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Lutte des fellahs du domaine Hamdani Amar de Dra Ben Khedda contre la dépossession : la population solidaire

lundi 6 mai 2013, par Alger republicain

C’est la deuxième fois, à une semaine d’intervalle, ce vendredi 3 mai et celui d’avant, que la population de Tirmitine et de Dra Ben Khedda a tenu à exprimer sa solidarité avec les agriculteurs du domaine Hamdani Amar.

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Le rassemblement a eu lieu dans l’enceinte de l’Exploitation Agricole Collective n°1. Les fellahs ont affiché à plusieurs endroits de la ville pour informer la population. Les Smaïl ont fait de même pour dissuader la population de venir en masse. Peine perdue, les gens sont venus en grand nombre pour dénoncer fermement les agressions permanentes que subissent ces paysans depuis 1992.

Dans nos précédentes informations nous avons donné quelques détails sur les méthodes utilisées par la famille Smaïl pour intimider les fellahs qui exploitent les terres du domaine Hamdani Amar.

Au cours de ce rassemblement, des intervenants ont révélé que les Smaïl se sont livrés à des actions d’intimidation d’une bonne partie des habitants de Tirmitine. Des membres de la famille Smaïl jurent de poursuivre certains de ces fellah "jusqu’à se qu’ils ne trouvent plus de place où uriner" selon leur expression. Quelle qualification peut-on donner à ce type de menaces ? C’est pire que l’apartheid. Elle exprime la volonté d’assouvir leur vengeance en punissant les fellah et les enfants des travailleurs agricoles qui avaient pris possession des terres abandonnées par les collaborateurs du colonialisme dans leur fuite vers la France à l’indépendance du pays.

La population de Tirmitine est inquiète parce qu’elle sent que, encouragés par le soutien que les autorités leur ont apporté depuis 1992, les Smaïl vont aller plus loin dans leur esprit de revanche contre les nationalisations de 1963. Une partie des terres nationalisées en 1963 a en effet servi à pourvoir la commune en terrains pour la construction d’habitats, vu l’extension de l’agglomération en 50 ans. Beaucoup se demandent si les Smaïl ne se préparent pas à demander l’expulsion des habitants dès qu’ils en auront fini avec la résistance des agriculteurs de l’EAC.

Tous ceux qui ont pris la parole au cours de ces deux rassemblements ont apporté un témoignage sur les exactions des membres de la famille Smaïl contre des habitants de la région qui occupent d’une manière où d’une autre une parcelle de terre ayant appartenu à leurs aïeux et nationalisées après l’indépendance. Ils utilisent la justice pour les déloger.

Leurs deux premières victimes se sont deux anciens moudjahids. Ils avaient été expulsés violemment, il y a des années, devant leurs enfants en bas âge, en présence de la gendarmerie nationale. Ils avaient même été frappés. Les témoignages de leurs fils, devenus aujourd’hui des hommes, ont ému toute l’assistance.

Le laxisme et le parti pris des autorités administratives et judiciaires ont été aussi fermement dénoncés par l’ensemble des intervenants.

Les plus âgés, principalement des anciens moudjahids et ceux qui ont planté l’orangeraie, ont tenu à faire part de ce qu’ils connaissent de la famille Smaïl avant et pendant la guerre de libération. Tous ont été unanimes sur sa collaboration avec l’administration et l’armée coloniale. D’ailleurs un de ses membres est enterré dans une ancienne caserne de l’armée française, un fort construit sur colline de la ville de Tizi Ouzou.

Les participants au rassemblement se sont séparés après s’être donnés rendez-vous pour la semaine prochaine.

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C.P.