Grèce : position du Parti communiste sur le référendum du 5 juillet 2015

mardi 30 juin 2015

Dans une tentative de gérer la faillite totale de ses engagements électoraux, le gouvernement de « gauche », essentiellement le parti social-démocrate SYRIZA et le Parti de « l’aile-droite » ANEL, a annoncé un référendum pour le 5 juillet 2015. Les citoyens devront se prononcer sur une question unique : sont-ils d’accord ou non avec l’accord proposé par l’UE, le FMI et la BCE et qui porte sur la poursuite des mesures anti-populaires pour une sortie de la crise capitaliste, avec le maintien de la Grèce dans la zone Euro ?
                             
Les représentants officiels de la coalition gouvernementale appellent le peuple à dire « non » et ils exposent clairement que ce « non » au référendum sera interprété par le gouvernement grec comme une approbation de l’accord qu’il a proposé à l’UE, le FMI, la BCE. Dans ses rubriques 47+8, l’accord proposé par le gouvernement contient aussi de dures mesures anti-ouvrières et anti-populaires, avec pour objectifs une augmentation des profits du capital, la « croissance » capitaliste, le maintien du pays dans la zone euro. Comme l’admet le gouvernement SYRIZA-ANEL, qui continue à vanter l’UE - en la qualifiant de « notre maison commune européenne » et notre « acquis européen » - sa proposition est à 90% identique à la proposition de l’UE, du FMI, de la BCE. Elle a très peu de liens avec ce que SYRIZA a promis avant les élections. 
 

Le fasciste « Aube Dorée » avec les partis de la coalition gouvernementale (SYRIZA-ANEL), a pris position en faveur du « non » et il soutient ouvertement le retour à une monnaie nationale. 
 
De l’autre côté, l’opposition de droite ND, le social-démocrate PASOK qui, jusqu’en janvier 2015, ont gouverné ensemble avec POTAMI (formellement un parti du centre, mais réactionnaire dans son essence), ont pris position en faveur du « oui », pour les mesures barbares de la Troïka. Ce qu’ils disent sera interprété comme étant un consentement pour « demeurer à tout prix dans l’UE ».
 

En réalité, les deux réponses mènent à un oui pour l’ « UE » et la barbarie capitaliste.
 
Durant la séance du parlement du 27 juin, la majorité gouvernementale de SYRIZA-ANEL a rejeté la proposition du KKE de présenter au jugement du peuple grec au cours du référendum, les questions suivantes :
 

NON AU PROJET D’ACCORD DE L’UE-BCE-FMI ET A CELUI DU GOUVERNEMENT GREC

SENGAGEMENT DE L’UE- ABROGATION DUMORANDUM ET DE TOUTES SES LOIS D’APPLICATION 

Avec cette attitude, le gouvernement a démontré qu’il soumet le peuple à un chantage afin qu’il approuve ses propositions à la troïka, qui ne sont que l’autre face de la même médaille. En fait, il demande au peuple grec de donner son consentement à ses plans antipopulaires et d’endosser une nouvelle alternative contraire à ses intérêts, que ce soit à travers un nouvel accord prétendument « amélioré » avec les organisations impérialistes, ou à travers une sortie de la zone euro et un retour à la monnaie nationale, une alternative dont le coût sera dans tous les cas payé par le peuple.

 
Dans ces conditions, le KKE appelle le peuple à utiliser le référendum comme une opportunité pour renforcer l’opposition à l’UE, renforcer la lutte pour la seule sortie réaliste de nos jours de la barbarie capitaliste. Le contenu de cette sortie est :

RUPTURE-DÉSENGAGEMENT DE L’UE, ANNULATION UNILATÉRALE DE LA DETTE, SOCIALISATION DES MONOPOLES, LE POUVOIR POPULAIRE DES OUVRIERS.
 
 
A travers ses actions et son choix le peuple doit riposter à la supercherie de la fausse question posée par le gouvernement et rejeter la proposition de l’UE- FMI- BCE et aussi la proposition du gouvernement SYRIZA-ANEL. Les deux propositions renferment des mesures sauvages antipopulaires qui s’ajouteront au mémorandum et aux lois décidées par les précédents gouvernements ND-PASOK. Les deux servent les intérêts du capital et les profits capitalistes. 
 

Le KKE insiste pour que le peuple refuse, lors du référendum, de choisir entre Charybde et Scylla et exprime avec tous les moyens disponibles et de toutes les manières, son opposition à l’UE et à son mémorandum permanent. Il doit « annuler » ce dilemme en mettant dans l’urne la proposition du KKE : 
 

NON AU PROJET D’ACCORD DE L’UE-BCE-FMI ET A CELUI DU GOUVERNEMENT GREC

*NON À LA PROPOSITION DU GOUVERNEMENT

SENGAGEMENT DE L’UE, AVEC LE PEUPLE AU POUVOIR.