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Petite canicule coupée sous forme de récit

lundi 10 août 2009, par Alger républicain

Ils coupent l’eau, aussi, histoire d’économiser les réserves, qu’ils disent. Enfin de « faire » économiser car c’est toujours les plus défavorisés qui paient la facture. Ca aussi, c’est tellement naturel ! Ils coupent l’électricité maintenant. Ils appellent ça le « délestage ». S’ils pouvaient nous délester plutôt d’autre chose. Même type de cible : s’il y a des économies à faire, c’est à ceux qui n’ont rien qu’on demande de continuer à ne rien avoir. Que coupent-ils d’autre ? Hum !... Tout ce qui dépasse, dans le social comme dans le politique.

On coupe les têtes, aussi. Symboliquement ? Un peu plus, quand même. Tiens l’autre jour je lisais qu’ils ont voulu couper la tête, symboliquement bien sur, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Qu’a-t-il fait qui lui vaille ça ? Eh bien, il voulait juste, en vertu des lois algériennes, monter un syndicat libre dans sa boîte, histoire de ne pas tout se laisser couper sans rechigner. Ils l’ont viré dare dare, les coupeurs de route. Ne sont-ce pas des méthodes de coupeurs de route, ça, franchement ? Tu agis en dehors du syndicat maison qui est plus maison que syndicat, on te montre la porte. Mais comme la nature a horreur du vite et que l’homme est un animal debout, et qu’ils ont décidé de couper le contact, les coupures ne viendront pas toutes que d’un coté. Tu coupes l’électricité, l’eau, la parole, et que sais-je encore, et moi je coupe la seule chose que je peux couper : c’est- ? -dire la route. Tu ne laisses pas le choix, mon vieux !

Au lieu de laisser sa place à la politique dans ta gouvernance, au dialogue, à la concertation, tu coupes, tu tapes, tu manies le kalouz et le discrédit. C’est comme si tu me disais : t’as pas d’autre choix pour exprimer ton refus de l’injustice, ta révolte, que d’en découdre ! Le problème, c’est que, toi, avec tes armes, ton barda, tes médias de soudard, tu peux me couper la chique pendant que je coupe la route. Au fond, tout est fait pour que ce soit toi qui gagnes. Quelle que soit la figure, y aura le coupeur et le coupé, l’occupant et l’occupé. Mais ce genre d’histoire comporte fatalement des surprises, tu le sais. On n’est pas dans la linéarité absolue, encore moins dans la prévisibilité infaillible.

Il était une fois… On peut continuer ? Non, il fait trop chaud, trop soif et trop sombre dès la nuit tombée pour qu’on se laisse raconter des histoires. Coupez !

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Arezki Metref