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Le 19 mars 1962 … enfin la délivrance de notre peuple
vendredi 1er avril 2016, par
130 années d’occupation, 130 années d’humiliation, de spoliation et de misère se sont terminées dans un bain de sang. Le 19 mars 1962, le combat acharné de notre peuple a imposé un cessez-le-feu à la puissance coloniale. Ce cessez-le-feu n’était pas la fin d’une guerre comme les autorités coloniales voudraient bien le faire croire, mais pour notre peuple c’était la fin d’une terrible répression qui aura duré plus de 130 années. Il n’y avait pas deux armées qui se combattaient, mais une super puissance militaire équipée d’armement les plus sophistiqué (avions, chars etc.) contre un peuple sans défense. Pour briser la résistance de notre peuple, toute cette puissance de feu disproportionnée, a été utilisée pendant la dernière période de l’occupation. Ce fut un bilan terrible d’atrocité, de morts (plus d’un million de morts) et des milliers de disparus. Des centaines de Douars avec leurs habitants, ont été rasés et incendiés au napalm par leurs avions (prêtées par L’OTAN), des milliers d’arrestations, dont certains ont été torturés à mort et jetés en mer avec un bloc de béton accroché au pieds etc. la liste des atrocités est tellement longue.
(Pour ceux qui veulent en savoir plus, nos jeunes en particulier et connaître vraiment la réalité douloureuse de cette occupation coloniale, il faut lire le livre, dont on ne parle pas beaucoup, LA GUERRE D’ALGÉRIE écrit par un collectif de rédaction comprenant : Henri Alleg, Jacques De Bonis, Henri J. Douzon, Jean Freire, Pierre Haudiquet sous la direction d’Henri Alleg ancien directeur d’Alger Républicain, imprimé par les Éditions Messidor)
Ce cessez-le-feu a été décidé suite aux conclusions des négociations entre la France et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) finalisé par la signature des Accords d’Évian fixant les dispositions de l’indépendance de notre pays.
Pour notre peuple, c’est une date historique qui n’oubliera jamais. La liberté était au bout du chemin. C’était la fin du cauchemar de l’occupation étrangère. L’Algérie enfin libre de son destin. Pour la grande bourgeoisie française ce n’était pas l’euphorie, elle venait de subir une cuisante défaite et elle n’a pas signé ces accords de gaîté de cœur. Comme disait notre regretté camarade HO CHI MIG, grand révolutionnaire, la bourgeoisie française n’apprend pas ses leçons. Elle va tout faire, pour rendre ces accords inapplicables. Elle espère encore et encore faire capoter le cessez-le-feu. Avec l’appui des forces les plus rétrogrades et racistes et toute la clique des partisans de l’Algérie française, la bourgeoisie française va élaborer un plan diabolique. Elle sort du chapeau une armée secrète (OAS) créé le 11février 1961 par le colonel Godard et Jean-Jacques Susini et comme par hasard, réactivée et chapeautée par trois généraux de l’armée française, le général Salan, le général Jouhaud et le général Challe organisateur du putsch des généraux. On ne peut pas croire que ces trois généraux, fines fleures de l’armée française, les plus hauts gradés, se seraient mis hors la loi sur un coup de tête. Sans commentaires
Ainsi ce plan du dernier recourt pour cette bourgeoisie sanguinaire, c’était de mettre l’Algérie à feu et à sang et dans un chaos généralisé pour empêcher coûte que coûte l’organisation du referendum pour l’indépendance du pays.
Avec la complicité avérée du gouvernement français, même si en apparence il faisait semblant de lutter contre l’OAS, (qui est une véritable organisation terroriste). L’OAS avait pour mission de faire le bouleau à la place de l’armée française. Il ne faut pas oublier que ces trois généraux de haut rang étaient à la tête de cette armée qui a massacré notre peuple pendant plusieurs années. Ils ont changé de casquette, ils sont à la tête de l’OAS. L’intendance de cette organisation était assurée par l’armée française. Ainsi à Oran le fief de l’OAS, occupant entièrement la ville sans aucune réaction des autorités françaises. On pouvait voir défiler dans l’avenue d’Arzew, comme une vraie armée, des centaines de sbires de l’OAS en tenue de para, mitraillettes au poing, marchant au pas cadencé en chantant « c’est nous les africains ». L’armée française et la police regardaient en spectateur. Ce sont ces trois généraux qui vont organiser un véritable pogrom contre les algériens. Des milliers d’Algériens ont été assassinés par les tueurs de l’OAS. Toujours à Oran, des centaines de cadavres jonchent les trottoirs dans une mare de sang, les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Certains sont jetés vivants par-dessus le parapet du front de mer, on mitraille les populations dans les quartiers populaires, des centaines de magasins sont plastiqués. Une véritable furie meurtrière s’était emparée de jeunes européens embrigadés dans l’OAS, ils partaient à la chasse aux arabes, armés d’un revolver et dans la joie les assassinaient. Des algériens étaient pendus aux arbres le long des routes et bien d’autres massacres abominables. Dans toutes les villes d’Algérie, sauf peut-être, dans la région de Constantine, c’était le même scénario. L’OAS a agi dans l’impunité totale, on a laissé faire, les autorités françaises sont entièrement responsables de ce bain de sang.
Suite à cette cuisante défaite, la bourgeoisie française, était en état de décomposition, son armée entièrement en déconfiture, de nombreux officiers ont rallié l’OAS. L’armée n’était plus en mesure de contrôler quoi que ce soit, la situation était explosive. Une « guéguerre » a même éclaté entre officiers.
Mais l’objectif était bien là, ce fut une véritable provocation programmée et organisée pour que les deux communautés s’entre-tuent, rendant ingérable la situation et tout en accusant les responsables algériens.
Devant ces massacres ignobles et malgré une douleur intense, notre peuple a démontré sa maturité politique en ne répondant pas à cette monstrueuse provocation.
Par la suite, l’intervention de l’ALN et des organisations du FLN, ont pris le dessus sur les groupes fascistes de l’OAS et ont progressivement maîtrisé la chaotique situation.
L’OAS va terminer sa mission, en plastiquant, avant de partir, les administrations et brûlant toutes les archives. Il fallait laisser l’Algérie à feu et à sang et détruire toutes ses capacités de reconstruction. Un pays exsangue. Ce ne sont pas les responsables algériens qui ont provoqué l’exode des européens, mais bien l’OAS avec le slogan (la valise ou le cercueil). Mais il faut relativiser ce départ d’européens et il ne faut surtout pas croire à la propagande des autorités françaises laissant entendre un exode massif. Les historiens parlent de plus de 200.000 européens sont restés après l’indépendance de l’Algérie.
Les principaux dirigeants de l’OAS ont fui en Espagne chez Franco ou ailleurs en emportant un important magot récupéré dans les banques d’Algérie. Certains dirigeants ont été arrêtés, mais rassurez-vous ils vont être vite libérés et amnistiés. Les généraux seront réhabilités dans leur grade pour service rendu. Ainsi les assassins de notre peuple coulent des jours heureux en pays démocratique.
Le referendum du 1er juillet 1962 a bien eu lieu et les résultats sont éloquents, 99,70% de oui pour l’indépendance. Ce fut une journée mémorable, dans la joie et sans haine, auréolé du drapeau nationale, notre peuple en liesse était dans la rue pour manifester sa liberté retrouvée.
Voilà plus de 60 ans que notre pays est indépendant. Que de chemin parcouru mais le souvenir reste encore vif dans toutes les mémoires de nos concitoyens et que nos dirigeants actuels feraient mieux de s’en rappeler. C’est bien notre peuple et lui seul, qui a supporté le poids d’une souffrance indélébile pour chasser le colonialisme définitivement.
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Liès Sahoura
20.03.16