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BURKINA FASO : Fini le temps des dictateurs pouvoiristes !

lundi 3 novembre 2014

Une déclaration de YOONU ASKAN WI - Mouvement pour l’Autonomie Populaire

Contraint et forcé devant l’ampleur et la puissance de l’insurrection populaire, l’assassin du Président Thomas Sankara, du journaliste Norbert Zongo et de tant d’autres citoyens burkinabé, le sinistre Blaise Compaoré a dû renoncer à son projet rétrograde de tripatouillage de la constitution, démissionner de ses fonctions de Président de la République et organiser sa fuite du pays, toute honte bue.

« La constitution est au-dessus des institutions qui lui donnent corps, et le peuple, le peuple seul, détient la paternité de sa constitution »

(Yoonu Askan Wi, 011).

Ni sa « majorité de députés » cloitrés dans un hôtel de Ouagadougou, ni sa décision de « retirer le projet de loi modifiant la constitution », ni ses autres manœuvres désespérées de dernière minute, ni la répression ayant entrainé des dizaines de morts et des centaines de blessés, n’ont pu le sauver face au courage et à la détermination des masses de jeunes, de citoyens et citoyennes, de militants des partis politiques d’opposition et d’organisations de la société civile, sans oublier l’adhésion des segments patriotiques des forces armées.

Quelque deux semaines après l’anniversaire de l’assassinat de Thomas Sankara, Ce jour mémorable du 30 Octobre 2014 retentit comme un pied de nez à la face du dictateur Compaoré et, ironie de l’histoire, comme une revanche posthume du Capitaine du peuple.

Après le soulèvement de Sidi Bouzid en Tunisie qui a débouché, le 14 janvier 2011, sur la chute et la fuite du Président Ben Ali lâché par son armée, après l’historique 23 juin 2011 qui a marqué, au Sénégal, le début de la fin du « monarque éclairé » Abdoulaye Wade, le peuple burkinabé a décidé, ce 30 Octobre 2014, de prendre lui-même son destin en mains, en assumant son "Y’en a marre de Blaise !". La jeunesse africaine, les peuples africains, en ont assez de voir notre continent être le siège de ce virus Ebola antirépublicain appelé ‘’tripatouillages des Constitutions’’ pour les seuls privilèges de dirigeants indignes ! Blaise Compaoré ne perd rien pour attendre, il devra rendre des comptes et payer pour tous les crimes commis, et sans nul doute la vérité sur l’assassinat de Sankara jaillira. Que toutes les feuilles mortes accrochées aux pouvoirs néocoloniaux tombent, pour servir de terreau à l’émergence d’une Afrique nouvelle, libérée de l’impérialisme et des idéologies obscurantistes, et que dégagent les dinosaures françafricains : Eyadéma, Bongo, Sassou, Déby, Biya, Ouattara, etc. Par ailleurs, pour avoir soutenu à bout de bras et jusqu’au moment ultime un régime aux antipodes des intérêts des peuples africains, les sapeurs pompiers et autres prétendus médiateurs ou émissaires de l’ONU et de l’UA sont à présent disqualifiés. La victoire du peuple burkinabé, belle leçon d’autonomie populaire pour notre continent, doit aussi constituer pour nous un encouragement dans le contexte sous-régional actuel où nous devons faire face, d’une part, aux tentatives de l’Union Européenne d’imposer à la CEDEAO la signature des APE, véritable mécanisme d’asservissement de nos économies au capital international et, d’autre part, aux pièges de la tenue, en fin Novembre à Dakar, du 15ème Sommet de la Francophonie, cet autre instrument de domination culturelle et politique.

Yoonu Askan Wi / Mouvement pour l’Autonomie Populaire apporte son soutien et sa solidarité au peuple frère du Burkina Faso, pour le triomphe de la révolution démocratique, l’avènement de la République sociale et citoyenne au service du peuple. Sous ce rapport, il est inacceptable que la révolution initiée par le peuple burkinabé soit dévoyée dans des dérives militaristes, ou confisquée par des forces au service du néocolonial- capitalisme. Yoonu Askan Wi appelle à l’unité de toutes les forces vives burkinabé, politiques, civiles et militaires, actrices de la victoire du 30 Octobre, pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une Charte de la transition consensuelle, inclusive et partagée. Il les invite à renforcer la vigilance, afin de réunir les conditions de réalisation des aspirations profondes du peuple burkinabé, pour reprendre et poursuivre l’œuvre du Capitaine Thomas Sankara.

Yoonu Askan Wi salue la collaboration fraternelle et militante entre le ‘’Mouvement Y en A Marre’’ du Sénégal et les Organisations de la société civile au Burkina Faso. Pour que triomphe la seconde décolonisation du Burkina Faso et de l’Afrique toute entière, Yoonu Askan Wi appelle à l’unité des forces patriotiques de la sous-région et du continent, pour la construction d’un authentique panafricanisme révolutionnaire des peuples, seul garant d’une véritable libération de l’Afrique de tous les jougs de domination.

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1er Novembre 2014