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Raymonde Peschard, martyre de la guerre de libération, tuée une deuxième fois*
dimanche 13 janvier 2019, par
Lâchement exécutée d’une balle dans la nuque le 26 novembre 1957 par l’armée française, la chahida Raymonde Peschard, surnommée Taoues par ses soeurs et frères du maquis, a été honorée par la République algérienne qui a donné, en 1963, son nom à une artère de la ville de Constantine.
Une plaque perpétuait son souvenir en rappelant à la jeune génération que la guerre de libération nationale n’était pas une guerre religieuse mais une guerre pour mettre fin à l’oppression coloniale, que des Algériens d’origine européenne y ont participé. Nombreux furent parmi eux ceux qui connurent la torture et la prison. D’autres, principalement des communistes, firent le sacrifice de leur vie dans les maquis. Iveton fut guillotiné après un simulacre de procès.
Cette plaque, la plaque commémorative de Raymonde Peschard, militante communiste, membre de la l’ALN en wilaya 3, a été arrachée de son emplacement. Un propriétaire de restaurant en a décidé ainsi pour refaire la façade de son commerce, ne jugeant pas nécessaire de la remettre. Par simple ignorance, par souci d’ « esthétique » douteuse ou tout simplement par négligence ? Allez savoir pourquoi !
Après sa capture lors d’un encerclement, Raymonde Peschard fut « ligotée, couchée, le visage contre le sol, elle reçut une balle de révolver dans la nuque, tirée à bout portant par un officier, sur ordre du colonel Buis. Dans un communiqué lu à la radio et diffusé par la presse, Robert Lacoste, ministre résident, présenta sa mort comme un titre de gloire pour l’armée française. » (Mohamed Rebah, chercheur en histoire).
Selon les habitants de Constantine, cette acte « est inadmissible, l’armée coloniale l’a tué physiquement et le restaurateur a profané sa mémoire ».
Plus qu’une plaque de rue
Une plaque commémorative, n’est pas une simple plaque de rue. Elle rappelle à notre mémoire et surtout aux générations qui ne les ont pas connus, le passé de nombreux autres vaillants et courageux personnage qui ont donné leur vie pour l’indépendance et la liberté de notre pays.
La plaque de la rue Raymonde Peschard, raconte le passé glorieux de la ville de Constantine mais aussi d’un courant politique dont le rôle et la place dans le mouvement de libération est l’objet d’une conspiration du silence quand il n’est pas falsifié.
Une Algérienne d’origine européenne qui a fait la révolution ? Cela ne cadre sûrement pas avec l’image sélective que certains « historiens avisés » veulent faire passer. Ils se gardent bien de restituer la réalité du combat du peuple algérien pour briser les chaînes coloniales.
A N
*Lire dans Alger républicain, édition du 15 au 30 novembre 2004, l’article de William Sportisse sur Raymonde Peschard.