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Qui était Raymonde Peschard ?
mercredi 26 novembre 2014, par
Le 26 novembre 1957, au matin, Raymonde Peschard était tuée d’une balle dans la nuque après avoir été capturée par un détachement de l’armée coloniale, à Draâ Errih, dans la région de Medjana. Le docteur Belhocine avait subi le même sort. Elle faisait partie d’un groupe de l’Armée de Libération nationale de la Wilaya III qui se dirigeait vers la Tunisie. Ce groupe était commandé par le docteur Mustapha Laliam qui fût fait prisonnier en même temps que son épouse, le docteur Néfissa Hamoud.
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Avant d’être combattante de l’ALN, Raymonde Peschard était militante communiste.
Raymonde Peschard est née le 15 septembre 1927 à Saint-Eugène, aujourd’hui Bologhine, un quartier de l’ouest d’Alger. Son père était cheminot et syndicaliste actif. A la mort de sa mère, elle fut recueillie par son oncle Edouard et sa tante qui vivaient à Constantine. Tous les deux militaient au sein du Parti communiste algérien. C’est ainsi qu’elle grandit dans un milieu qui la prépara à se battre à la fois pour l’amélioration des conditions de vie des opprimés et exploités, pour l’indépendance de l’Algérie et le socialisme. [1]
Elle adhère à 18 ans à la Jeunesse communiste d’Algérie puis après la dissolution de cette organisation à l’Union de la Jeunesse démocratique algérienne, créée à l’initiative de jeunes communistes et de patriotes pour unir leurs efforts dans la lutte contre le colonialisme.
Elle est employée par l’EGA (Electricité et gaz d’Algérie qui prit en 1969 l’appellation de Sonelgaz). C’est là qu’en qualité d’assistante sociale elle noua de fortes relations avec les travailleurs et leurs familles. Elle était très appréciée par ces derniers. Elle leur accordait tout son temps, pendant et en dehors de ses heures de travail. Ces liens renforcèrent ses convictions politiques et idéologiques. C’est ainsi que le PCA lui confia une responsabilité au sein de la direction régionale constantinoise. L’éducation qu’elle avait reçue au sein de son parti l’avait préparée tout naturellement à soutenir le combat armé engagé le 1er novembre 1954 par le FLN pour la libération de l’Algérie.
Suspectée par la police coloniale, elle est interdite de séjour à Constantine et mutée à Oran par son entreprise. Elle s’installe à Alger en 1956 où elle poursuit son activité militante clandestine au sein du PCA. Elle est accusée en mars 1957 d’être l’auteur d’un attentat à la bombe qu’elle n’avait pas commis. Recherchée par la police, elle est hébergée par des progressistes européens. Elle rejoint les maquis de l’ALN en Kabylie pour échapper aux tortionnaires de l’armée française.
Raymonde Peschard est enterrée au cimetière chrétien de Constantine. Son corps fut récupéré par sa tante après des démarches difficiles et éprouvantes.
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A. E-M.
(Lire dans Alger républicain, édition du 15 au 30 novembre 2004, l’article de William Sportisse sur Raymonde Peschard.)
[1] (Lire dans Alger républicain, édition du 15 au 30 novembre 2004, l’article de William Sportisse sur Raymonde Peschard.)