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Grèce : Aleka Papariga : Le travailleur ne doit rien payer du tout
mardi 6 décembre 2011
Aleka Papariga, secrétaire générale du KKE, a également rencontré les travailleurs en grève de la boulangerie industrielle Katselis. Les travailleurs sont en lutte car ils n’ont plus été payés depuis deux mois et demi. Extraits de son discours aux travailleurs. « Aujourd’hui, comme vous le savez, il y a grève chez Coca-Cola, il y a grève dans l’industrie laitière Olympos et il est très important de créer l’unité dans le secteur de l’alimentation, car ce qui est fabriqué ici peut être fait dans toutes les entreprises. Ne me dites pas que Coca-Cola est aujourd’hui une entreprise en faillite. Et c’est la même chose qui se passe là : réduire le temps de travail à 3 jours, imposer le salaire minimum. C’est du vol.
Nous croyons que le profit vient de l’industrie et donc vous êtes la classe la plus exploitée. Et c’est pourquoi nous sommes avec vous. Vous avez davantage de force quand vous êtes unis, quand il y a unité et solidarité de classe dans la lutte.
La production dépend de vous.
Je comprends que vous pensez au salaire qu’ils vous doivent, que vous craignez une réduction du temps de travail à 3 jours par semaine, des licenciements. C’est juste. Mais votre lutte a bien davantage de signification, c’est ce que je dis à tous les travailleurs. Notre responsabilité en tant que parti est d’aider au développement de la lutte de Katseli, d’Olympos, de Coca-Cola, de l’ensemble du secteur, afin d’exercer une grande pression sur les patrons du secteur.
Quelle arme avez-vous ? Faire pression sur eux, c’est ça votre arme. Pour les attaquer, les faire plier, il faut arrêter la production, ainsi ils ne peuvent faire de profit. C’est l’arme du travailleur.
Nous ferons tout notre possible pour que cette lutte soit davantage connue, qu’elle soit considérée comme importante et suscite la solidarité diverse, comme c’est le cas des Aciéries. Nous donnons une grande importance à la solidarité plutôt qu’à la charité, à la solidarité ouvrière. Parce que nous savons ce que c’est qu’attendre et vivre avec un salaire ; vous n’avez aucune action à la bourse, ni de dépôts dans les banques. Nous savons ce que signifie faire la grève ; cela veut dire ne rien toucher du tout. »
La véritable opposition se mène dans les usines
« Quelqu’un nous a dit : ‘Menez une opposition plus forte au Parlement.’ Afin de clarifier, que voulez-vous dire par opposition ? À la Chambre, c’est du spectacle. Quand on polémique, il ne s’agit pas de problèmes de fond. Ils débattent sur ‘tu l’a mangé, celui-là l’a mangé, il ne l’a pas mangé’ et ils vous donnent l’impression que tout le problème de l’exploitation, ce sont ceux qui se sont rempli les poches. Ils vous exploitent et vous volent légalement, c’est le pire, avec le Parlement. Lorsque vous générer de la richesse qui est la propriété des actionnaires ou d’un patron, ils vous volent légalement. Et avec la garantie de la constitution.
Nous menons une opposition substantielle au Parlement, mais nous ne restons pas seulement au Parlement. Laissez-moi vous dire clairement : ne vous fiez pas à ce que vous entendez du Parlement. Les scènes que vous voyez sont des parodies pour les caméras et les informations. La véritable lutte et la véritable opposition doit être menée dans les rues, dans la société, à l’intérieur et l’extérieur des usines. Et dans ce domaine, nous ne pourrons jamais dire, je vous l’assure, que nous avons tout fait, que nous avons fait notre devoir. Nous ne serons jamais satisfaits de ce que nous faisons, et vous pouvez nous critiquer, car nous voulons être davantage militants.
Aujourd’hui, nous disons que le travailleur ne doit rien payer du tout. Parce qu’il ne leur doit rien. Et je ne parle pas seulement de l’impôt immobilier. Nous soutenons cette revendication : si quelqu’un est licencié, il doit être indemnisé de manière substantielle et recevoir un nouveau poste de travail, et cela pour tous.
Mais je dois vous dire ceci : des jours très durs viendront. La crise va s’approfondir, ce qui signifie que le capital va devenir encore plus agressif. »
« En Grèce, nous pourrions vivre avec la bonne nourriture bon marché, ne rien importer du tout. La question alimentaire pourrait être résolue dans notre pays. Ce n’est pas le Sahara. Il y a du pétrole et du gaz dans la mer Égée et au sud de la Crète, qu’ils ont donné aux entreprises privées. Et vous savez comment ils l’ont divisé à 20% pour la Grèce, 20% pour la Turquie et 60% pour les États-Unis. Et nous devrions acheter du pétrole extrait dans nos propres frontières. C’est ça l’économie capitaliste.
Ne les écoutez pas quand ils disent qu’ils consomment davantage que nous et tous ceux qui disent que tout le monde est complice. Ne pensez pas que ce que nous vivons aujourd’hui, ce sont des sacrifices temporaires. Ces mesures qu’ils prennent seront toujours appliquées quand sera terminé le cycle de la crise – ce qui, en Grèce, va prendre du temps – et quand ils auront récupéré la production et la rentabilité. »