le 11 février 1957 à la prison de Barberousse à Alger, Fernand Iveton militant du Parti communiste Algérien marche courageusement au supplice.

mercredi 17 février 2010
par  Alger républicain

« La tan’saou Al-Chouhada », n’oubliez pas les martyrs de la guerre de libération nationale, ce mot d’ordre est chaque année respecté depuis quelques années, lorsqu’il s’agit de commémorer le sacrifice de patriotes Algériens d’origine européenne tels que Henri Maillot et Fernand Iveton.

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Fernand Iveton guillotiné le 11 février 1957 à Serkadji
D.R - Oeuvre de Mustapha Boutadjine

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Ces commémorations sont organisées par une association Maillot-Iveton dont les membres fondateurs habitent le quartier de Madania (ex Clos Salembier) où résidaient les deux martyrs. Les membres fondateurs de cette association méritent nos encouragements ? poursuivre leur action sachant qu’elle concourt au rassemblement de tous ceux qui demeurent de nos jours toujours fidèles aux idéaux des martyrs de la guerre de libération nationale, idéaux remis en cause depuis plus de 30 années par une politique au service d’intérêts étroits ayant favorisé l’enrichissement fabuleux et éhonté d’une minorité d’Algériens au détriment de l’immense majorité.

L’exemple que nous donne l’association Maillot-Iveton du quartier d’Al Madania mérite d’être suivi dans tous les quartiers de nos villes et villages pour commémorer le sacrifice de tous les martyrs de la révolution afin de rappeler le parcours politique de chacun d’eux, sans jeter l’exclusive sur leur parti politique d’origine comme cela se produit encore très souvent de nos jours quand il s’agit du Parti communiste Algérien. Maillot, tout comme Iveton, Maurice Laban, Raymonde Peschard, Rebah Nourredine, Abdelkader Choukal, Maurice Audin, Mohamed Guerrouf et de nombreux camarades martyrs étaient membres du Parti communiste Algérien. Leur engagement dans la guerre de libération aux côtés des autres patriotes issus des anciens partis nationalistes qui ont rejoint l’ALN ou le FLN, n’est pas une décision individuelle. Elle fait suite ? une décision prise par le Parti communiste Algérien, ? la suite des accords FLN-PCA d’intégrer les Combattants de la Libération Nationale (organisation armée du PCA) dans l’ALN et le FLN. Voil ? la vérité historique qu’il ne faut jamais cacher au moins par respect aux martyrs que l’on doit honorer.

Dans son interview publiée le 31 Août 2001 par l’hebdomadaire Français « Le Point », Abdelkader Guerroudj, chef des groupes des Combattants de la libération nationale, condamné à mort en même temps que sa compagne Jacqueline, déclare à ce propos ce qui suit : « J’ai été condamné pour atteinte à la sécurité de l’État et complicité d’assassinat en tant que chef des Combattants de la Libération, l’organisme armé créé par le Parti communiste Algérien et versé au FLN  ». Toujours dans cette interview Guerroudj souligne à propos de Fernand Iveton : « C’était un camarade, un militant communiste ».

Oui, Fernand était un ouvrier. Son père était également communiste. Dans les rangs de son Parti, il avait acquis une conscience de classe et avait fait sienne cette idée de Marx : «  Qu’un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre  ». C’est pourquoi il a combattu avec fermeté l’influence raciste de l’idéologie colonialiste qui avait pu s’emparer malheureusement d’une partie importante de la population européenne. C’est pourquoi avant de marcher courageusement au supplice, comme l’a reconnu son bourreau, Fernand Iveton avait fait cette dernière déclaration : «  La vie d’un homme, la mienne, compte peu, ce qui compte c’est l’Algérie, son avenir et l’Algérie sera libre demain ».

Fernand Iveton est mort pour que son pays, l’Algérie, soit indépendant.

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William Sportisse

15.02.2010


Fernand Iveton et son fils - <span class="caps">DR</span>

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Fernand Iveton et son fils

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Lettre d’Iveton à son fils

Le 7.12.1956 dans une lettre à son fils Jean Claude, Fernand Iveton écrit :

« …. Ce n’est pas en te tapant la tête contre le mur ou en pleurant que tu donnes l’exemple d’un petit homme. Aussi, je te dis ceci : tu as vécu avec moi et tu sais ce que c’est un communiste. Notre lutte est dure mais nous vaincrons. »


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