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Flagrant délit : Hollande dans l’engrenage de la manipulation sur la Syrie
mercredi 4 septembre 2013, par
Hier, le président français a dit que l’interview de Bachar Al Assad parue dans le quotidien français Le Figaro le renforçait dans sa détermination à lancer des frappes militaires pour le punir. Bachar Al Assad est un "dictateur" qui "parle de « liquider » tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, il aurait pu dire, gazer".
On a beau lire et relire l’interview, la seule conclusion que l’on peut en tirer c’est l’incroyable dénaturation par Hollande des propos de Bachar Al Assad.
Lisons l’interview dans le texte et non d’après les commentaires fantaisistes des va-t-en guerre. Voilà exactement comment le président syrien évoque la question de la solution politique :
"Au début, la solution devait être trouvée par un dialogue d’où naîtrait des mesures politiques. Aujourd’hui, la situation est différente. Nous combattons des terroristes. 80 à 90% de ceux que nous combattons appartiennent à Al-Qaïda. Ceux-là ne s’intéressent ni aux réformes ni à la politique. Le seul moyen de leur faire face est de les liquider. Alors seulement nous pourrons parler de mesures politiques."
C’est clair. Les actions militaires résolues ne visent pas "tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui" (Bachar el-Assad) mais seulement ceux qui refusent le dialogue et les solutions politiques, c’est-à-dire les organisations fascistes armées drapées sous l’étendard de l’Islam dont le but est l’instauration par la terreur d’un État dit islamique, les mêmes qui kidnappent et rançonnent des ressortissants européens.
Or ces organisations jouissent de l’aide politique et matérielle des monarchies arabes obscurantistes réactionnaires et des États impérialistes.
Qui détient les clés de la solution politique ?
Bachar Al Assad dit : "La solution aujourd’hui consiste à arrêter de faire venir des terroristes en Syrie, de leur fournir des armes, de leur apporter un soutien financier et autre, comme le font l’Arabie Saoudite en premier lieu la Turquie, la Jordanie, la France, le Royaume-Uni, et les Etats-Unis."
L’argument est juste. La guerre durera tant que ces États n’auront pas renoncé à imposer leurs volontés à la Syrie.
Que cesse leur soutien aux groupes fanatisés introduits en Syrie et la solution politique devient possible.
Hollande en est arrivé à déformer les propos du président syrien pour justifier les positions belliqueuses de son gouvernement. La publication de ces vérités simples dans un journal à grand tirage dérange les plans interventionnistes.
Quand un chef d’État se laisse entraîner aussi grossièrement sur la pente de la manipulation de l’opinion, alors que tout un chacun peut s’en rendre compte en lisant de ses propres yeux une interview, quel crédit accorder aux "preuves" brandies et aux allégations imputant toutes les responsabilités de la situation au régime syrien
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Zoheir Bessa
4 septembre 2013
Alger républicain