Décès de Z’hor Amrani : la militante qui confectionna le premier modèle du drapeau national

mardi 19 novembre 2019
par  Alger republicain

La moudjahida de l’ombre s’en est allée discrètement dimanche à l’âge de 92 ans. Elle a été inhumée hier, lundi, 18 novembre, après la prière du dohr au cimetière d’El Kettar à Alger. La levée du corps a eu leu au domicile de son neveu, Mohamed Reggabi, dont le père fut affreusement torturé par les paras en 1957 avant d’être tué.

Z’hor Amrani est cette femme que ne connaissent pratiquement que les vieux patriotes pour la part qu’elle a prise dans la confection de l’emblème national en avril 1945, quelques jours avant la manifestation que le PPA préparait pour le 1er Mai.

C’est de ses propres mains de jeune couturière que surgit le premier modèle du drapeau sous lequel des millions d’Algériens engagèrent le combat pour mettre fin à 132 ans d’oppression coloniale et que des centaines de milliers de martyrs donnèrent leur vie pour la liberté et l’émancipation nationale. C’est ce drapeau que brandissent aujourd’hui des millions de jeunes pour se débarrasser des injustices sociales et d’un régime despotique.

Z’hor avait confectionné le drapeau sous les indications techniques minutieuses de Chawki Mostefaï, responsable au PPA, mouvement de libération agissant dans la clandestinité, et de son frère Saïd Amrani, son responsable organique national. En l’espace de quelques jours, elle en cousit des dizaines d’exemplaires qui seront répartis à travers les organisations de base du PPA.

Le drapeau brandi le 1er Mai 1945 pour la 1re fois dans l’histoire de l’éveil national n’est pas celui dont on attribue la conception et la confection à la femme de Messali. Sans diminuer son mérite, cette dernière avait créé un emblème qui symbolisait beaucoup plus le fanion d’une organisation, l’Etoile Nord-Africaine, que le drapeau d’une nation qui allait s’affirmer dans le feu du combat libérateur.

Un film documentaire a retracé avec minutie cette histoire passionnante du drapeau national.

Hommage et respect à la mémoire de Z’hor Amrani, une grande dame qui a vécu humblement sans chercher à se faire valoir.

AR