Décès du président du Parti communiste vénézuelien Jeronimo Carrera

mardi 7 mai 2013

Ce lundi 29 avril est décédé, à l’âge de 90 ans, le président du Parti communiste vénézuélien, Jeronimo Carrera, qui fut pendant six décennies une figure du mouvement communiste latino-américain.

Né en 1922, dans la commune rurale de Cumaná de 1922, Jeronimo prend contact dans les années 1940 avec les organisations communistes locales avant de se déplacer à Caracas où il entre dans le Syndicat national des employés.

Jeronimo Carrera

Il fait partie en 1947 des fondateurs de la Jeunesse communiste vénézuélienne (JCV) et participe au Comité organisateur du premier Festival de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD) à Prague.

Carrera reste ensuite pendant plusieurs mois en France, période pendant laquelle il participe aux activités du Parti communiste français (PCF), qui restera une source d’inspiration majeure pour le jeune dirigeant révolutionnaire.

De retour au Vénézuela, en 1949, il concentre ses activités dans la lutte clandestine contre la dictature de Perez Jimenez puis sous le gouvernement de Romulo Betancourt, subissant plusieurs incarcérations dans les prisons de Caracas et de San Juan de los Morros.

Son activité fut également dirigée vers l’organisation de la classe ouvrière vénézuélienne. Il contribua à fonder des syndicats de classe à General Motors, General Electrics, contre les syndicats jaunes, liés à la dictature et à l’impérialisme américain.

Son militantisme au service de l’unité de tous les travailleurs du pays fut à l’origine de la création de la Confédération des travailleurs du Vénézuela puis de la Centrale unitaire des travailleurs du Vénézuela (CUTV).

En 1958, il est un des organisateurs, avec les dirigeants syndicaux Cruz Villegas, Eloy Torres, Douglas Bravo, et le responsable à l’organisation du PCV sur Caracas Alberto Lovera, à la grève générale puis à l’insurrection de janvier 1958, le point de départ du renversement de la dictature.

Durant les années 1960, la décennie de lutte armée, Jeronimo Carrera est envoyé en Europe, où il devient le représentant des Forces armées de libération nationale (FALN) et intègre, comme représentant de la CUTV, la Fédération syndicale mondiale (FSM).

A son retour au Vénézuela, dans les années 1970, il intègre le Bureau politique du Parti communiste vénézuélien avant de prendre la responsabilité de rédacteur en chef de l’organe du PCV, Tribuna popular.

Durant les années 1990, comme d’autres dirigeants du mouvement communiste international, il s’oppose à toute perspective de dissolution du Parti communiste vénézuelien.

Un des soutiens les plus enthousiastes et lucides de la révolution bolivarienne, partisan de son approfondissement, Carrera a toujours mis en garde contre toute tentative de fusion-dissolution dans le parti de Chavez, le PSUV fondé en 2005.

Un hommage a été rendu au dirigeant révolutionnaire vénézuélien lors de la réunion du groupe de travail du Forum de Sao Paulo où les délégués de forces révolutionnaires de 20 nations latino-américaines lui ont réservé une minute d’applaudissements.

Le responsable aux affaires internationales du PCV et député au Parlement latino-américain Carolus Wimmer a tenu à saluer un geste :

« une reconnaissance méritée pour un révolutionnaire qui a lutté pendant toute sa vie pour la construction du socialisme au Vénézuela et dans toute l’Amérique latine ».

« Nous transmettons au nom du PCV nos remerciements aux dirigeants venus ici réaffirmer l’unité de la gauche latino-américaine et l’actualité du socialisme comme seule voie pour garantir l’intégration et la libération de nos peuples »


, a souligné Wimmer.

Comme le disait Jeronimo, ainsi que l’appelaient affectueusement ses camarades : «  les communistes marchent la tête haute car aucun autre parti au Vénézuela n’a une histoire aussi glorieuse que le Parti communiste du Vénézuela  ».

Ce fait indéniable était reconnu par le Commandant Chavez, il est reconnu aujourd’hui par le président Maduro et par des centaines de milliers de vénézuéliens qui accordent leur confiance dans le Parti communiste : c’est aussi tout le mérite de l’œuvre de Jeronimo.