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Niger : les confédérations syndicales appellent les forces populaires à se mobiliser contre les interventions militaires impérialistes*

dimanche 13 août 2023

Trois intersyndicales, ont exposé dans un texte commun leur position sur la situation et les graves dangers d’interventions militaires étrangères qui menacent leur pays.

Les syndicats dénoncent en particulier les plans de l’impérialisme français qui projette « d’opérer des frappes sur le palais présidentiel de Niamey situé en plein cœur de la capitale peuplée de plus de deux millions d’habitants, à quelques mètres de l’Hôpital National de Niamey, à 400 mètres du centre hospitalier universitaire et de l’université de Niamey ».

Ils évoquent la tentative d’atterrissage à l’aéroport de Niamey de « deux cents éléments des forces spéciales françaises, en provenance d’un pays voisin ». L’État français a donc tenté d’intervenir dès les premiers jours du renversement du président Bazoum, au service des intérêts de l’impérialisme français et occidental.

Les organisations syndicales unies condamnent les sanctions antisociales de la CEDEAO (Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest) et son instrumentalisation par la France qui appuie l’ultimatum de cette structure économique et la pousse à une intervention militaire au Niger.

Le texte de l’intersyndical fustige les préparatifs belliqueuses des représentants de la CEDEAO : « Quel triste sort pour une organisation sensée favoriser l’intégration économique des pays membres, réduite aujourd’hui à protéger des chefs d’Etat corrompus, mal élus et vomis par leurs peuples ! Qui finance cette organisation qui n’a jamais eu les moyens d’équiper les armées des pays membres pour faire face au terrorisme, sinon la France ? ».

S’adressant au Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, formé par les militaires qui ont mis à l’écart le président Bazoum, l’intersyndicale lui présente ses revendications immédiates. Elle lui « demande … de dénoncer les accords coloniaux et exige notamment le départ de l’ambassadeur de France et de toutes les forces étrangères du Niger (et) de traduire tous les auteurs, coauteurs et complices des détournements des biens publics devant les tribunaux ».

Face à la menace d’intervention militaire pilotée par la France, l’UAS-Niger (Unité d’Actions Syndicales, c’est le nom du regroupement des confédérations syndicales) : « Salue et félicite la décision digne, fraternelle, courageuse et panafricaniste des pays frères du Mali, du Burkina Faso, et de la Guinée-Conakry de nous accompagner dans cette épreuve. Elle salue également las positions responsables des pays frères de l’Algérie et de la Mauritanie vis-à-vis des décisions de la CEDEAO ».

Et, pour faire face à l’éventuelle intervention militaire, elle termine son texte par un appel à l’ensemble des Nigériens en général et aux travailleurs en particulier « à se mobiliser autour du CNSP et à se tenir prêts de jour comme de nuit, de façon permanente afin de répondre avec promptitude aux multiples facettes de l’ennemi ».

Ce texte signé par l’ensemble des organisations syndicales confédérées du Niger, y compris le collectif des syndicats des commerçants, indique clairement l’état d’esprit des organisations de travailleurs : défendre leur pays et en finir avec les résidus de la colonisation.

*Extrait d’un texte publié par le Parti Révolutionnaire Communiste de France