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Le prix Nobel ! Une pantomime de l’impérialisme
mercredi 14 octobre 2015, par
Le prix Nobel est une récompense de portée internationale. Remis pour la première fois en 1901, les prix sont décernés chaque année à des personnes « ayant apporté le plus grand bénéfice à l’humanité » en particulier en faveur de la paix et de certaines œuvres littéraires. Dans ces deux domaines, le choix des lauréats est guidé par des critères au caractère et aux objectifs très douteux. Les personnes qui reçoivent ces prix sont récompensés par une somme assez rondelette, environ 880 milles couronnes.
Cette année, le « prix Nobel de la paix » a été décerné au syndicat tunisien et à d’autres organisations. Mais de qui se moque-t-on ? Ce syndicat aurait, paraît-il, permis de relancer le processus démocratique dans le pays et de sauver les acquis de la « révolution de jasmin ». Une belle surprise pour l’Occident et ses médias. C’est une grande victoire de la démocratie, clame-t-il. Toute la ploutocratie de l’impérialisme a jubilé de plaisir. On s’en doutait : ses intérêts économiques sont totalement préservés. On ne peut pas en dire autant pour le peuple et en particulier, les travailleurs. On a remplacé Hadj Moussa par les amis de Moussa Hadj.
Ce prix Nobel de la paix à la Tunisie n’est pas une surprise pour tous ceux qui ont suivi les événements. C’était une véritable révolte, mais non une révolution, dans la mesure où l’ordre économique des exploiteurs n’a pas été ébranlé. Tout un peuple s’est soulevé contre la dictature de Benali que les puissances impérialistes avaient soutenue pendant des décennies. C’était une lutte désespérée des travailleurs et des masses populaires contre les injustices, le chômage de masse, la pauvreté et la répression féroce. Benali est tombé avec l’assentiment des puissances impérialistes. Il n’était plus présentable. Mais qu’ont obtenu les travailleurs et les masses populaires ? Moins de despotisme officiel et déclaré, certes. La peur d’être jeté dans un cachot pour le seul fait de critiquer le gouvernement a reculé. Mais l’arbitraire étatique au service des classes possédantes a été perfidement remplacé par une terreur que personne ne pourra mettre directement sur le compte de ceux qui gouvernent pour le bonheur de ces classes : la terreur exercée par l’entremise d’assassins manipulés sous les plis du drapeau de l’Islam. Est-ce un hasard que les crimes politiques ont visé des personnalités marquées à gauche ? Sur le plan économique et social les travailleurs n’ont rien gagné.
Mais il ne fait pas de doute que c’est une grande leçon pour les travailleurs tunisiens dans leurs luttes actuelles et à venir. Les travailleurs doivent s’armer d’outils nécessaires, et notamment construire un syndicat de classe et un parti d’avant garde, pour combattre les forces réactionnaires jusqu’à la victoire finale qui sera consacrée par l’avènement d’un pouvoir à leur service.
La bourgeoisie tunisienne soutenue par les puissances impérialistes a gardé les rênes du pays et les a confiés à d’autres. On ne peut pas pour autant les qualifier de nouvelles figures à voir un revenant du système se faire élire à la tête de la Tunisie grâce à la forte abstention d’une jeunesse cruellement déçue. Ainsi, les multinationales pourront continuer à piller le pays et exploiter les travailleurs sans retenue avec la honteuse collaboration et la complicité de la direction de l’UGTT. Ce syndicat n’a rien à envier au comportement de la direction de notre UGTA : soutien au pouvoir réactionnaire, musèlement des travailleurs dans leur lutte contre le capitaliste.
Un prix Nobel de la « paix américaine » pour remercier la Tunisie d’avoir empêché le peuple tunisien de prendre le pouvoir afin d’instaurer une démocratie populaire, tel est le fin mot de ce choix. Pour faire passer pour un acte de paix et de défense de la démocratie l’installation d’une base militaire américaine à la frontière algérienne, pour donner également la possibilité aux bateaux de guerre des Etats impérialistes de mouiller dans le port de Bizerte. Un geste inamical envers l’Algérie. D’ailleurs, pour remercier les puissances impérialistes de leur soutien, pour détourner l’attention des causes internes de la terreur islamiste, certains responsables tunisiens ont été très réactifs. Le ministre tunisien de la Défense n’a pas craint le ridicule en mettant sur le dos de l’Algérie terrorisme qui sévit dans son pays ! A quand un prix Nobel de la bêtise ?
Incontestablement l’attribution du prix Nobel de la paix, n’est pas un acte anodin. C’est un acte bien calculé de propagande et de promotion de la bonne conduite et de la servilité par les puissances impérialistes.
Il n’est pas inutile de rappeler que les cinq maîtres d’œuvre de l’attribution du prix Nobel de la paix ont honoré de ce titre des responsables de massacre des peuples à l’image de Henri Kissinger.
Et pour illustrer ce qui précède, il faut lire les extraits d’un article consacré aux « actions pacifistes modèles » de ce personnage, aussi sinistre que bien d’autres :
Les crimes de guerre de M. Henry Kissinger :
« La carrière politique de l’homme qui obtint le prix Nobel de la paix en 1973 fut en effet marquée par le culte de la violence et du secret. La responsabilité directe de M. Kissinger ne fait plus aucun doute dans la prolongation (injustifiée d’un point de vue stratégique) de la guerre du Vietnam et son extension au Cambodge et au Laos, ni dans les campagnes d’assassinats et de subversion de la démocratie au Chili, à Chypre, en Grèce et au Bangladesh, non plus qu’en ce qui concerne sa complicité dans le génocide du Timor-Oriental. » (par Ibrahim Warde, Le Monde diplomatique, octobre 2001).
Henri Kissinger responsable de millions de morts dans le monde est un criminel en liberté. Et que faut-il penser de l’attribution du prix Nobel de la paix à Obama ? Sans commentaires !
Les dirigeants impérialistes des Etats-Unis ne sont pas, ne peuvent être les amis des peuples.
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Liès Sahoura