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L’étranglement "démocratique" d’Assad
mardi 27 août 2013
Si avant le Printemps arabe certains se faisaient encore des illusions concernant l’engagement des USA et d’autres pays du monde "civilisé" pour un idéal humaniste, aujourd’hui elles sont définitivement dissipées, estime le journaliste Andreï Sidortchik cité par l’hebdomadaire Argoumenty i fakty lundi 26 août.
La Libye et la Syrie, baignant dans le sang, en sont un parfait exemple. Les régimes qui existaient dans ces pays étaient bien plus souples, en termes de despotisme, que l’Arabie saoudite, le Qatar ou le Bahreïn. Pourtant, ces derniers n’ont été aucunement inquiétés par les Tomahawk des amateurs des droits de l’homme.
Après le renversement et l’assassinat cruel de Mohamed Kadhafi sans aucune forme de procès, la Libye s’est transformée en plaie ouverte et la vie de ses citoyens est devenue un véritable enfer. Le gouvernement central n’a pas été rétabli et la population est devenue l’otage de la lutte incessante entre divers chefs de guerre. Les victimes civiles qui ont péri dans cet ouragan sanguinaire, sont innombrables.
Et tout cela pourquoi ? Uniquement pour remplacer un Kadhafi insuffisamment loyal envers l’Occident par une figure plus agréable selon les anglo-saxons.
Aujourd’hui, la situation se répète en Syrie. Il faut bien comprendre que les citoyens de ce pays ne sont pas tués par des terroristes internationaux mais par des diplomates respectables du département d’État américain et des ministères britannique et français des affaires étrangères (MAE).
Car ces hommes aux chaussures impeccables se moquent du nombre de victimes de la guerre civile. Leur but : remplacer Bachar al-Assad par un homme plus loyal envers les puissances occidentales.
La récente accusation des troupes gouvernementales syriennes d’avoir utilisé l’arme chimique contre des civils dans la banlieue de Damas est très révélatrice. Mais en dépit des efforts de l’opposition, le président al-Assad n’a pas l’intention de partir. Qui plus est, les derniers mois du conflit ont mis en évidence que malgré toutes les difficultés, les autorités syriennes étaient non seulement capables de résister à la pression des rebelles mais aussi de leur infliger des défaites.
Il s’est avéré que les opposants étaient incapables de remplacer le gouvernement de Damas sans une ingérence militaire extérieure. Et cette intervention n’est possible que si les autorités syriennes utilisent l’arme chimique.
Evidemment, al-Assad n’irait jusque-là que s’il était désespéré, condamné. Cependant, la situation témoigne du contraire et tout porte à croire que le désespoir est plutôt du côté des rebelles syriens.
Et voici qu’une attaque chimique causant des centaines de victimes explose dans la banlieue de Damas, au moment même où les représentants de l’Onu arrivent dans le pays. Cette attaque est clairement défavorable pour al-Assad et très favorable pour l’opposition.
Le fameux postulat des détectives est "Cui bono" ou "cherchez à qui profite le crime". Dans ces circonstances, il est facile de comprendre que l’opposition est le suspect idéal.
Mais le corps diplomatique occidental ne fait pas partie des gens qui réfléchissent. Ce sont des exécutants. C’est pourquoi on annonce haut et fort que la responsabilité de l’armée gouvernementale ne fait pas l’ombre d’un doute et que tous les arguments sont réunis pour une intervention.
Les forces armées américaines et des pays satellites commencent à se rapprocher des côtes syriennes pour plonger ce pays dans un chaos définitif, éliminer plusieurs dizaines de milliers de civils, condamner les survivants à la pauvreté et à l’anarchie - autrement dit faire passer les Syriens par le "chemin libyen".
Et pourquoi tous ces mensonges infâmes, toutes ces victimes innocentes sont-ils nécessaires ? Uniquement pour remplacer un régime politique gênant. La devise des Jésuites "la fin justifie les moyens" est désormais gravée sur les drapeaux des diplomates occidentaux.
Par Andreï Sidortchik
Source : RIA Novosti