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71ème anniversaire de la victoire sur le fascisme le 8 mai 1945
samedi 7 mai 2016, par
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Dans la nuit du 8 au 9 mai 1945 fut signé à Berlin l’acte de capitulation sans condition de l’armée allemande. La 2ème guerre mondiale déclenchée par les nazis venait de prendre fin sur le continent européen. Les fascistes japonais seront défaits à leur tour 3 mois plus tard. Contrairement à la légende martelée avec constance, leur reddition ne doit rien aux deux bombes atomiques larguées par les USA sur les deux villes de Hiroshima et de Nagasaki les 6 et 8 août [1]. Elles tuèrent dans d’atroces brûlures des centaines de milliers de personnes sans aucune nécessité militaire.
Les USA avaient certes infligé de sérieux coups au Japon dans le Pacifique. Mais l’armée soviétique venait de poser pieds depuis plusieurs jours au nord du Japon. Les USA savaient donc que le rouleau compresseur soviétique allait pulvériser la machine de guerre des fascistes japonais. De son côté l’armée rouge chinoise fondée par Mao Tsé Toung, avait taillé en pièces en Manchourie les troupes fascistes japonaises leur rendant toute retraite impossible. Autant de faits historiques indéniables que la propagande US, relayée par tous les autres pays capitalistes taisent soigneusement. Les films américains soutenus par des subsides de l’appareil de propagande grossissent excessivement l’apport US à la victoire sur le fascisme en montrant en long et en large les batailles menées contre l’Allemagne et le Japon.
La guerre avait fait plus de 50 millions de morts et d’innombrables estropiés et handicapés.
C’est à l’armée rouge que revint le mérite glorieux d’avoir brisé l’échine du nazisme. Près de 80 % des divisions et des troupes allemandes furent anéanties sur le front de l’Est sans compter les troupes des pays enrôlés dans la guerre contre le bolchévisme : Italie, Roumanie, etc. L’issue de la guerre s’était jouée aux portes de Moscou en novembre 1941, de Leningrad assiégée durant plus de 900 jours mais ne se rendant pas, à Stalingrad et à Koursk. 27 millions de Soviétiques se sacrifièrent pour la libération de leur pays mais aussi pour celle de toute l’Europe, le peuple allemand y compris, enfin délivré de la terreur nazie ce début de mai 1945. Au cours de l’ultime assaut de Berlin, durant la dernière semaine de cette guerre atroce, 300.000 soldats soviétiques périrent. C’est autant ou plus que toutes les pertes américaines essuyées durant toute la guerre et sur tous les fronts militaires. Le drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau est hissé le 2 mai sur le Reichstag.
L’URSS avait réalisé le mot d’ordre de Staline de "poursuivre et de tuer la bête dans sa tanière". L’URSS a été l’artisan principal de l’écrasement du nazisme parce que ses peuples défendaient les conquêtes sociales du socialisme, la terre, la modernisation de l’agriculture, une juste répartition des revenus, l’instruction, l’enseignement obligatoire des langues des 130 peuples qui la composaient, l’égalité réelle des hommes et des femmes. L’économie socialisée était planifiée ce qui avait permis d’organiser le déplacement de 1500 usines menacées par l’avance des troupes allemandes. L’Etat soviétique était dirigé par un parti clairvoyant qui avait arrêté lors de son congrès de 1927 la décision de créer une puissante industrie militaire assurant la défense de l’Etat prolétarien contre une agression extérieure. L’armée avait été épurée en 1937 des éléments qui complotaient contre l’Etat soviétique de concert avec les nazis. Ses membres étaient aux premiers rangs des offensives de l’armée rouge. Ils payaient de leur vie l’exemple salvateur dans la lutte à mort contre l’agresseur nazi.
Pertes humaines immenses mais aussi économie méthodiquement dévastée par l’armée nazie. 1.700 villes, 70.000 bourgs et villages et 32.000 usines, furent rasés ou gravement détruits. En battant en retraite l’armée nazie détruisait tout pour ramener l’Union soviétique à l’âge de la pierre. Elle inondait les mines, faisait sauter les bar-rages et les ponts. Des milliers de kilomètres de voie ferrée furent arrachés. Un bilan terrible pour les peuples de l’URSS qui durent tout reconstruire après la guerre. Aucun pays ne subit autant de destructions et n’endura autant de souffrances que le pays de la grande révolution socialiste d’Octobre 1917. Les USA ne connurent pas de guerre sur leur sol. Leurs capitalistes prospérèrent comme jamais. Ils purent à la faveur des résultats de la guerre étendre leur domination économique et même politique sur l’Europe et l’Asie.
Le fascisme un produit du capitalisme à son stade impérialiste
Le régime nazi responsable de ces horreurs épouvantables ne fut pas le résultat de la seule volonté d’un groupe d’hommes déments habités par le désir d’écraser le monde entier sous leurs bottes et par les moyens les plus barbares. C’est ce que tente de faire croire l’historiographie bourgeoise dans les manuels scolaires, les films de propagande et les médias qui focalisent de plus le récit de cette guerre atroce sur la seule extermination criminelle des juifs. Ce récit simpliste et fallacieux cherche à innocenter le capitalisme de ses crimes.
<emb1496|left> Les falsificateurs ignobles de l’histoire vont maintenant jusqu’à mettre sur le même plan le nazisme et le communisme, l’Etat allemand belliciste de la bourgeoisie fasciste, chauvine et raciste et l’URSS, Etat multinational pacifique des ouvriers et des paysans défendant les conquêtes économiques et sociales de la révolution socialiste. Ils présentent le fascisme comme un phénomène étranger et opposé aux "valeurs démocratiques" prétendument inhérentes au système de "l’économie de marché". Ils font croire aux jeunes que c’est grâce aux USA que les peuples européens furent libérés du joug nazi. Le capitalisme engendre toujours et inévitablement les guerres quand les grandes entreprises des puissances rivales ne peuvent plus imposer leur suprématie par la concurrence économique, s’assurer par les seuls moyens économiques le contrôle absolu des marchés, des sources d’énergie, de matières premières et de main-d’œuvre à vil prix. Le fascisme est la dictature terroriste ouverte, cruelle, franche et non dissimulée de la bourgeoisie en temps de grave crise économique et sociale, de révolte des prolétaires et des victimes de la paupérisation capitaliste. Elle recourt sans hésitation à la violence fasciste quand elle ne peut plus obtenir le taux de profit le plus élevé en continuant à exploiter les travailleurs par des méthodes "douces", quand la démocratie formelle ne l’arrange plus et devient une menace pour la préservation de sa domination économique et politique. Les socialistes alliés à la bourgeoisie avaient assassiné après 1918 des milliers d’ouvriers, de syndicalistes et de dirigeants politiques communistes parmi lesquels Rosa Luxembourg et Karl Liebkhnech. Malgré ces crimes, ils n’arrivèrent pas à assurer la stabilité de l’ordre capitaliste. La crise de 1929 a jeté 4 millions d’ouvriers à la rue. Les nazis se présentèrent auprès de la bourgeoisie comme la seule force capable de venir à bout de la colère des travailleurs et reconsolider ses assises économiques.
Hitler l’avait promis dans son sinistre livre Mein Kampf : « assurer les moyens d’existence de la race (...). Seul un espace suffisant assure l’existence. (...) Aussi, nous autres nationaux-socialistes, (…) jetons nos regards sur l’Est ». Conquête de nouveaux marchés et destruction du "judéo-bolchevisme" c’est sous cette bannière qu’il annonce son programme. Les grands patrons allemands l’enrôlent. Les actionnaires de Siemens, Bayer, Krupp, Bosch et même de Coca-Cola se mirent fébrilement à remplir les caisses nazies. A lui seul, Thyssen, patron de l’acier, leur alloue 100.000 marks-or (voir "Solidaire" de mai 2005). C’est à partir du moment où la grande bourgeoisie monopoliste allemande fit de nouveau le choix de la guerre pour restaurer sa puissance que les nazis se transformèrent en force terrifiante. Ils liquidèrent physiquement tous ceux qui s’opposaient à sa cupidité. Après avoir raffermi son pouvoir à l’intérieur, la bourgeoisie allemande avait également besoin d’une nouvelle guerre à l’extérieur. Elle veut avoir son "espace vital". Pour cela il faut mettre fin au pillage de l’Allemagne organisé par les autres pays impérialistes lors de la conclusion du Traité de Versailles, s’emparer par la violence la plus extrême des richesses des autres peuples.
L’objectif central que la bourgeoisie allemande avait donc fixé au nazisme était la destruction totale de la patrie du socialisme, l’URSS. Sur ce point les gouvernements des Etats capitalistes étaient tous d’accord. Bien que la France, la Grande Bretagne et la Pologne fussent sous la menace directe d’une occupation allemande, leurs dirigeants faisaient passer leur haine de classe anti-socialiste avant l’intérêt national. Ils repoussaient les appels de l’URSS à la constitution d’une coalition anti-fasciste. Ils tergiversaient pour pousser Hitler à attaquer l’URSS, escomptant tirer profit de leur affaiblissement consécutivement à la guerre. Devant leur refus obstiné, l’URSS n’eut pas d’autre choix pour gagner du temps afin de se préparer à la guerre inévitable avec les nazis que de signer en août 1939 un pacte de non-agression avec l’Allemagne. Les calculs des pays impérialistes français et anglais furent ainsi déjoués. Ils seront alors obligés de s’allier à l’URSS lorsque les troupes allemandes déferleront sur le continent européen, menaçant également l’Angleterre et les USA.
La guerre a eu un double caractère
Ce double caractère reflétait la nature des objectifs économiques et politiques des forces en lutte. L’URSS menait une guerre patriotique pour se débarrasser de la barbarie nazie. Pour les alliés occidentaux la guerre revêtait un caractère impérialiste car leur but était le partage du monde et des territoires au profit de leurs grandes sociétés capitalistes industrielles et bancaires. Les USA faisaient la promesse d’ouvrir un second front à l’ouest de l’Europe pour soulager l’URSS du poids de la guerre. En réalité ils laissèrent traîner les choses. Ils attendaient que l’Allemagne et l’URSS se fussent suffisamment affaiblies pour en cueillir les fruits. Ils ne se décidèrent à débarquer en Normandie en juin 1944 que lorsqu’il était devenu évident que l’URSS avait brisé l’échine des nazis. Ils étaient effrayés par la perspective d’une arrivée de l’armée rouge à Paris. D’ailleurs les impérialistes américains avaient préparé l’établissement d’une administration US pour placer la France sous leur coupe ! Leur projet de vassalisation de la France fut mis en échec par la résistance interne, essentiellement animée par le PCF. Les USA avaient projeté aussi de désindustrialiser l’Allemagne pour éliminer un dangereux concurrent, mais l’URSS s’y opposa.
[(Ce caractère impérialiste apparut clairement dans la répression sanglante que la bourgeoisie française métropolitaine et les gros colons firent abattre sur le peuple algérien sorti manifester pacifiquement à Sétif, Guelma, Kherrata, pour réclamer lui aussi la liberté, le droit à l’indépendance. En massacrant 45.000 Algériens, l’impé-rialisme français venait une fois de plus de dévoiler sa nature. Il avait montré que le mot "liberté" n’était dans sa bouche que pure hypocrisie. Pendant que le peuple français exprimait sa joie d’être délivré de l’occupation nazie, son armée bombardait Damas et se préparait à mener la guerre au peuple vietnamien décidé à proclamer son indépendance.
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Le rôle joué par l’URSS dans la victoire sur le fascisme allait donner une formidable impulsion au mouvement de libération nationale des peuples colonisés. Car désormais les bases économiques de l’impérialisme étaient fortement rétrécies. Le colonialisme ne tardera pas à s’écrouler à la faveur de ce nouveau rapport des forces économiques et politiques objectif. Que certains nationalistes algériens à l’esprit étroit continuent à reprocher à l’URSS de ne pas avoir reconnu ouvertement le GPRA avant 1961, gardant le silence sous son aide matérielle et politique multiforme, ne change rien au fait que l’existence même de la patrie du socialisme avait rendu possible l’émancipation des peuples colonisés.)]
La grande leçon à tirer de cette sombre page de l’histoire est que les guerres sont inévitables tant que le capitalisme existera. A l’époque du nucléaire, des missiles intercontinentaux, des satellites, des armes chimiques et bactériologiques de nouvelle génération, elles deviendront de plus en plus meurtrières. Une nouvelle guerre mondiale sera apocalyptique. La seule manière de l’éviter est de travailler à l’abolition du capitalisme, au renversement du pouvoir de la bourgeoisie. Spéculer sur d’hypothétiques vertus pacifistes de certains membres de la bourgeoisie qui permettraient d’éviter la guerre, c’est verser dans un pacifisme naïf mais dangereux car il peut propager des illusions démobilisatrices au sein des travailleurs.
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Z.B.
[1] L’utilisation injustifiable, criminelle, de la bombe atomique avait un seul but, un but politique : en tentant de terrifier l’URSS, encourager l’action à long terme au sein du pouvoir soviétique des courants politiques capitulards et conciliateurs avec le capitalisme.