Hommage à Maurice Audin

samedi 7 juin 2014
par  Alger républicain

HOMMAGE A MAURICE AUDIN

Il sera rendu mardi 10 juin 2014 à 10 heures

au Forum du quotidien El Moudjahid, rue de la Liberté

par Machaal Echahid (Organisation Nationale des Moudjahidine)

Avec la participation de Mohamed Rebah, chercheur en histoire et auteur.

. Maurice Audin assassiné par Aussaresses après les tortures qu'il a subies suite à son arrestation à Alger durant la lutte de libération nationale {JPEG} Maurice Audin

Dans la nuit du 11 juin 1957, le militant communiste algérien Maurice Audin est kidnappé à son domicile, à Alger, par les parachutistes. Il est emmené et torturé au centre de tri et de transit d’El Biar. Dix jours plus tard, le 21 juin, il est assassiné, poignardé par le sous-lieutenant Gérard Garcet, aide de camp du général Massu, selon le témoignage du général Aussaresses.

Maurice Audin, enseignant-chercheur en mathématiques à la Faculté d’Alger, père de trois enfants, était âgé de 25 ans.

Membre du Parti communiste algérien depuis 1951, il animait activement les luttes syndicales et politiques. Ses convictions idéologiques communistes profondes l’amènent naturellement à se sentir partie prenante à part entière de la lutte du peuple algérien pour l’indépendance et la libération nationale, première étape du combat pour l’abolition de toutes formes d’exploitation d’une classe par une autre classe et d’oppression d’une nation par une autre.

Comme celui de milliers d’autres patriotes enlevés en 1957 et torturés à mort durant la « Bataille d’Alger » par l’armée coloniale, son corps n’a pas été retrouvé.

Dans la ferveur populaire des premiers mois de l’indépendance, l’anti-communisme n’avait pas encore réussi à prendre le dessus. Les autorités donnent le nom de Maurice Audin à une place située en plein centre d’Alger.

De même et grâce à l’initiative de responsables locaux qui tenaient en estime les militants communistes, des rues sont baptisées aux noms de quelques uns de leurs martyrs. Raymonde Peschard et Georges Raffini à Constantine, Fernand Iveton - une ruelle de 20 mètres du quartier où il avait vécu - porte son nom, Pierre Ghenaïssia à Ténes, Maurice Laban dans sa ville de Biskra, sont quelques rescapés de l’exclusion mémorielle.

Tout se passe comme si on ne pouvait faire autrement. Il faut bien reconnaître la participation de communistes d’origine européenne à la guerre de libération mais en cantonnant leurs noms dans les limites géographiques de la localité où ils avaient vécu et où ils étaient connus de la population.
Leur nom ne sera porté sur le fronton d’aucun édifice public symbolisant l’histoire des luttes du peuple algérien pour sa souveraineté.

On ne s’y prendrait pas autrement si on voulait tenter d’inoculer aux jeunes générations l’idée obscurantiste que le sang qui a été versé pour la libération du pays était d’ascendance génétique pure.

Henri Maillot, dont le sacrifice héroïque permit à des dizaines de djounouds de l’ALN de recevoir une mitraillette, attend encore que les autorités surmontent leur sectarisme anticommuniste primaire pour que son nom entre dans les manuels d’histoire et soit glorifié sur la plaque d’une rue ou d’une place.

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A.R.
06.06.14