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Décès de Zoulikha Inal
samedi 11 août 2012, par
Nous venons d’apprendre la triste nouvelle du décès de Zoulikha Inal des suites d’une longue maladie, à l’âge de 71 ans.
Zoulikha Inal avait participé très jeune au combat pour la libération nationale inscrivant naturellement mais aussi avec conviction son action dans la tradition de luttes et de militantisme de la famille Benzine.
Femme de culture, sensible à l’art, elle avait eu pour amis de grands artistes tel le peintre Issiakhem et a été également très proche de Kateb Yacine et d’autres écrivains et poètes.
Zoulikha Inal était la sœur de notre camarade Abdelhamid Benzine, ancien membre du mouvement nationaliste MTLD, puis militant communiste de 1949 à sa mort en mars 2003, ancien dirigeant du PCA et du PAGS, ancien directeur d’Alger républicain. Ayant rejoint l’ALN en 1956 Abdelhamid fut capturé les armes à la main et connut le bagne de Lambèse puis le camp de la mort de Boghari dont il ne sortit miraculeusement qu’après le cessez-le-feu du 19 mars 1962.
Zoulikha était une femme de grande réserve et de modestie. Mais elle savait dire tout haut son mot pour remettre à leur place ceux qui minimisent ou dénigrent la contribution des communistes à la lutte pour l’indépendance. Nous gardons d’elle le souvenir impérissable de sa réaction indignée aux propos tenus par un ancien responsable militaire de la wilaya 4 lors de l’hommage rendu en juin 2006 au martyre de Henri Maillot. Invité à une rencontre organisée à Riadh el Feth par des anciens moudjahidine, cet ancien responsable s’était lancé dans un dénigrement incongru et complètement déplacé des résultats et de la portée de l’action de Henri Maillot. Elle lui répondit vivement et d’une voix chargée d’émotion en exprimant toute l’indignation qu’elle ressentait face à un anticommunisme aussi primaire que négateur d’un fait politique et militaire inscrit à jamais dans l’histoire de la guerre de libération. Son intervention cinglante rencontra l’approbation de toute l’assistance et notamment d’un moudjahed héroïque auquel avait échu une mitraillette qui faisait partie du lot d’armements dont Henri Maillot s’était emparé en avril 1956.
Alger républicain présente à ses filles Souad et Farah, à son mari Djaafar et à toute sa famille ses sincères condoléances dans cette épreuve.
Zoheir Bessa