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Une ou deux réflexions sur le livre de Joseph Andras, de son auteur et de son maître à penser

jeudi 22 septembre 2016, par Alger républicain

Au moment de la publication du roman-biographique de Joseph Andras sur le parcours du résistant et militant du PCA Fernand Iveton, l’un de nos collaborateurs avait alors commis quelques lignes sur notre site pour saluer la dignité de l’auteur qui avait refusé le Prix Goncourt. Nous avions précisé que nous attendions sa sortie dans les librairies pour prendre connaissance de son contenu et, éventuellement, formuler notre point de vue. Il faut dire qu’après lecture du livre de Jean-Luc Einaudi nous étions devenus méfiants sur l’honnêteté ou du moins l’objectivité de ces auteurs qui prétendent bien connaître l’histoire du mouvement national de notre pays.

Le livre est maintenant disponible à Alger. Nous venons de le lire et d’éprouver le même malaise que nous avions ressenti à la lecture de l’ "œuvre" de l’historien Jean-Luc Einaudi qui n’avait pu résister à la tentation d’étaler son anticommunisme, en particulier celui dirigé vers le PCA (Parti communiste algérien), mais pas seulement. Peut-être ce livre a-t-il été écrit avec retenue, avec vérité imagineront certains lecteurs. Peut-être, mais l’anticommunisme est toujours présent. Comme s’il n’existait aucun remède à ce mal bien inoffensif pour la bourgeoisie. La répétition de ces déclarations ou de ces écrits pose problème même avec un demi-siècle passé. Comment ne pas y répondre ? Garder le silence dans de telles circonstances n’est-ce pas se faire complice des menteurs conscients ou manipulés ?

Rappelons-le encore une fois pour préciser les choses : lors d’une conférence-débat au Centre Culturel Algérien de Paris, le même Jean Luc Einaudi avait récidivé en présence d’anciens combattants dont Abdelkader Guerroudj, Félix Colozzi, le chercheur en histoire Mohamed Rebah et d’Albert Smadja, membre du PCA, avocat d’office nommé in-extrémis pour "assurer" la défense de Fernand Iveton. L’un des participants à cette conférence, lui-même ancien moudjahid, était alors intervenu pour rétablir la vérité historique et infirmer la déclaration de l’historien et répété que les communistes n’avaient jamais abandonné leur camarade. Abdelkader Guerroudj et Félix Colozzi, ici présents pouvaient en témoigner, eux-mêmes n’avaient-ils pas des avocats communistes ?

Curieusement, celui-ci, Jean-Luc Einaudi, se murant dans un profond mutisme avait gardé le silence sans même tenté de justifier sa posture ! Y-aurait-il absence d’inspiration sans l’anticommunisme ? Le talent, la dignité et le courage littéraire, si grands soient-ils, ne justifient pas l’anticommunisme primaire commun à quelques auteurs marqués de gauchisme ; cette maladie qui échappe encore aux progrès, aux bons soins de la médecine.

L’inguérissable obsession de certaines ligues gauchistes les conduit à dire, à écrire n’importe quoi, y compris les mensonges les plus éhontés, les plus sordides, n’hésitant pas à salir la mémoire des patriotes révolutionnaires et de leur organisation. Ainsi, Jean-Luc Einaudi avait porté l’énorme mensonge prétendant que le PCA avait abandonné à son sort Fernand Iveton lors de son arrestation, ignorant ou feignant d’ignorer les accords PCA/FLN. Argument bien léger pour un historien prétendant bien connaître l’Algérie, son passé et ses militants.

L’entrisme de certains de ces gauchistes dans la vie politique se fait souvent par le portillon de la social-démocratie qu’ils finissent par rejoindre ; il en est ainsi en Grande Bretagne, en Italie et plus spécialement en France, où l’on voit l’actuel secrétaire général et ex-membre de la SFIO après être passé par un mouvement gauchiste, le "camarade" Cambadélis, lever la tête au premier rang des pro capitalistes, Benjamin Stora, parfois plus réservé, devenir consultant ou conseiller de François Hollande et maintenant zélé défenseur du capitalisme et bien d’autres "anciens" gauchistes, soit disant très proches de notre peuple, ralliés au libéralisme.

Pourquoi ne rappellent-ils jamais les accords PCA-FLN ? Ceux-ci signés pour le PCA par Bachir Hadj Ali et Sadek Hadjeres d’une part et, d’autre part, pour le FLN par Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda stipulaient que les membres du PCA devenus soldats de l’ALN, avec l’accord de leur organisation, devaient rompre tout lien organique avec ce parti en toutes circonstances jusqu’à l’indépendance.

Répétons-le une fois encore, ne pas rappeler ces vérités, les taire, ne pas les révéler, c’est en l’occurrence baisser les bras et en définitive se montrer complice, le mot n’est pas trop fort, de l’impérialisme français ou autre.

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Rachid Hamidi