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Turquie. Quand les médias occidentaux se taisent

vendredi 11 mars 2016, par Alger républicain

Certains de nos compatriotes se rendent en Turquie espérant y découvrir un Eden. Il est vrai que les monuments et les paysages de ce pays sont riches de l’histoire de ce pays, attractifs et pleins d’intérêt. Quand on découvre cette terre quasiment inconnue du plus grand nombre des nôtres, comment ne serait-on pas ébahis devant les richesses de son passé ? Mais après s’être étonnés, admiratifs devant tant de découvertes pourquoi refuser de voir la situation réelle qui peut échapper à ceux qui ignorent les autres facettes d’aujourd’hui, du présent régime dictatorial d’Erdogan.
Avant d’aller plus loin, reconnaissons que ce pays a fait de gros efforts pour attirer des touristes étrangers. Ces efforts ont été réalisés avant l’arrivée du dictateur au pouvoir, notamment pour restaurer le vieil Istanbul et la célèbre Mosquée bleue qui ne cesse d’émerveiller ses visiteurs. Travaux incomparables avec ceux, non entrepris (!) dans notre Casbah. Par manque de moyens, affirme-t-on …

La Turquie, ce pays, membre de l’OTAN, c’est-à-dire intégré à l’impérialisme et conservateur comme il n’est pas permis, tente d’écraser avec une violence inouïe et sans état d’âme, le peuple kurde sous la mitraille et les bombes. Ces crimes sont commis dans le silence approbateur et quasi général des médias occidentaux, et souvent aussi turcs, qui évitent d’évoquer la double face de ses liens avec Daech, Al Nostra et d’autres organisations terroristes. Ils se montrent on ne peut plus complices en s’alignant sur les positions agressives de l’Occident, des monarchies du Golfe et de la Turquie contre la Syrie. Rares sont ceux qui dénoncent les actes de répression du pouvoir d’Erdogan qui ne sauraient cesser sa chasse aux Kurdes et progressistes de ce pays sans prise de position de tous les démocrates.

Après d’autres organes d’expression, la "justice" turque vient d’interdire, le quotidien Zaman accentuant de la sorte la répression de toute opposition au pouvoir dictatorial de Recep Tayyip Erdogan et de ses amis. Mais il semble bien que cela ne dérange pas tellement ses alliés, tant qu’il se manifeste comme un complice zélé dans la guerre contre la Syrie et qu’il se soumet à l’impérialisme.

Nous n’approuvons certes pas la ligne éditorialiste de Zaman, loin de là, qui appartient au grand groupe de presse de Fethullah Gülen, également obscurantiste islamiste et qui fut un temps la béquille politique d’Erdogan. Après ses déboires avec son ex-ami et allié Erdogan, ce Fethullah Gülel a trouvé refuge, où ? Eh bien aux US !

Cependant, avant de tirer des conclusions hâtives et pour mieux comprendre la situation, il faut rappeler que cette interdiction de paraître de Zaman, les brimades imposées au quotidien Cumhurryet illustrent bien les contradictions qui opposent les clans de la bourgeoisie turque, des clans réactionnaires, les uns plus que les autres, tout de même !

Jamais aucun d’eux, et pour cause, n’a dénoncé l’exploitation des travailleurs, des masses populaires et soutenu leurs luttes et non plus dénoncé la violente répression dont sont victimes les Kurdes des différentes régions de ce pays de l’Asie mineure et les progressistes turcs.

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Malik Antar

10.03.16