Aggravation de la crise du système capitaliste : émergence du mouvement des « gilets jaunes » en France, sympathie des travailleurs en Algérie et angoisse de la bourgeoisie devant la perspective d’une contagion

jeudi 13 décembre 2018
par  Alger republicain

La clique des dirigeants du monde capitaliste impérialiste est aux abois, les fondations putrides du système craquent de tous les côtés. Les bourgeoisies sont affolées. Elles cherchent par tous les moyens à se maintenir au pouvoir. Par une propagande bien huilée, elles mobilisent tous leur médias, toutes les télés et toute une faune de politiciens véreux pour enfumer les masses populaires et en particulier les travailleurs.

La crise, cette crise est répétée à longueur d’antenne pour faire croire que l’on ne peut rien faire. Toute la propagande consiste à faire croire que la crise vient de « je ne sais d’où et que l’on n’y peut rien ». Par ce stratagème on cache au peuple leurs vraies causes pour faire avaler les politiques de misère imposées aux masses populaires. La crise est inhérente au capitalisme. Car c’est bien la surproduction et l’accumulation du capital qui exacerbent les contradictions et les antagonismes du capitalisme. Des milliers de voitures, de télés ou de frigidaires invendus ne trouvent pas preneurs. La tendance serait plutôt de casser l’outil de travail pour relancer l’économie. La paupérisation des masses populaires aggrave la crise. Un cercle vicieux dont le capitalisme n’en sort qu’en aggravant toujours plus la situation des masses.

À longueur d’antenne, on se livre sans retenue à toutes sortes de manipulations idéologiques. On cherche à faire croire aux travailleurs que, compte tenu des « grands progrès technologiques », le concept de classe n’est plus valable. La classe ouvrière « disparaît » ou « n’existe plus » tout en se rappelant qu’il faut convaincre le prolétariat « inexistant » qu’il doit se résigner à la nouvelle réalité et qu’il n’y a pas d’autres alternatives.

Plus la pilule est grosse, mieux se portent les capitalistes, en affirmant qu’il n’y a plus de différences entre le patron et l’ouvrier. Pendant des décennies, toute la faune politique que l’on qualifie de « droite ou de gauche », des opportunistes et renégats de tout bord, ont employé un terme dévastateur, en mettant sur le même pieds, l‘exploité et l’exploiteur, déclarant « caducs » les antagonismes de classe et baptisant « partenaires sociaux » les capitalistes et ouvriers.
La collaboration de classe des opportunistes et des renégats n’est plus malheureusement à démontrer. La plupart des directions syndicales ont pris ce chemin. Les syndicats financés par les USA, l’Union européenne, les gouvernements bourgeois ne sont plus des syndicats de classe. Leurs directions syndicales sont devenues des marionnettes dans les mains du patronat. Adhérents à la CES et à la CSI, ils touchent des royalties importantes pour faire accepter aux travailleurs les politiques réactionnaires. Ils deviennent les gardes chiourme du capitalisme.

En Algérie c’est le même processus. Les ouvriers n’ont rien à attendre de ces syndicats UGTA, ils sont là pour canaliser le mécontentement des salariés. Les syndicats « autonomes », même s’ils ont le mérite d’exprimer le ras-le-bol des salariés, contribuent à diffuser l’idéologie réformiste et corporatiste. Ils tendent à tuer dans l’œuf la formation d’une conscience de classe révolutionnaire.

Depuis la victoire momentanée de la contre révolution en URSS, qui fut la plus grande défaite des travailleurs dans le monde, nous assistons à un recul politique et culturel sans précédent. On a fait croire aux travailleurs que le capitalisme est sorti vainqueur du socialisme. C’était la fin de l’histoire et maintenant le capitalisme triomphant allait apporter le bonheur pour tous et des lendemains qui chantent. Il n’a fallu seulement que quelques années pour que le capitalisme apparaisse tel qu’il est, un système obsolète, prédateur et non réformable.

Aujourd’hui les ravages du système capitaliste éclatent partout

Dans tous les pays de la planète, on retrouve le même désastre pour les masses populaires et les travailleurs. En Afrique, en Amérique latine, dans les pays asiatiques et de nombreux autres pays, la pauvreté éclate au grand jour. Dans certains pays, les enfants meurent de faim. Des populations entières, femmes et enfants en bas âge, dans un dénuement extrême, abandonnent leurs taudis misérables, trimbalant leur misère, prennent la route du désespoir vers l’inconnu. Elles arrivent par milliers à la porte des pays qui les ont ruinées. On les pourchasse comme des criminels.
L’Europe non plus n’échappe pas à ce marasme du système capitalisme. Dans tout les pays européens c’est la consternation, les travailleurs n’en peuvent plus, la pauvreté se généralise. Le chômage de masse ne fait qu’augmenter. Les travailleurs n’ont plus rien à perdre, le mécontentement se généralise, ils sont dans la rue pour faire entendre leurs cris de détresse. La crise a provoqué la débandade des gouvernements européens. Vu les problèmes à surmonter, ces pays deviennent ingouvernables. Les bourgeoisies, malgré leurs préoccupations, n’arrivent plus à faire avaler aux masses populaires leur sinistre politique. Pour se maintenir au pouvoir, elles sont prêtes à s’allier avec le diable en l’occurrence avec les forces les plus rétrogrades, la peste brune. La peste brune est aux portes du pouvoir dans de nombreux pays. On le voit en Autriche, en Allemagne, en Italie, même en France et dans les ex-pays socialistes et d’autres. C’est un véritable danger pour l’humanité et les travailleurs sont les premiers concernés.
Les travailleurs français sont entrés dans la bataille pour leurs revendications, mais pas dans de bonnes conditions. En effet, depuis de nombreuses décennies, les forces progressistes se sont dangereusement affaiblies sous les coups des traîtres opportunistes et des syndicats jaunes.

Les syndicats ne répondent plus à leurs revendications, le parti communiste français ne joue plus son rôle du fait qu’il a abandonné la lutte pour le socialisme. Les trotskistes s’adonnent au bavardage creux. Ils rabaissent la lutte aux seules questions économiques immédiates et d’une manière qui ne remet nullement en cause les bases du capitalisme. Quand ils passent à la télé le mot socialisme est proscrit de leur bouche. Ils sont là pour faire gagner du temps à la bourgeoisie.

L’émergence soudaine en France du mouvement des gilets jaunes est bien l’expression de la montée du mécontentement populaire résultant de l’énorme pression de la grande bourgeoisie, des grands monopoles capitalistes sur la classe ouvrière et sur l’ensemble des couches populaires, pour hausser leur taux de profit. Certes des forces réactionnaires cherchent à orienter cette explosion contre les migrants. Mais là n’est pas essentiel. Les sondages ont montré que seule une insignifiante catégorie des « gilets jaunes » se laisse influencer par les milieux racistes et fascistes.

Quand il s’agit des grandes grèves des travailleurs, c’est à boulets rouges que les vedettes des médias tapent sur les travailleurs, les accusant de tous les noms, ou bien ne parlent pas des grèves. Mais désormais la plus grande hantise de la bourgeoisie est que ce mouvement se coordonne avec la classe ouvrière et que celle-ci arrive à se libérer du poids des directions syndicales corrompues et opportunistes qui l’empêchent de rejoindre les manifestations populaires. C’est pourquoi les chefs d’orchestre des médias font semblant d’exprimer une certaine sympathie envers les « gilets jaunes ». Attitude hypocrite motivée par le seul but de conduire le mouvement dans des impasses en lui prodiguant des conseils de « sagesse » et notamment de se méfier des syndicats. Sait-on jamais au cas où les travailleurs arriveraient à se débarrasser des responsables qui leur conseillent de ne s’occuper que de leurs revendications corporatistes, de se tenir à l’écart de ce mouvement, etc.

Les travailleurs français les plus conscients ont raison de faire preuve de vigilance. Les risques de provocation sont réels. Les casseurs mis avec insistance en relief et en direct par les caméras des TV des oligarques pour discréditer les manifestants et inciter le peuple à rester à la maison, montrent bien que la bourgeoisie à plus d’un tour dans son sac. Les émules de Vidocq sont là pour tramer les complots destinés à faire peur et à diaboliser les nouveaux leaders du peuple en train d’émerger.

Beaucoup de retraités, de chômeurs, de travailleurs et bien sûr des nombreuses personnes qui sont dans une pauvreté insoutenable, sont dans la rue. Les travailleurs doivent prendre la direction de ce mouvement sans attendre afin de déjouer tous les apprentis sorciers de leurs sinistres besognes. L’extrême droite et les gauchistes de tout bord, même combat, ils se servent du mécontentement des masses populaires pour avancer leur pion. Leurs objectifs, faire tomber ce gouvernement et provoquer de nouvelles élections, prendre le pouvoir mais pas pour changer de politique. S’ils arrivent à leur fin, les travailleurs auront le choix entre la peste et le choléra.

Les travailleurs français subissent depuis de nombreuses décennies les assauts du capital. Tous les présidents de la république française, quelle que fût leur couleur, qui se sont succédés depuis des décennies, n’ont été que des hommes au service de la bourgeoisie. Ils ont pratiqué la même politique contre les travailleurs et le président actuel est sur la même ligne. Ils sont été élus suivant un système électoral à leur dévotion, en tant que représentant du grand capital. Les travailleurs français depuis juin 1848 et, surtout, la commune de Paris en 1871, n’ont jamais cessé leur combat contre ce système. La lutte est difficile, la bourgeoisie française n’est pas un tigre en papier, mais sans nul doute, elle n’est pas invincible.

Les travailleurs ont courbé l’échine pendant des décennies, toutes leurs conquêtes sociales se sont évaporées sous les coups de la répression patronale et des forces rétrogrades, avec la complicité des opportunistes et de certains appareils syndicaux corrompus. Que la bourgeoisie ne crie pas trop vite victoire. Les travailleurs accusent le coup dans la douleur, mais leur regard en dit long, ils sont toujours là. Ces épreuves aussi douloureuses soient-elles, vont renforcer leur détermination dans la lutte implacable pour abolir une fois pour toutes ce système prédateur : le capitalisme-impérialisme.

Les travailleurs algériens, la grande masse des jeunes marginalisés par un capitalisme prédateur, soumis au système impérialiste mondiale, suivent avec sympathie ce mouvement.

Dores et déjà, la levée des masses populaires en France est vécue avec angoisse par les classes dirigeantes et leur régime en place. Une défaite même sur les revendications immédiates sera exploitée par le pouvoir pour dire aux travailleurs algériens :


« Voyez même un pays aussi développé comme la France est obligé de supprimer des acquis sociaux pour sortir de sa crise financière »

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Il ne leur sera pas facile de mettre en application leurs fameuses « réformes ». Le contenu de ces réformes dont tous les défenseurs du capitalisme réclament l’accélération, dans le pouvoir ou parmi ses opposants de droite, se résume ainsi : faire prospérer les affaires des bourgeois, internes ou externes, avec l’aide croissante d’un Etat totalement à leur service, et plus de misère et de privations pour les travailleurs et les couches sociales laborieuses.

La lutte contre la misère et les inégalités qu’engendre le capitalisme, est une lutte nationale et internationale.

Ce qui se passe un peu partout dans le monde et en particulier en France, nos travailleurs, doivent prendre de la graine pour mener à leur tour la lutte contre ce système prédateur. Ils doivent s’organiser dans un syndicat de classe et construire un parti révolutionnaire.

L.S