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Paris, 17 octobre 1961, crime de l’impérialisme français contre l’humanité

vendredi 27 octobre 2023, par Alger republicain

Ce jour-là au coeur de la capitale de la France, pendant notre guerre de libération nationale, un ignoble massacre est commis. La barbarie colonialiste française a tué des centaines d’Algériens qui manifestaient pacifiquement pour l’indépendance de leur pays. La police n’a pas fait de distinction. Femmes et enfants ont subi la répression.

Les massacres, c’est un moyen pour l’impérialisme de tenter d’endiguer la volonté des opprimés et des exploités de s’émanciper, quand il ne peut les briser par d’autres méthodes. De l’Algérie en passant par le Vietnam, la Corée, Madagascar, le Cameroun, Cuba et la Palestine, la liste est longue, tous les peuples qui ont secoué leurs chaines ont ainsi vécu la « civilisation » de leurs dominateurs.

Le peuple algérien n’oublie pas ce qu’a fait le colonialisme français. C’est une plaie restée ouverte.
Des dizaines d’années après, Papon, le préfet de police de Paris, est jugé est condamné par la justice française. Pour avoir ordonné le massacre de plus de 400 Algériens ? Non, "seulement" pour son rôle en tant que collaborateur des nazis durant l’occupation, responsable de la déportation de milliers de juifs vers les camps de la mort.

Il faut rappeler à toutes ces cliques nauséabondes de menteurs et de pourfendeurs de la réalité politique leur responsabilité de l’ignoble massacre de Paris.

Cela s’est passé un mardi 17 octobre 1961 aux alentours de 18 heures. Sur appel du FLN (Front de Libération Nationale) les Algériens sortent manifester pour protester contre le couvre-feu imposé par la préfecture de Paris et qui concerne uniquement les Algériens. Le FLN recommande de ne pas porter d’armes ni de répondre aux provocations. La police sur ordre du préfet, veut empêcher cette manifestation coûte que coûte. Elle se lance contre les manifestants pacifiques. Ce sont 20 à 30 000 Algériens venus des bidonvilles, des banlieues industrielles mais aussi des différents arrondissements de la capitale, qui affluent en train, en métro ou à pied vers le cœur de la capitale pour manifester malgré l’interdit de la préfecture .

Cette manifestation pacifique pour l’indépendance de notre pays est noyée dans le sang. Cela se passe six mois avant les Accords d’Évian. 20 000 algériens sont raflés. Des cadavres criblés de balles ou marqués par les coups seront repêchés dans la Seine. Ils avaient été jetés morts ou vivants, certains pieds et mains liés, du haut des ponts. Les Algériens étaient sortis des bus à coups de poing. Ils se ramassaient par terre, passaient entre une haie de policiers qui les recevaient à coups de pieds, de poing, de bâton. Ce fut un véritable pogrom. Malgré cette sauvage et innommable répression, les autorités coloniales françaises, comme d’habitude, avec un culot phénoménal, annoncent seulement 2 morts, repris en cœur toute honte bue par cette infâme ploutocratie qui soutient toujours l’insoutenable derrière un écran de mensonge et d’enfumage.

Ce fut un massacre comme tant d’autres qui avaient été perpétrés pendant toute la colonisation de notre pays par la France coloniale. Le plus emblématique fut celui de Sétif, le 8 mai 1945. On peut le qualifier de crime contre l’humanité. La soldatesque coloniale française au complet avait tué 45 000 Algériens dans des conditions ignobles sur ordre du Général De Gaule. Il a envoyé ses bateaux de guerre, son aviation, ses tanks et toutes sortes de blindés qui pilonneront les douar et les mechtas pendant plusieurs jours avec des obus de gros calibre, bombardant des populations sans armes, tirant à coups de fusils sans sommation sur tout ce qui bouge, femmes enfants, vieillards. Ce fut une horreur démentielle, une vision cauchemardesque, inoubliable. Le bilan de cette orgie de meurtres et d’assassinats n’a jamais été officiellement reconnu par les colonialistes, et pour cause.

Même lorsque des chiffres sont donnés par des témoins français qui avaient des responsabilités, ils seront toujours contestés. Les autorités de l’époque ont toujours minimisé le bilan des tueries ne reconnaissant, sans craindre le ridicule, qu’une dizaine de morts seulement. La manipulation et l’enfumage n’ont jamais cessé.

Notre peuple ne s’était jamais résigné face à la barbarie coloniale française. Pendant 132 ans, la résistance à l’occupation fut une lutte incessante pour chasser le colonialisme. Il a payé le prix fort pour obtenir son indépendance, plus d’un million de morts. On traitait aussi nos combattants de terroristes, sans compter les insultes en tout genre : animaux, melons, bougnoules, bicots et d’autres insanités.

Il faut rappeler à tous ces margoulins de la pire espèce et à ces historiens véreux, fossoyeurs de l’histoire des peuples autochtones et des effaceurs de crimes à la solde des vainqueurs, que l’hégémonisme des puissances impérialistes commence à s’effriter, les peuples n’en veulent plus. Elles se font virer de partout, notamment en Afrique et dans tous les pays anciennement colonisés et avec leur soutien inconditionnel à l’État colonial sioniste, ils se feront virer du Moyen-Orient.

Il faut également rappeler à tous les dirigeants de ces puissances impérialistes, sans foi ni loi, que le monde a changé. Chercher à maintenir l’hégémonisme d’antan, c’est vouloir changer un bœuf en lion.

On peut conseiller a tous ces dirigeants ambitieux et pleins de suffisance qui font la pluie et le beau temps dans le monde, de méditer la phrase du général Giap qui les a mis en déroute malgré leurs puissantes armées :

« LES IMPÉRIALISTES APPRENNENT TRÈS MAL LEUR LEÇON ».

(A suivre)