Accueil > Actualité politique internationale > Première victoire des avocats d’Assange face au diktat des USA

Première victoire des avocats d’Assange face au diktat des USA

vendredi 31 mai 2024, par Alger republicain

La campagne internationale pour empêcher l’extradition d’Assange aux Etats-Unis a donné ses premiers fruits. Elle vient de déboucher sur une première victoire ce 20 mai.

La Haute Cour du Royaume-Uni s’est enfin ouverte sur les arguments des défenseurs du célèbre et courageux journaliste australien. Elle lui a reconnu le droit de faire appel contre son extradition. Un espoir se lève enfin sur la possibilité pour Assange de retrouver la liberté et en même temps sa femme et son fils après plus de dix ans de persécutions et cinq ans de détention dans la pire des prisons d’Angleterre.

Rappelons que Julian Assange est le créateur du site internet Wikileaks animé par un réseau de collaborateurs opposés à l’hégémonisme US et à ses ingérences criminelles dans le monde. Ce réseau s’était procuré des documents confidentiels sur les agissements diplomatiques et militaires des USA. En 2010, Wikileaks avait divulgué plus de 700 000 documents mettant à nu le caractère hypocrite et cynique des discours des dirigeants de l’impérialisme US sur le respect du droit international, les droits de l’homme, la démocratie. Parmi les documents interceptés figurait la vidéo interne de l’assassinat de civils irakiens et de deux journalistes de Reuters par les tirs ciblés d’un hélicoptère américain en Irak en 2007.

Grâce aussi à ces fuites, on a pu savoir que l’Ambassade des USA à Alger était devenu un lieu très fréquenté par des personnalités algériennes parmi lesquelles des représentants des partis islamistes et le dirigeant à l’époque du RCD. Celui-ci avait pris l’habitude de cultiver ses amitiés avec les représentants des USA en Algérie. D’après le notes divulguées par Wikileaks, le dirigeant du RCD exposait à l’ambassadeur les conflits internes du pouvoir allant jusqu’à lui faire part de l’opinion du principal responsable des services de sécurité algériens qu’il rencontrait.

Assange est devenu l’ennemi à abattre des responsables US, bien qu’il ne soit pas Américain et qu’il ne puisse relever des juridictions des USA. Victime de cabale visant à le discréditer sur la base d’accusations de viol qui se sont avérées par la suite mensongères, il avait dû fuir la Suède et se réfugier dans l’ambassade de l’Equateur à Londres où il avait trouvé l’asile politique du temps du Président Corréa. Son successeur, un vassal des USA avait révoqué ce droit en avril 2019. Il avait autorisé la police britannique à procéder à son arrestation sur plainte des USA. Il a été jeté dans une prison de haute sécurité, la pire des lieux de détention de l’Angleterre en attendant qu’il soit expédié aux USA où il risque l’exécution ou une condamnation à 175 ans de prison, une véritable mort lente dans une cellule isolée de tout et de tous.

Les USA étaient persuadés que l’appareil judiciaire de leur allié britannique répondrait favorablement à leur vindicte. L’arrêt de la Haute Cour a déçu leur attente. Mais la partie n’est pas pour autant terminée. Tant que son appel n’est pas examiné et qu’il n’est pas remis en liberté, les pressions des USA sont à craindre.

Dans cette affaire, ce qui est en jeu à l’échelle mondiale c’est le droit de critiquer l’impérialisme US, de dévoiler ses crimes. Les USA veulent faire de la condamnation à mort d’Assange ou de son emprisonnement à vie un exemple mortifère pour faire taire tout journaliste ou tout militant politique même s’ils ne sont pas de nationalité américaine. Ils brandissent leur droit arbitraire, antagonique avec la souveraineté des Etats, à l’extraterritorialité de leurs lois. Leurs lois doivent s’appliquer au reste du monde. Elle sont supérieures aux lois des autres nations. Gare à celui qui pense que son pays pourrait le protéger contre leurs poursuites. Ils agitent une menace préludant à d’autres actions. Tel que le rapt de toute personnalité qui leur tient tête. La crainte est réelle. La preuve, c’est le silence de la quasi-totalité de la presse dans le monde sur l’emprisonnement arbitraire d’Assange. Les collectifs de solidarité de journalistes avec Assange se sont pour la plupart éteints dans les pays occidentaux. Dans les autres pays ils sont pratiquement inexistants et rares sont les journaux algériens qui ont rendu compte de la persécution d’Assange.

RI