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Les pompiers de l’UGTA à Rouiba

mardi 12 janvier 2010

Ils se sont rassemblés devant le portail principal de l’usine durant la matinée, avant d’être invités à une assemblée dans l’enceinte de l’usine par des responsables de l’UGTA qui tentent de les convaincre de reprendre le travail. En effet, des responsables du syndicat d’entreprise, le président de l’union locale UGTA de Rouiba (M. Messaoudi) et une délégation dépêchée sur place par le secrétariat national de la centrale syndicale ont fait usage de toute leur rhétorique pour persuader les protestataires de mettre fin à la protestation. Mais les travailleurs sont catégoriques : « Sans une augmentation conséquente des salaires, à travers au moins la diminution de l’impôt sur le revenu global, et sans le retrait de la décision d’interdire désormais le départ à la retraite sans condition d’âge prise lors de la dernière tripartite, il n’y a aucun espoir pour que nous mettions fin au mouvement de grève. » « Nous nous acquittons d’un IRG trois fois supérieur à celui que payent d’autres couches beaucoup plus à l’aise que les travailleurs et nous évoluons dans des conditions inimaginables, à proximité des fours et sous le poids de l’acier. Nous voulons simplement un minimum d’égard », nous ont déclaré des travailleurs. Le complexe était, hier, encore paralysé et quelque 5000 travailleurs ont suivi le mot d’ordre de grève adopté « spontanément, en dehors du cadre syndical ».

Réagissant aux propos des responsables de l’UGTA venus les amadouer, les protestataires diront : « Eux-mêmes ne sont pas convaincus du discours qu’ils tiennent. Ils ont reçu des instructions et ont accouru prêcher leur Evangile, mais nous ne sommes pas dupes : ils sont ici pour nous porter l’estocade après nous avoir livrés au gouvernement qui veut sucer notre sang », nous déclare un travailleur. L’émissaire de Sidi Saïd, sur le terrain de la contestation, a refusé de nous livrer l’appréciation de l’appareil syndical sur ce qui se passe dans la zone industrielle de Rouiba ni même nous décliner son identité, se contentant de nous dire : « C’est une délégation de l’UGTA » ; il n’a pas trouvé les mots qu’il faut pour apaiser la colère des travailleurs. Tout comme ses camarades du syndicat d’entreprise, il a été accueilli par des slogans hostiles à l’UGTA. Car les travailleurs voient en la dernière tripartite « une abdication du syndicat, une trahison des travailleurs ». Les représentants de Sidi Saïd, qui se sont par la suite succédé à la tribune pour s’adresser aux contestataires, ont été invités à rentrer chez eux par des travailleurs toujours remontés contre l’insignifiante augmentation du SNMG de 3000 DA et la suppression du droit de départ à la retraite proportionnelle ou après 32 ans de service. La tentative donc de « raisonner » les travailleurs, décidés de poursuivre leur mouvement de protestation, n’a pas abouti.

Par K. O.

in El Watan

05.01.10