordres, expulsions, internements, disparitions…
Une commission d’enquête promise alors après les faits, ne vit jamais le jour. Le tribunal n’a par ailleurs donné aucune suite aux meurtres perpétrés par les policiers français lors du massacre de cette nuit du 17 octobre 1961.
Justice ne fut donc jamais rendue
Mohand Izem
18 octobre 2010