Décès de Larbi Ouchérif ancien responsable de la glorieuse et historique Union Nationale des Etudiants Algériens

dimanche 24 octobre 2021
par  Alger republicain

Larbi Ouchérif vient de nous quitter le 23 octobre au matin à la suite d’une sale maladie qui l’a éloigné de ses amis ces derniers mois.

Il venait de sortir d’une hospitalisation. Jusqu’au dernier moment ses amis ont espéré qu’il tiendrait le coup pour faire connaitre l’ouvrage sur l’UNEA dont il a été, non seulement l’un des inspirateurs, mais aussi un contributaire précieux. Quelques jours avant de pousser son dernier souffle, c’est avec une indicible émotion que Larbi a pu tenir entre ses mains l’ouvrage tant attendu qu’un groupe d’anciens militants de l’UNEA, dissoute par le gouvernement en janvier 1971, a pu faire imprimer par les éditions Qatifa à partir des témoignages des participants aux luttes animées par les étudiants entre 1965 et 1971*.

Militant audacieux et d’une forte énergie mise au service de la cause des étudiants, de l’édification nationale dans une optique socialiste authentique, il fut élu en avril 1967 comme membre du comité de section d’Alger aux côtés de nos regrettés Mohamed Athmani, Aïssa Badis et Fatima Medjahed. Larbi et ses camarades furent démocratiquement choisis pour porter haut l’étendard du combat des étudiants et diriger les luttes à l’Université pour le progrès social. L’élection eut lieu dans le feu de la résistance mémorable aux menées caporalisatrices et anti-populaires des forces conservatrices du régime et de son instrument de domestication des travailleurs, le parti unique du FLN.

Larbi Oucherif fut arrêté en février 1968 au boulevard Victor Hugo. Cet épisode, parmi d’autres, il le rapporte lui-même dans un de ses témoignages sur les combats de l’UNEA : « je suis emmené de force au commissariat central où j’y ai retrouvé Mahdi Mahmoud dit Zorba, Fatima Medjahed en grève de la faim depuis le 1er jour, Sid Ahmed Chérif, Mustapha Mekidèche arrêté à son travail. Nous avons tous été battus et certains sévices n’avaient pas d’autre mots pour les désigner que torture ».

Transféré avec ses camarades à la prison d’El Harrach, il fut libéré avec ses camarades à la veille du 19 mai 1968, date de la célébration de la journée de l’Etudiant commémorée en hommage à l’appel de l’UGEMA du 19 mai 1956 à la grève et à la participation à la guerre de libération nationale .

Il a été de ceux qui ont écrit les principales pages de l’histoire héroïque de l’UNEA par de multiples contributions dans la presse nationale.

Nombreux sont ceux qui gardent de lui l’image d’un homme humble, discret, souriant, discutant dans les années 1969-70 avec bienveillance avec les jeunes étudiants rencontrés aux abords de la faculté des Lettres d’Alger-centre. Il adhéra tout naturellement très tôt au PAGS dont il fut, selon les témoignages de ses camarades de lutte, un militant actif, exemplaire, audacieux et fraternel.

Alger républicain présente ses condoléances les plus attristées à sa famille. Nous garderons vivant dans nos pensées et nos cœurs Larbi, un inoubliable compagnon de lutte durant les années du régime du parti unique. Qu’il repose en paix.

Alger républicain

* Ouvrage collectif, L’UNEA racontée par des militants, Les Editions Qatifa, juillet 2021