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Manifestations dans toutes les capitales de l’Afrique Occidentale contre le franc CFA

mardi 29 août 2017, par Alger républicain

Aucun média n’en a parlé. La presse algérienne néo-colonisée par l’AFP ou par France 24 les a elle aussi ignorées.

Elles ont eu lieu à l’initiative de l’association "Urgence Afrique" qu’anime Kemi SEBA. L’ampleur de la participation des populations à ces marches qui se sont déroulées le même jour révèle le niveau de maturité de la conscience anti-colonialiste.

Les peuples de l’Afrique occidentale dénoncent le rôle négatif de la France qui pompe 60% des réserves financières de ces pays pour soi-disant soutenir le FCFA et le comportement conciliateur de leur gouvernants. Les mots d’ordre et les discours prononcés marquent le début d’une bataille contre le franc CFA.

Français d’origine sénégalaise, Kemi SEBA a été arrêté à la fin de la marche après avoir brûlé un billet de 5000 francs cfa. Il sera jugé mardi prochain. Une grande chaîne de jeunes Africains dénonce son arrestation et exige sa libération immédiate.

Ces pays ont été enserrés par l’impérialisme français dans le carcan de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, un dispositif juridique, monétaire, financier et militaire imaginé pour perpétuer leur dépendance sous la direction de marionnettes autochtones.

La gestion de la majeure partie des recettes d’exportation de ces pays est jusqu’à présent du ressort du directeur du Trésor de France. C’est le régime gaulliste des grands monopoles capitalistes qui l’a mis au point en 1959 avant de leur octroyer une indépendance de façade pour tuer dans l’oeuf toute idée d’insurrection. A l’origine, cette structure fantoche a regroupé la Côte d’Ivoire, le Niger, le Burkina Faso et le Bénin. Le Mali s’en était retiré du temps du dirigeant anti-impérialiste Modibo Keita que les services subversifs français, avec l’appui d’officiers de l’armée malienne à leurs bottes, réussiront à renverser en 1967 et à enfermer dans une mine de sel jusqu’à sa mort.

Confronté à la lutte de libération du peuple algérien, l’impérialisme français n’était plus en mesure de mener sur plusieurs fronts à la fois ses guerres coloniales pour étouffer les aspirations des peuples dominés à l’émancipation nationale.

Il comptait au départ utiliser cet ensemble pour servir de "mur de soutènement" au Sahara algérien qu’il avait administrativement dissocié de l’Algérie afin de garder sous sa domination le pétrole découvert. Le refus de cette partition par le peuple algérien mit en échec son plan.

Les pressions de l’impérialisme français conjuguées aux intérêts antipopulaires des classes parasitaires ont conduit par la suite à l’élargissement de cet ensemble à d’autres Etats de l’ancienne Afrique française. C’est sous couvert de cette entité, entre autres leviers de subversion, que l’impérialisme français protège les sources de ses profits en Afrique, mène et camoufle ses activités agressives et ses ingérences.

Ce sont des migrants subsahariens installés à Alger qui ont diffusé l’information sur ces manifestations. Conscients que leur exode a été provoqué par la misère et la stagnation de leurs pays suite au pillage qu’ils subissent dans le cadre de cette domination, ils ont suivi avec beaucoup d’espoir le début de la révolte pour briser les chaînes de la Françafrique.

C.P.
29.08.17