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Le colonialisme français à l’œuvre en Nouvelle Calédonie, le peuple kanak floué encore une nouvelle fois.

lundi 19 novembre 2018, par Alger républicain

La Nouvelle Calédonie est bien une colonie de l’État français. Tous les discours triomphants ne changent rien sur la nature de l’occupation. C’est en 1853 que la Nouvelle-Calédonie est proclamée colonie française. Le processus d’occupation ressemble étrangement à celui de notre pays. Chez nous c’était le coup d’éventail. En Nouvelle-Calédonie ce sont des corvettes venues découvrir une Île. Puis progressivement on envoie des militaires et la suite on la connait.

En premier lieu on s’accapare des terres, on expulse les autochtones récalcitrants et on les cantonne dans des réserves inhospitalières. Évidemment cela ne se fait pas dans la douceur. Les Kanaks, véritables habitants de cette terre ancestrale, vont opposer une résistance acharnée contre cette invasion étrangère. La répression va être terrible contre le peuple kanak. Comme chez nous, l’occupant va employer des méthodes barbares, ce sont des milliers de morts, l’arbitraire, les arrestations, les assassinats, la souffrance et l’humiliation sans limites. Pour ne citer qu’un exemple, en 1878 lors d’une insurrection, il y a eu 1600 morts et 1500 déportés du côté Kanak et bien sûr d’autres massacres. La liste est tellement longue pour énumérer les souffrances du peuple kanak. 60 ans d’occupation, mais le combat du peuple kanak n’a pas cessé. Le colonialisme ne recule devant rien pour perpétuer sa domination.

Les autorités coloniales de la France vont tenir compte de l’erreur en Algérie, la population pieds noirs n’était pas assez nombreuse.

En Nouvelle-Calédonie, ils vont faire appel à toute sorte d’émigrés. En leur proposant des avantages, Ils vont constituer une population capable de devenir les maîtres de L’Île et aussi devenir majoritaire face à la population kanake. A l’origine la Nouvelle-Calédonie était devenue un bagne. C’était une population hétéroclite, ils n’étaient pas tous des criminels. C’étaient de très nombreux communards condamnés par le conseil de guerre mis en place par le gouvernement d’Adolphe Thiers, le massacreur de la commune de Paris, des Algériens, des combattants de la révolte en 1871 du Cheik El Mokrani et d’autres, dont une femme exceptionnelle, Louise Michel anarchiste qui prendra fait et cause du peuple kanak. En premier lieu, ils vont libérer les bagnards et leur donner la possibilité de s’installer en leur offrant des concessions.
Cette population était surtout masculine, pour régler ce problème, ils vont libérer les femmes des prisons en France, y compris des prostituées et les obliger à s’installer en Nouvelle-Calédonie. L’administration pénitentiaire, devient rapidement très riche et puissante, s’étant accaparé globalement du foncier et des villages entiers alloués aux anciens forçats. Les autorités coloniales ne vont pas se contenter de cette population, ils vont faire appel à d’autres émigrés venant des Îles avoisinantes et de métropole et leur octroyer la nationalité française d’office et aussi le droit de vote. Voilà plus de 60 ans, que le peuple kanak s’est rebellé contre le pouvoir colonial français.

Les dirigeants kanaks sont conscients du danger et sont encore plus déterminés que jamais pour continuer le combat contre l’occupation.

LA REPRESSION S’ACCENTUE CONTRE LE PEUPLE KANAK, LES TENTIONS S’ACCROISSENT DE PLUS EN PLUS.

Un événement d’une gravité exceptionnelle va provoquer un tournant radical dans la lutte du peuple kanak. En octobre 1987, des mercenaires du parti caldoche, le RCPR, sont acquittés par la justice coloniale, alors qu’il a été prouvé qu’ils avaient assassiné 10 militants Kanaks, dont 2 frères du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou. A partir de cet événement, la situation devient compliquée et dégénère en véritable guerre civile. Comme dans notre pays au temps des ratonnades, les ultras caldoches (les pieds noirs chez nous) vont déclencher une véritable chasse à l’homme. Des centaines de kanaks vont être massacrés sans épargner femmes et enfants. Le FLNKS va changer radicalement de politique en déclarant « Puisqu’il n’y a pas de justice pour les kanaks, puisqu’on peut les abattre comme des chiens, la justice ne peut s’exercer dorénavant qu’avec des coups de fusils pour les kanaks »

Autant d’événements qui vont pousser les Kanaks à se révolter. Ils vont déclencher des actions violentes. Des militants kanaks indépendantistes du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) vont attaquer la gendarmerie de Fayoué dans l’Île d’Ouvéa et prendre en otage une vingtaine de gendarmes et se réfugier dans la grotte sacrée de Wateto à Gassanah dans le Nord de l’Île d’Ouvéa. Deux gendarmes sont tués. Les insurgés veulent négocier et demandent au gouvernement français de désigner un négociateur pour discuter de la pleine souveraineté pour les kanaks de la Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement tergiverse et fait traîner en longueur sa réponse. La tension est palpable, les autorités françaises ne font rien pour apaiser la situation et même vont décider d’une intervention musclée des forces spéciales et du GIGN. Le matin du 5 mai 1988, une véritable armada a pris d’assaut le repère des insurgés, ne faisant pas de quartier, tirant dans tous les sens, ne laissant aucune possibilité de retraite aux militants kanaks. Ils vont les abattre froidement sans sommation, un véritable carnage. Les survivants et même les blessés sont achevés d’une balle dans la tête. 19 militants kanaks sont tués. Les autorités coloniales ont voulu donner une leçon au peuple kanak. Comme dans notre pays c’est encore la sociale démocratie à l’œuvre. Suite à cette tuerie abominable, la situation est explosive, tout le peuple kanak est dans la rue et manifeste contre ces assassins.

Comme toujours les médias à la solde minimisent l’événement et accusent le FLNKS d’être responsable. Comme dans notre pays, c’est encore la sociale démocratie qui va profiter de cette situation chaotique et manœuvrer pour obtenir des accords bidons, plutôt favorables aux caldoches. Ces accords tripartites dits « de Matignon ont été obtenus par la très forte pression des autorités françaises sur la délégation kanake du FLNKS représentées par Jean-Marie Djibaou et Yeiwéné Yeiwéné. D’après discutions, parfois orageuses entre Jean-Marie Djibaou et Jacques Lafleur, un ultra malfaisant et raciste, chef de file de la mafia caldoche, les accords sont signés par les deux parties. Le piège est grossier, il est prévu une période de 10 ans pour mise en place d’un processus référendaire. Ce laps de temps a permis aux autorités coloniales d’accentuer encore plus le recrutement d’émigrés venus d’ailleurs en leur accordant rapidement la nationalité française et le droit de vote. Par ce stratagème les caldoches sont devenus majoritaires. Le leader indépendantiste Jean-Marie Djibaou s’est fait rouler dans la farine. Le résultat de ce referendum bidon était prévisible, le non était donné gagnant sans surprise.

La joie des caldoches ressemble étrangement à notre 13 mai 1958, ce fut un simple feu de paille, notre indépendance a été acquise après une lutte acharnée de notre peuple. Pour le peuple kanak, le chemin sera encore long, le colonialisme français est féroce, mais la victoire ne fait aucun doute.
Notre peuple se tient au côté du peuple kanak dans son combat pour retrouver sa pleine souveraineté de la « kanakie »

VIVE L’INDÉPENDANCE DE LA « KANAKIE »

Liès Sahoura.