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Il y a 63 ans, le 14 juillet 1953, un massacre d’Algériens se déroulait à Paris
dimanche 17 juillet 2016
A l’appel du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, les immigrés algériens manifestent pacifiquement pour exiger l’indépendance de leur pays.
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Depuis 1936 et le Front Populaire, les nationalistes algériens participent en effet aux grandes manifestations syndicales et ouvrières des 1er mai et 14 juillet. La période se caractérise par une forte mobilisation de l’immigration algérienne tant sur le plan syndical avec leurs camarades français que sur le plan politique pour revendiquer l’indépendance.
La période est aussi celle d’une violence policière régulière contre les militants algériens.
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Ainsi le premier mai 1953 à Valenciennes dans le Nord, la police charge le cortège algérien faisant 60 blessés graves et 64 arrestations. Un peu partout en France des scènes similaires se déroulent.
Ce 14 juillet, la manifestation suit le parcours habituel République-Nation. Des parachutistes français de retour d’Indochine pour une permission attaquent violemment les manifestants rue du faubourg Saint-Antoine mais ceux-ci se défendent. Ils sont contraints de fuir et on compte six parachutistes blessés. A plusieurs reprises, ces « bérets rouges » continuent de provoquer les manifestants sans que la police les interpelle. Ils sont même protégés et exfiltrés lorsque les manifestants ripostent. A la dispersion de la manif à Nation, les manifestants se dirigent vers l’avenue du Trône pour déposer les banderoles et pancartes aux camions de leur organisation.
C’est à ce moment que des centaines de policiers surgissent des rues adjacentes et les matraquent. Ils piétinent les pancartes et en particulier celle représentant le leader indépendantistes Messali Hadj. Les manifestants se défendent et la police tire intentionnellement et sans sommation. On connait l’heure exacte de la fusillade car une balle a atteint l’horloge monumentale de l’avenue du trône : 17h20. Les manifestants utilisent les barrières pour affronter les policiers. Trois cars de police sont incendiés. On relève 7 morts : six algériens et un militant français de la CGT. Voici leur identité : Amar Tabjadi, 26 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Abdallah Bacha, 25 ans, décédé à l’Hôtel-Dieu des suites d’une balle reçue dans la gorge ; Larbi Daoui, 27 ans, tué d’une balle dans le cœur ; Abdelkader Dranis, 31 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Mohammed Isidore Illoul, 20 ans, décédé à l’hôpital Saint-Louis ; Medjen Tahar, blessé par deux balles, décédé à l’hôpital Tenon et enfin Maurice Lurot, 40 ans, mort à l’hôpital Saint-Louis d’une balle dans le cœur. On comptabilise également 63 blessés graves parmi les manifestants dont 40 par balles. Les blessures des 15 policiers sont, elles, liées à des projectiles.
Pour couvrir ses policiers l’État dépose plainte dès le 15 juillet pour « rébellion et violence envers une personne dépositaire de la force publique ». Les familles des victimes se constituent parties civiles. Le procès aboutit à un non-lieu le 22 octobre 1957, qui est confirmé en appel le 23 janvier 1958.
[(C’était cela la colonisation avec ses effets d’abord en Algérie mais aussi en France. N’oublions pas. )]
Ci-dessous le cortège massif des militants algériens, des manifestants blessés et les cercueils des victimes exposés à la maison des métallos [1].
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FUIQP (Front uni des immigrations et des quartiers populaires)
[1] Alger républicain ne manquera pas de rappeller à ce sujet, le beau travail effectué par Daniel Kupferstein qui a réalisé un film qu’il a financé de ses propres deniers : "Les balles du 14 juillet 1953", film dans lequel était relatée l’histoire reconstituée, des disparus assassinés ce jour pendant le défilé, à Paris ainsi qu’une excellente description de la France coloniale et de ses manoeuvres et sévices subis par les citoyens algériens et aussi par les citoyens français qui combattaient le colonialisme et sa répression aveugle.