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Le procès le plus long de l’Histoire s’est conclu sur le verdict le plus rapide
lundi 24 septembre 2012
La grande ironie de l’affaire des Cinq semble être sa relation avec les moyens de communication.
À Miami, l’affaire a eu une couverture démesurée et les « journalistes » et les médias locaux ont été les instruments clefs pour créer une atmosphère de haine irrationnelle qui allait conditionner un résultat décidé à l’avance par le gouvernement. Les soi-disant professionnels de la presse ont déformé les faits ; ils ont menti et ils ont fabriqué une image qui présentait les accusés comme des menaces imminentes pour la communauté. En tant que salariés secrets du gouvernement, ces « journalistes » ont exécuté ce que leur demandait celui qui les payait.
Ils ont coordonné leur action avec le Ministère public et avec les groupes terroristes depuis la phase de sélection du jury, et ils l’ont fait tout particulièrement pour introduire, plus de sept mois après leur arrestation, un nouveau chef d’accusation, complètement inventé de « conspiration pour commettre un assassinat ». C’est sur cette calomnie infâme que s’est centrée la majeure partie du procès et de l’attention médiatique. Le jury a été constamment harcelé par des interviews et des conférences de presse de collègues et de membres des familles des victimes, réalisées devant eux à l’entrée ou à la sortie du tribunal. De retour chez eux, ils les retrouvaient de nouveau à la radio ou à la télévision. Dans leur propre maison, ils pouvaient se voir alors qu’ils étaient poursuivis par les caméras et les micros au moment où ils quittaient le Palais de justice.
Au-delà de Miami, le procès des Cinq n’a pas attiré l’attention des grandes agences d’information. On n’a pas parlé de l’affaire dans les dépêches de presse, elle n’est pas parue dans la presse écrite, ni à la radio, ni à la télévision, en dehors de la Floride. Elle n’a même pas trouvé place une seule fois dans les chaînes de télévision consacrées exclusivement aux tribunaux qui émettent 24h sur 24 aux États-Unis.
Comment expliquer ce manque d’intérêt ? Ce fut à l’époque le procès le plus long de l’histoire des États-Unis, où ont comparu comme témoins des généraux, des colonels et des hauts officiers et experts militaires, un amiral, un conseiller du président de la République ; des terroristes notoires ont défilé devant la Cour, qui se sont identifiés comme tels, certains vêtus de tenue de guerre ; il s’agissait d’un procès qui impliquait les relations internationales et des questions liées, réellement ou prétendument, à la sécurité nationale et au terrorisme, les questions préférés des grands médias. Mais personne n’a rien dit en dehors de la presse locale. Pour le reste de la population, le procès n’a tout simplement pas existé.
Le sujet a été ignoré en dehors de Miami, même si leurs correspondants et leurs filiales sur place les informaient quotidiennement, et s’ils ont participé avec enthousiasme à la frénésie médiatique qui a envahi la ville.
La censure implacable imposée à cette affaire a permis l’étonnante impunité avec laquelle les autorités ont protégé les terroristes et ont châtié injustement et cruellement cinq hommes qui ont fait face héroïquement aux terroristes, sans armes, sans violence, sans faire de mal à quiconque. Le Ministère public n’a jamais caché ses intentions. Il l’a dit clairement, à maintes reprises, comme on peut le constater dans les actes du procès, sans aucune préoccupation, car il pouvait compter sur le silence rigoureux des grands médias, parce qu’il savait que normalement le public ne lit pas les transcriptions officielles, et n’assiste pas non plus aux séances du tribunal, et qu’il prend connaissance de ce qui s’y passe dans les versions qu’en donnent les journaux.
Quant aux jurés, ils ont vu quotidiennement pendant plus de six mois les procureurs converser amicalement dans la salle du tribunal avec des témoins qui se vantaient de leur militance violente et de leur parcours terroriste ; ils ont entendu les harangues incendiaires des uns, et les péroraisons menaçantes des autres.
En revenant chez eux près de leur famille et de leurs voisins, les mêmes images les assaillaient. C’étaient des visages et des voix connues.
Peu auparavant, ils étaient apparus dans ces mêmes médias au moment où Elian Gonzalez, un enfant de six ans avait été séquestré. Ils avaient défié le gouvernement fédéral et ses juges, créé le chaos dans la ville, menacé de l’incendier. Ils se souvenaient que personne n’avait été puni, ni envoyé devant un quelconque tribunal. Les jurés avaient été témoins de cette insolite impunité et ils craignaient que cela ne se répète et se retourne maintenant contre eux s’ils ne rendaient pas le verdict exigé par la populace. C’est ce qu’ils avaient avoué à plusieurs reprises quand on les avait questionnés pendant le procès de sélection du jury. Ils étaient effrayés.
Et la peur a augmenté ensuite, au fur et à mesure que ces longs mois passaient, et elle grandissait chaque fois plus, surtout quand les « journalistes » les poursuivaient avec leurs lampes et les micros. Ils se sont souvent plaints et la juge leur a donné raison. Mais rien n’a changé.
Quant aux procureurs, ils ne cessaient de leur répéter à satiété qu’ils avaient, eux, les jurés, une grande responsabilité ; d’eux dépendaient rien moins que la survie des États-Unis et de cette communauté qui les regardait.
Ils avaient peur et ils se sentaient abandonnés. Pas une seule voix dans les médias locaux ne s’est élevée pour les défendre, et appeler au calme et à la prudence. Ils désiraient surtout en finir avec ce maudit procès, rentrer chez eux et qu’on les oublie.
Ils ont mis peu de temps à se décider. Le procès le plus long de l’Histoire s’est conclu sur le verdict le plus rapide. Mais cela non plus n’a été une nouvelle. (Tiré de antiterroristas.cu)
traduction : GramaInternational