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Décès de Aline Larribère-Schecroun et de Benamar Ichou
jeudi 13 juin 2024, par
A quelques jours d’intervalle s’en sont allées deux figures représentatives de deux générations de militants oranais du mouvement communiste algérien.
Aline Larribère, 91 ans, compagne de Emile Schecroun, a rendu son denier soupir le 30 mai 2024 en France. Le 4 juin à Oran, à l’âge de 82 ans, Benamar Ichou nous a quittés des suites d’une maladie.
Aline est la cadette des cinq filles du docteur Jean-Marie Larribère, toutes engagées aux côtés de leur père dans la lutte pour l’indépendance et le socialisme, deux objectifs indissociables pour le Parti communiste algérien, auquel elle a adhéré à l’âge de 17 ans. Elle a fait son baptême de feu lors de la grande grève des dockers d’Oran de 1953. A l’appel des syndicalistes communistes les dockers refusaient, comme leurs camarades du port d’Alger, de charger les bateaux transportant les armes destinées à réprimer la lutte du peuple vietnamien pour se libérer du colonialisme français.
Aline a fait partie des CDL (groupes de Combattants de Libération de l’Algérie) créés par le PCA pour épauler le combat déclenché par le Front de Libération Nationale et qui seront dissous après l’accord d’intégration conclu avec lui en juillet 1956.
Elle est arrêtée en septembre 1956 avec son mari, affreusement torturée et emprisonnée jusqu’à la fin de la guerre de libération. C’est dans une prison de France qu’elle retrouve sa liberté à la veille de l’indépendance. Profondément traumatisée par les humiliations et les sévices subies lors de son arrestation elle choisit de demeurer en France pour recevoir les soins que son état de santé réclamait.
Benamar Ichou a fait partie de cette génération de jeunes qui a rejoint le PCA à l’indépendance pour renforcer les rangs de ses aînés et poursuivre leur combat afin que les sacrifices consentis par le peuple algérien pour se libérer du colonialisme ne soient pas vain, ne soient pas confisqués par une nouvelle classe d’exploiteurs algériens remplaçant les exploiteurs étrangers. Il s’est engagé dans la lutte pour contribuer à donner à la libération du pays et à son édification un contenu de classe conforme aux aspirations sociales et politiques des travailleurs et de la paysannerie laborieuse. Il a milité dans les rangs de son parti malgré son interdiction en novembre 1962 et l’instauration du parti unique.
Après les événements du 19 juin 1965 Il a fait partie de ceux qui ont protesté contre le coup de force antidémocratique. Il a été membre du PAGS créé dans la clandestinité le 26 janvier 1966. Cela lui avait valu d’être arrêté puis d’être assigné à résidence à Saïda en compagnie de Bachir Hadj Ali puis à Tiaret où il fit la connaissance de William Sportisse, un des vétérans du mouvement communiste, lui aussi arrêté au cours de l’été 1965. Il retrouva sa liberté au début des années 1970 et poursuivit ses activités militantes à Oran.
Salut à la mémoire de tous les combattants pour la libération nationale et le socialisme !
Alger républicain