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Stratégie de l’enfumage, de la manipulation des masses populaires et des travailleurs dans le système capitaliste mondial : analyse du cas de l’impérialisme français
lundi 6 décembre 2021, par
1ère partie
Voici quelques règles adoptées par le système capitaliste pour l’abrutissement et la manipulation des masses populaire et surtout de la classe ouvrière. C’est un texte écrit par Günther Anders. Il était membre du jury du tribunal Russell. Dans un livre, « L’obsolescence de l’homme » , qu’il publie en 1956 et où il dénonce « l’homme marchandise » mais sans remettre en question le système capitaliste, il écrit à la page 122 :
« Pour étouffer par avance toute révolte, il ne faut pas s’y prendre de manière violente. Les méthodes du genre de celles d’Hitler sont dépassées (1). Il suffit de créer un conditionnement collectif si puissant que l’idée même de révolte ne viendra même plus à l’esprit des hommes. L’idéal serait de formater les individus dès la naissance en limitant leurs aptitudes biologiques innées.
Ensuite, on poursuivrait le conditionnement en réduisant de manière drastique l’éducation, pour la ramener à une forme d’insertion professionnelle. Un individu inculte n’a qu’un horizon de pensée limité et plus sa pensée est bornée à des préoccupations médiocres, moins il peut se révolter. Il faut faire en sorte que l’accès au savoir devienne de plus en plus difficile et élitiste. Que le fossé se creuse entre le peuple et la science, que l’information destinée au grand public soit anesthésiée de tout contenu à caractère subversif. Surtout pas de philosophie. Là encore, il faut user de persuasion et non de violence directe : on diffusera massivement, via la télévision, des divertissements flattant toujours l’émotionnel ou l’instinctif. On occupera les esprits avec ce qui est futile et ludique. Il est bon, dans un bavardage et une musique incessante, d’empêcher l’esprit de penser.
On mettra la sexualité au premier rang des intérêts humains. Comme tranquillisant social, il n’y a rien de mieux. En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté.
Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur (qu’il faudra entretenir) sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur ».
L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu.
Dans tous les pays du monde capitaliste, ces préceptes sont appliqués intégralement dans la mise en condition des masses populaires et des travailleurs.
Donc, pour bien comprendre la finalité du brouhaha orchestré par des milieux politiques en France, il faut chasser de notre esprit, et ce n’est pas facile, toute la propagande diffusée à longueur d’antenne par la médiocratie béni oui oui et toute la presse en général. C’est une condition préalable pour arriver à un début de compréhension du comportement des magouilleurs politiques de l’ensemble des partis représentant le paysage politique de la France. Et cela est valable dans tous les pays capitalistes. C’est un véritable enfumage généralisé de l’opinion publique. Voilà pourquoi la bourgeoisie arrive à se maintenir au pouvoir et gouverner le pays alors qu’elle ne regroupe qu’une fraction minoritaire. L’information que l’on diffuse jusqu’à la nausée est coordonnée à l’échelle locale et mondiale. Les outils de propagande sont tous complètement maîtrisés par les propriétaires des médias.
Tout d’abord la télé, un acquis du prodigieux progrès scientifique et technique de l’humanité,mais transformé en outil diabolique de conditionnement idéologique entre les mains de la bourgeoisie et de son pouvoir économique. Elle joue le premier rôle dans la manipulation de l’opinion publique. Là aussi les émissions et la programmation de télé sont maîtrisées par le pouvoir en place. Rien ne leur échappe, pas une fausse note, bien souvent on met en avant les faits divers par un matraquage jusqu’à satiété. Ça occupe et ça ne mange pas de pain. Les émissions politiques frisent le ridicule, toutes les chaînes diffusent les mêmes informations à la virgule près. C’est comme un chien qui aboie souvent pour faire peur. Changer de chaîne ne sert à rien. Mais le clou de la désinformation ce sont les débats, de véritables mises en scène, on invite 4 à 5 spécialistes sortis du chapeau, les « tendances » divergentes sur des détails sont représentées, 3 mectons sont d’accord avec le pouvoir et les 2 autres contre, mais ils ne sont pas contre le système capitaliste. C’est un bla bla bla pendant des heures pour ne rien dire, ou pour dire la même chose avec des nuances qu’on présente comme l’expression du pluralisme démocratique. Bonjour l’enfumage. Pour la presse c’est le même schéma. Tous les journaux appartiennent aux gros propriétaires et aux ultras-riches. Mais qu’à cela ne tienne, ça ne gène pas le pouvoir. Comme le ridicule ne tue pas, on vante toujours le pluralisme de la presse. Même le journal l’Humanité est rentré dans le rang en s’abstenant de combattre pour l’avènement d’un régime qui abolit le système capitaliste en exprimant les intérêts du prolétariat et de ses alliés.
Mais le plus difficile à comprendre pour le travailleur sans formation, c’est ce conglomérat de partis qui forme le paysage de la politique française. C’est dans ce milieu que tout se joue en apparence. D’abord, tous ces mots et ces termes utilisés pour désigner ces partis sont bien choisis pour semer la confusion et l’incompréhension. Droite, centre droit, gauche, centre gauche, centriste, verts, extrême-droite, extrême-gauche, etc. et j’en passe. Un chat ne reconnaitraît pas ses petits. A si méprendre, vu le nombre de partis, on se croirait dans une véritable démocratie, mais si on regarde de plus près, c’est loin d’être de cas. En fait ce qui est le plus important si on veut comprendre le jeu de toute cette ratatouille de partis, c’est quels intérêts de classe exprime et défend telle ou telle tendance politique ? Quel est le contenu économique de classe de leurs programmes ? Pour le maintien du capitalisme ou pour la révolution socialiste ? C’est à la réponse apportée à ces questions que l’on peut connaitre la raison principale de l’existence de chaque formation. Commençons par les partis qui se réclament de la droite.
Qui milite dans ces partis ? C’est un conglomérat de personnalités sorties des grandes universités, formatées pour défendre en priorité le système capitaliste. Elles sont issues en général de la grande bourgeoisie affairiste et industrielle qui détient la propriété de l’essentiel des moyens de production en vivant des richesses produites par la classe ouvrière. Ces exploiteurs ont accumulé leur fortune grâce à la plus-value dégagée par l’exploitation éhontée des travailleurs. Ils sont à la tête de tous les organismes de fonctionnement et des leviers de décisions pour soutenir leurs investissements et rentabiliser leur capital. Coûte que coûte, c’est le profit maximum qui est leur leitmotiv.
C’est la classe la plus réactionnaire du pays qui contrôle tous les rouages économiques et politiques du pays. Elle représente un pourcentage infime de la population. Elle a le soutien d’une partie de la classe moyenne qui se contente des miettes que leur concède le capital. Malheureusement une partie des travailleurs se laisse berner par sa propagande déversée à longueur d’antenne et reprise en chœur par tous ses médias et ses valets spécialistes en « communication » grassement payés. Faisant bloc contre la classe ouvrière, la bourgeoisie est parcourue par des contradictions internes qui se reflètent dans les batailles de chiffonniers qui opposent ses divers groupes ou personnalités, chacun tirant la couverture à soi pour accaparer la plus grosse part du gâteau grâce au contrôle des appareils étatiques et des sièges électoraux. Mais ils arrivent toujours à s’entendre sur un point, défendre le système capitaliste.
Pour cela, cette bourgeoisie parasitaire a tout prévu. Ses représentants au parlement ont pondu des lois sur le déroulement et l’organisation des élections et grâce à cette magouille électorale elle arrive à se maintenir au pouvoir. Par exemple, lors des dernières élections législatives, le nouveau parti du président de la République française n’a remporté que 17% des suffrages par rapport à l’ensemble des électeurs inscrits. Mais un miracle s’est produit. Grâce au stratagème du charcutage électoral hérité de l’ère gaulliste pour réduire le nombre de députés communistes, ce parti s’est retrouvé avec une majorité absolue de 300 députés à l’assemblée nationale. Très peu de politiciens, qu’ils soient de droite où de gauche, ont demandé des comptes à ces députés. Par exemple où ont-ils été élus et par quel pourcentage électoral et combien de voix ont-ils obtenues ? Il est très important de connaître leur pédigrée parce qu’ils reviennent très cher à la communauté (entre 5 à 6000 euros par mois et une petite somme rondelette de 10 000 autres euros pour les frais de secrétariat). Ce sont bien ces députés qui votent les lois de la république et toutes les réformes scélérates anti-populaires.
Ce sont bien ces partis que l’on appelle la droite, émanation directe de la grande bourgeoisie et ses supplétifs petits-bourgeois qui dirigent la France depuis des lustres alors qu’ils sont minoritaires. Mais cela ne les empêche pas d’appliquer une politique ultra-réactionnaire en détruisant le service public, en privatisant de nombreuses usines et en organisant les fermetures d’usines, jetant à la rue des milliers d’ouvriers, grossissant le chômage, arme terrifiante pour à la fois hausser le taux de profit et tétaniser les exploités pour qu’ils ne se mettent pas à contester dans ses fondements mêmes l’ordre établi.
Liés Sahoura
(1) Croire que le recours au fascisme est maintenant une méthode révolue pour maintenir en vie le régime capitaliste, est évidemment une lourde erreur. Comme méthode de dictature ouverte de la bourgeoisie, basée sur la répression et la violence la plus cruelle, la suppression de toutes les libertés formelles, le fascisme est utilisé chaque fois que la prise de conscience de la classe, le degré d’organisation de la classe ouvrière, sa détermination à en finir avec le pourvoir de la bourgeoisie, à renverser son ordre économique, deviennent une menace sérieuse sur la perpétuation des rapports d’exploitation. Tant que les exploités se laissent berner et diviser par la propagande et les manœuvres politiques de la bourgeoisie, celle-ci continue à gouverner par des méthodes « douces ». Les méthodes violentes et les répressions sanglantes sont également mises en oeuvre dans les pays où le faible niveau de développement économique ne permet pas à la bourgeoisie de jouir de la stabilité politique nécessaire à la fructification de ses capitaux et de gouverner en usant des artifices économiques et politiques sans recourir aux coups de force, sans tirer au canon sur les travailleurs insurgés. L’Amérique latine, les pays d’Asie, dont la Corée du Sud, l’Indonésie en 1965, la Grèce, des pays d’Afrique, etc. ont illustré ce type de fascisme.