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Déclaration du PADS 1er mai 2015 : Journée internationale de luttes de la classe ouvrière et des travailleurs
jeudi 30 avril 2015
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Intensifions les luttes politiques et sociales pour des changements profonds face à la catastrophe de la chute des recettes pétrolières !
Les travailleurs ne doivent pas payer la facture du pillage des ressources du pays !
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La situation sociale des travailleurs s’est considérablement dégradée ces derniers mois. La flambée des prix des biens de consommation et notamment des produits alimentaires, en réduisant leur pouvoir d’achat, a conduit à une nouvelle et brutale détérioration de leur nutrition, de leurs conditions de vie et de celles de leurs familles. Les augmentations salariales que les fonctionnaires ont arrachées par leurs luttes ces dernières années ont été réduites à néant. La condition des ouvriers des usines et des chantiers de construction qui n’ont bénéficié d’aucune augmentation notable, malgré les énormes revenus pétroliers enregistrés depuis 15 ans, est encore pire.
Le gouvernement a laissé faire justifiant sa passivité par l’action des "lois du marché" et les conséquences de la chute du prix du pétrole. Mais en dévaluant en catimini le dinar par rapport au dollar, renchérissant le prix des biens importés, il a frappé de plein fouet les salariés, les retraités, tous ceux qui n’ont pas d’autres ressources pour vivre. A l’opposé, les importateurs et les gros commerçants intermédiaires, les paysans riches et les capitalistes, en un mot la bourgeoisie et les affairistes ont tous accru leurs profits à une échelle sans précédent. Que le prix du pétrole s’élève ou baisse, que le taux de change du dinar s’améliore ou se détériore, les bourgeois continent à s’enrichir par la spéculation et la surexploitation de la classe ouvrière.
Les capitalistes n’acceptent aucune augmentation salariale qui réduirait leurs profits et surprofits ne serait-ce que d’un centime. Toute tentative d’organisation syndicale ou de revendication salariale et matérielle est réprimée de façon impitoyable par le patronat. Il est couvert et appuyé conjointement par les institutions gouvernementales et le syndicat maison UGTA. Le secrétaire général de ce pseudo syndicat n’a pas eu honte de qualifier publiquement son organisation de "syndicat du pouvoir". Les Rebrab, Benamor, Sim, Hassnaoui, Hadddad, etc., immensément enrichis grâce aux aides généreuses de l’Etat et à leur qualité de prête-nom de personnages haut placés, écrasent dans l’oeuf toute action ouvrière. Nulle activité syndicale n’est tolérée. Les travailleurs qui tentent de s’organiser en syndicats, même UGTA, sont jetés à la rue dans l’indifférence totale des représentants de l’administration et le silence complice des journaux prétendument libres et indépendants mais achetés par leurs gracieuses pages publicitaires.
Quels que soient cependant leurs appuis, la bourgeoisie et les succursales des multinationales tremblent de peur. Elles savent que sous la cendre couve le feu de la révolte et de la combativité ouvrières, que les travailleurs qu’elles ont défaits grâce à leurs soutiens dans l’Etat ont assimilé les leçons de la lutte et préparent dans l’union et la vigilance leurs contre-offensives.
En ce 1er mai 2015 de lourdes inquiétudes se profilent pour le présent et l’avenir immédiat de la classe ouvrière, de la petite paysannerie et de toutes les couches populaires qui ne tirent leurs maigres revenus que de leur travail. Les contradictions du capitalisme à l’échelle mondiale, les rivalités entre les puissances impérialistes pour la domination et le contrôle des sources d’énergie ont conduit à une chute des revenus pétroliers de l’Algérie. A l’unisson, les défenseurs du capitalisme exploitent cette évolution préoccupante encouragée par les calculs antinationaux du régime. Ils en font un prétexte pour réclamer la rupture avec ce qu’ils qualifient de séquelles des années 1970, de "populisme" et d’ "étatisme". Ils appellent, entre autres, à mettre fin au soutien du prix des produits de consommation de base, à supprimer les derniers vestiges de la médecine gratuite bien qu’elle ait été réduite à sa plus simple expression. Mais ils sont muets quand il s’agit de dénoncer la fraude fiscale ouvertement pratiquée par les classes privilégiées ou les cadeaux faramineux que le pouvoir leur accorde sans que rien de concret n’ait été obtenu dans la réduction de la dépendance industrielle, technologique et alimentaire. Une nouvelle offensive est en préparation pour enlever à la classe ouvrière et à l’ensemble des travailleurs ce qui reste de conquêtes sociales arrachées durant des décennies de luttes, dans les domaines de la durée du travail, des retraites, de la sécurité sociale, des contrats de travail, etc.
La guéguerre opposant le pouvoir et l’opposition médiatisée par la presse n’a pas pour but d’améliorer les conditions de vie des travailleurs. Des fractions en lice aussi bien dans le pouvoir que dans l’opposition comptent sur leurs appuis impérialistes externes ou des régimes rétrogrades du Golfe pour faire pencher la balance de leur côté en contrepartie de la promesse de satisfaire leurs désirs de mettre la main sur tout ce qui rapporte.
Les États impérialistes, français et américains notamment, ne relâchent pas leurs pressions pour obtenir plus du régime ou de l’opposition
Les revendications de ces rapaces, ce sont le contrôle total sur les hydrocarbures convoités, la suppression de toutes les barrières qui entravent la liberté de s’installer en Algérie et de rapatrier sans aucune condition leurs profits, la liquidation de toute législation sociale favorable aux travailleurs afin de pouvoir exploiter sans frein les travailleurs, l’installation de bases militaires au Sahara, la soumission pure et simple de l’armée algérienne à leurs objectifs stratégiques de protection de leurs intérêts en Afrique et comme auxiliaire de leur lutte à grande échelle pour le partage du monde et la confrontation avec leur rivaux russe ou chinois.
Afin d’établir leur mainmise sur les richesses des peuples, les Etats impérialistes, les régimes rétrogrades à leurs bottes et leurs hommes de paille ont mis une bonne partie du monde à feu et à sang : en Palestine, Afghanistan, Irak, Libye, Mali, Centrafrique, Syrie, Yémen, Ukraine, Nigeria, etc. Ils préparent d’autres guerres, aux conséquences catastrophiques pour les peuples, contre la Russie ou la Chine. Foulant au pays toute légalité internationale, ils bafouent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à régler les conflits internes sans ingérences extérieures. Ils tentent d’imposer par leurs interventions violentes des pantins à leurs services. Ils sèment les divisions au sein des travailleurs et des peuples sur des bases religieuses, chauvines ou racistes pour les empêcher de s’unir contre eux et de s’affranchir de leur domination.
Notre pays n’échappe pas à ce danger. La résistance des peuples est indispensable. Partout où les peuples arrivent à surmonter les divisions attisées par l’impérialisme et les exploiteurs et à s’organiser, partout où ils ne se laissent pas faire, quels que soient les sacrifices, ils arrivent à mettre en échec les plans des agresseurs impérialistes.
Partout dans le monde, les travailleurs reprennent confiance dans leur capacité à lutter et à obtenir gain de cause. Au Venezuela, à Cuba ou ailleurs, les ingérences impérialistes sont mises en échec. Dans notre pays, la mobilisation des populations de In Salah contre la collusion des multinationales et du régime dans l’exploitation aventurière du gaz de schiste au Sahara est une preuve que les masses refusent la passivité. A Rouiba, les ouvriers du complexe de véhicules industriels ont chassé le magnat Tahkout des transports universitaires, autre prête-nom d’hommes du régime, qui occupait illégalement un vaste terrain de leur usine. Au port d’Alger les dockers n’acceptent pas le diktat de la société émiratie DWP à laquelle le gouvernement a cédé les activités les plus rentables sans contrepartie, sans un minimum de dignité nationale.
Plus la crise du capitalisme est durable et plus les capitalistes sont effrayés à l’idée qu’une contre-offensive de la classe ouvrière et de ses alliés remette à l’ordre du jour la lutte pour le renversement de la domination de la bourgeoisie. Leur propagande et leurs mensonges anticommunistes redoublent d’intensité. Ils cherchent à empêcher une nouvelle révolution, l’instauration d’une société socialiste fondée sur la propriété sociale des moyens de production, le pouvoir de la classe ouvrière et du peuple, la planification du développement économique et sociale en vue de la satisfaction des besoins sociaux croissants des producteurs, une société dont les bases sociales assureront la paix dans le monde, la fraternité et la solidarité désintéressée entre les peuples.
Les travailleurs les plus conscients ont pour tâche d’inscrire leurs actions dans cette perspective historique :
– en édifiant dans des luttes anticapitalistes déterminées de la base au sommet un syndicat de classe, de masse, démocratique, unitaire et internationaliste, un syndicat qui lie les luttes pour les revendications matérielles immédiates à la lutte pour l’abolition de la société capitaliste ;
– en participant à la construction d’un parti marxiste-léniniste, enraciné au sein de la classe ouvrière et des masses populaires, résolument tendu vers la réalisation de ce but historique.
Le parti des communistes d’Algérie, le PADS, salue les luttes et les combats des travailleurs et des travailleuses pour leurs revendications matérielles, leurs libertés syndicales, pour les libertés démocratiques, pour la défense des intérêts du pays qui se confondent avec leurs intérêts de classe.
Il salue le combat des travailleurs du monde entier contre l’exploitation capitaliste et la domination impérialiste.
Il appelle toutes les forces communistes révolutionnaires à intensifier leurs luttes idéologiques et politiques pour montrer que le capitalisme est la source des maux des travailleurs, du chômage, des privations et des souffrances, des guerres, du terrorisme et du fascisme ; pour préparer les conditions d’une nouvelle offensive en vue de l’abolition du capitalisme.
Ils les appellent, à la veille de la célébration du 70ème anniversaire de la capitulation du nazisme le 9 mai 1945, à méditer les enseignements de la victoire remportée grâce à l’action anti-fasciste résolue de l’URSS et au sacrifice de 25 millions de soviétiques qui, en défendant leur patrie socialiste et les conquêtes sociales et politiques du socialisme, ont contribué de façon essentielle à la libération des peuples du joug du nazisme. L’assimilation des enseignements du combat antifasciste est indispensable afin d’organiser dans une direction anticapitaliste les luttes prolétariennes et populaires actuelles à venir, afin d’infliger une défaite à l’impérialisme qui s’appuie sur le terrorisme et le fascisme de toutes couleurs pour tenter d’arrêter la marche inexorable de l’histoire vers l’émancipation des classes exploitées et opprimées.
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Vive l’internationalisme prolétarien !
La classe ouvrière et ses alliés doivent organiser leur contre-offensive !
A bas le capitalisme !
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PADS
29 avril 2015