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Mumia Abu-Jamel, journaliste afro-américain victime d’un procès truqué pour un crime qu’il n’a pas commis croupit toujours en prison

mardi 4 juin 2024, par Alger republicain

Mumia Abu-Jamal, a entamé sa 42ème année dans l’enfer carcéral des prisons des USA. pour le meurtre d’un policier blanc dont il est innocent. Il a été condamné à mort lors d’un procès qui a bafoué la présomption d’innocence et tous les droits de la défense.

Arrêté à 28 ans, il en a 70 aujourd’hui. C’est une vie presque entière privée de liberté. Après quarante-deux années passées à clamer son innocence, celui qui est sans doute l’un des plus vieux prisonniers politiques américains espère encore rentrer à la maison.

Sa vie a basculé en décembre 1981. Devenu chauffeur de taxi de nuit pour nourrir sa famille, il dépose un client dans un quartier du sud de la ville de Philadelphie, en Pennsylvanie, à l’aube du 9 décembre. Mumia Abu-Jamal est blessé lors d’une fusillade, au cours de laquelle un policier blanc, Daniel Faulkner, est tué. Il est arrêté par la police et il est accusé du meurtre.

Malgré le manque de preuves et une enquête bâclée, Mumia Abu-Jamal est condamné à mort le 3 juillet 1982. Le juge Sabo, ultra-raciste et anti-noir avait déclaré en coulisse déclarera en coulisse : « je vais les aider à griller ce nègre ». Après sa condamnation, les autorités racistes continueront encore à le persécuter même en prison.

Collage par Mustapha Boutadjine

Dès son jeune âge, Mumia Abu-Jamal est révolté par la condition de la communauté noire victime en particulier de la loi raciste de ségrégation. Son engagement militant est né en 1968 à Philadelphie, alors qu’il est arrêté et battu pour avoir protesté contre George Wallace, candidat pro-ségrégationniste à l’élection présidentielle.

Il adhère au Black Panther Parti, un mouvement révolutionnaire de libération Afro-américaine. Les membres du BPP se voient contraints de recourir aux armes pour se défendre contre les actions violentes de la police et les meurtres ordonnés par ses responsables dans l’Etat de Philadelphie. Le Parti Black Panther mène des luttes conséquentes contre les lois raciales. Les années 1960 sont marquées par l’importance de la mobilisation pour les droits civiques face à la persistance des inégalités socio-économiques entre noirs et blancs. La particularité, les femmes sont plusieurs milliers a rejoindre BPP.

Devenu journaliste de radio, Abu-Jamal attire l’attention par ses billets qui font évoluer le journalisme traditionnel vers l’expression des préoccupations sociales. Les problèmes de Abu-Jamal commencent lorsqu’il devient un admirateur du groupe MOVE. Move était une organisation tout à fait pacifiste et non-violente, mais cela n’a pas empêché le bombardement de son siège par un hélicoptère de la police . L’explosion provoqua un incendie dans lequel 11 personnes furent tuées dont 5 enfants. En mai 1980, neuf de ces membres avaient été condamnés à la suite de la mort d’un officier de police au cours d’une attaque de leur local. Cette condamnation avait provoqué l’indignation. Abu-Jamal s’en était fait l’écho sur la station de radio WHYY. La station décida de le licencier pour ses billets sans concession. Mutina devint devenu chauffeur de taxi pour gagner sa vie.

Mumia Abu-Jamel fait face à une situation très tendue lors des confrontations violentes entre les antiségrégationnistes et les racistes blancs de tout bord. Mumia Abu-Jamel ne s’arrête pas pour autant, il continue à écrire des articles qu’il envoie aux journaux, dénonçant la politique ségrégationniste raciale des autorité américaines.

Grâce à la mobilisation internationale et américaine, Mumia échappe à son exécution à deux reprises en 1995 et en 1999. En décembre 2001, sa peine capitale est suspendue, mais il reste toujours enfermé dans les sinistres couloirs de la mort.

Après trente-quatre ans d’emprisonnement, dont trente passés dans les couloirs de la mort à espérer échapper à l’injection létale Mumia Abu-Jamal voit sa peine commuée en condamnation à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle. En 2011, il est envoyé dans l’établissement pénitentiaire de Mahanoy, à deux heures et demi de route de Philadelphie. Mumia Abu-Jamal y est toujours enfermé dans ces sinistres prisons américaines.

Il continue la lutte. Son arme est l’écriture. Il parvient à rédiger plusieurs livres sur le problème d’incarcération de masse, il prend la tête du combat mondial pour la liberté. Ses ouvrages sont diffusés dans le monde et même dans la bibliothèque de sa prison demandé par ses co-détenus.

Malgré son innocence confirmé et prouvée, les dirigeants américains s’acharnent sur lui en le maintenant arbitrairement en prison en dépit de son état de santé alarmant.

L’indomptable Mumia Abu-Jamel, un homme intègre, diabolisé par des forces fascistes étasuniennes, défie par son courage exemplaire et sa détermination politique la plus grande puissance impérialiste et la plus belliqueuse du monde.

Lies Sahoura