Bolivie ou le contre-exemple : le gouvernement d’Evo Morales décide d’abaisser l’âge de départ ? la retraite de 65 ? 58 ans

mercredi 13 octobre 2010
par  Alger républicain

Au moment où la bourgeoisie s’attaque partout dans le monde aux conquêtes sociales des travailleurs pour hausser au maximum ses surprofits scandaleux, la Bolivie, sous la direction d’Evo Morales, montre que les arguments sur la nécessité d’allonger la durée de la vie active sont faux.

Le président bolivien Evo Morales

Les médias ont passé sous silence cette décision du gouvernement bolivien d’abaisser l’âge du départ ? la retraite de 65 ? 58 ans. Pourtant elle date du mois de mai ! Pourquoi s’étonner de ce silence quand on sait que les magnats de la haute finance possèdent les grands médias grâce auxquels ils font et défont les opinions ? Ils n’ont aucun intérêt ? la faire connaître ? leurs téléspectateurs qui commenceraient alors ? se poser les vraies questions.

La Bolivie n’est pas aussi riche et aussi prospère que la France, l’Allemagne et tous ces grands pays capitalistes dont les dirigeants au service du Capital ont entrepris de déposséder les travailleurs des acquis de dizaines d’années de luttes et de sacrifices. Dans tous ces pays les partis de droite et les partis « socialistes » votent, main dans la main, des lois pour reporter l’âge du part ? la retraite, comme en France où Sarkozy compte réussir ? la faire passer de 62 ? 67 ans. C’est déj ? chose faite depuis longtemps en Allemagne sous la coalition droite-« gauche » de Merkel et du parti de Schröder.

"Le gouvernement bolivien a également introduit un dispositif de prise en compte de la pénibilité pour les mineurs qui pourront partir ? 56 ans, les mineurs de fond qui pourront partir ? 51 ans et pour lesquels chaque année travaillée comptera double.

Cette avancée s’inscrit dans le rétablissement et l’amélioration des droits sociaux réduits presque ? néant par des décennies d’ultra-libéralisme. L’action du président Evo Morales et du Parlement ? majorité socialiste (pas dans le sens français du PS ? !) est déterminante.

Mais rien ne serait possible sans l’action des travailleurs et leur syndicat, la Centrale ouvrière bolivienne (COB). L’accord sur la réforme des retraites résulte d’un fort mouvement revendicatif sur les salaires dans une situation générale de la Bolivie marquée par les tentatives permanentes de déstabilisation des possédants.

Nationalisations, conquêtes sociales historiques ? : l’expérience bolivienne, comme celle d’autres pays d’Amérique latine, est plus qu’un symbole. Elle montre toute l’actualité, pour l’intérêt immédiat des travailleurs, des luttes et de la perspective socialiste" (article EDT pour http://vivelepcf.over-blog.fr/ et http://solidarite-internationale-pc... du 2 octobre 2010).

Cette mesure est d’autant plus importante qu’elle permettra d’isoler la grande bourgeoisie bolivienne - inféodée ? l’impérialisme américain - qui n’hésite pas ? exploiter le racisme « petit blanc » et anti-indien, encore très vivace dans de nombreux secteurs populaires, pour dresser une partie de la classe ouvrière contre l’autre dans le but de paralyser ou d’abattre le gouvernement d’Evo Moralès.

Une décision ? méditer en Algérie aussi, ? un moment où le pouvoir n’a pas renoncé ? faire passer de nouvelles lois portant le nombre d’années de travail exigé pour bénéficier d’une pension pleine de 32 ? 35 ou même ? 40 ! La Bolivie ne dispose pourtant pas des mêmes richesses que l’Algérie. Ce plan est scandaleux quand on sait que le gouvernement algérien ne fait rien pour créer une économie productive grâce ? l’investissement des 150 milliards de dollars déposés dans les banques étrangères. Alors que cet investissement est de nature ? créer un processus continu de création et d’extension de richesses matérielles et culturelles durables. Encore plus scandaleux quand on sait que les hauts fonctionnaires qui concoctent ces plans anti-sociaux bénéficient eux d’une loi spéciale et injuste votée ? l’époque de Chadli qui leur permet de partir ? la retraite après 20 ans seulement d’activité, avec 100% de leur dernier mois de salaire et indexation de ce salaire sur celui des fonctionnaires encore en activité ! Quand on sait enfin que le plus bas salaire d’un haut fonctionnaire représente 4 fois le SNMG et que les hauts fonctionnaires ont droit ? de gros prêts pour l’acquisition de véhicule et de logement ? taux zéro ! …

Khaled Safi

10.10.10