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Ghaza : 225e jour ordinaire d’un génocide en direct

lundi 20 mai 2024, par Alger republicain

Le nombre de victimes de la campagne d’extermination a atteint samedi le chiffre de 35.386 tués et de 79.366 blessés depuis le début de l’agression lancée après le 7 octobre par Israël. 83 Palestiniens ont été tués et 105 autres blessés samedi 18 mai à Ghaza. Une famille de 20 personnes a été décimée par un missile.

Depuis l’entrée de l’armée d’occupation dans Rafah, le 6 mai dernier, les habitants de Ghaza ne savent plus où aller se réfugier. Comme le répètent les représentants de l’ONU aucun endroit n’est sûr à Ghaza.

Selon les représentants des organisations de l’ONU, 600 000 Palestiniens ont fui Rafah depuis le 6 mai pour échapper aux bombardements, n’emportant avec eux que ce que leurs faibles moyens le leur permettaient. Hommes, femmes et enfants ont dû marcher même en pleine nuit, dans l’obscurité, au milieu des décombres des immeubles bombardés, sur des chemins accidentés, parsemés d’objets dangereux, sans savoir où ils pourraient échapper à la mort qui, à tout moment, tombe sur eux du ciel.

Ceux qui avait quitté, il y a quelques mois, le nord de cette région palestinienne pour chercher refuge au sud, à Rafah, ou au centre, tentent maintenant de faire le chemin inverse, en remontant vers le nord et en s’efforçant de contourner les tirs meurtriers et intenses de l’agresseur.

Des dizaines de milliers d’entre eux en sont à leur dixième exode depuis que l’armée israélienne leur avait enjoint de partir vers le sud et de ne plus tenter de revenir chez eux où, de toutes façons, leurs demeures ont été complètement rasées. Sur le chemin de leur exode, des snipers en embuscade leur barrent la route. Ils se livrent avec délectation à de véritables tirs aux pigeons dont les cibles sont des femmes et des enfants désarmés.

L’armée israélienne pilonne sans arrêt de tous les côtés, de la terre, du ciel et de la mer, le nord, le centre et le sud de Ghaza. Toutes les armes de son arsenal alimenté à flux tendu par les USA crachent de façon interrompue les feux de la mort contre 2,4 millions d’habitants accrochés à leur patrie. Aucun endroit n’échappe à la démence de ceux qui ont décidé que les Palestiniens ne sont que des animaux à tuer. L’impression qui se dégage de cet horrible carnage est que les Israéliens veulent par tous les moyens plonger dans le désespoir la population pour l’amener à se décider à fuir la Palestine.

En sept mois de massacres ils ont échoué dans leur entreprise d’expulsion de la population de Ghaza. Ils cherchent donc à la canaliser vers le point de passage de Rafah qui s’ouvre directement sur l’Egypte et qu’elle contrôle entièrement depuis les premières heures de cette offensive du 6 mai après y avoir fait flotter triomphalement le drapeau israélien sur les tourelles de ses chars. Aucun camion de ravitaillement n’est plus autorisé à entrer dans Ghaza. Un blocus total est imposé. Les déplacements ne seront plus permis que de Rafah vers l’Egypte, tel est le plan des chefs de l’armée sioniste, certainement approuvé par les USA.

Au même moment une sinistre comédie se joue. Comme si tout avait été coordonné avec l’armée sioniste, les USA annoncent que la jetée maritime, claironnée depuis des mois, est désormais en place sur la côte de Ghaza pour l’acheminement des vivres. Une abominable tromperie, un rideau de fumée pour masquer les crimes de leur protégé, en faisant croire que les Palestiniens ne sont plus menacés par la famine. Les représentants des organisations humanitaires ont exprimé leur scepticisme. Ils sont tous d’accord pour dire que cette voie maritime ne pourra jamais remplacer le transport terrestre par camions via la porte de Rafah. En fait, sous leur fourberie habituelle, les USA cherchent à faire coup double. Face aux manifestants qui les fustigent aux quatre coins de la planète pour leur rôle dans le génocide, ils affectent de compatir aux malheurs des Palestiniens et de tout faire pour alléger leur détresse. En même temps, ils prodiguent de fausses assurances dans le but de pousser les peuples solidaires du peuple palestinien à cesser leur mobilisation. Peu de gens se laisseront prendre à cette comédie, piètre et hypocrite quand 35000 Palestiniens ont déjà perdu la vie et que d’autres vont encore périr alors que la guerre contre le peuple Palestinien peut se terminer aussi vite qu’elle avait été déclarée. Il suffirait pour cela que les USA et les principaux Etats de l’Union européenne cessent immédiatement et complètement de fournir des armes et des munitions à Israël, suspendent leurs relations commerciales et financières et décrètent un embargo total contre cet Etat. Mais l’impérialisme est ce qu’il est. Il ne peut faire ce qui est contraire à sa nature. Sans des sacrifices et des luttes rien ne peut le contraindre à reculer devant la volonté des peuples.

Des mensonges et encore des mensonges éhontés dans les médias des alliés d’Israël

Une chaine de TV française a annoncé ce dimanche dans un bandeau au bas de l’écran que « les combats reprennent à Ghaza ». Mais sans plus. Il est extrêmement rare que les chaines de TV publiques ou privées françaises, comme celles de la plupart des pays occidentaux, diffusent des informations sur le génocide en cours dans cette partie de la Palestine. Et encore moins des images ou des sons sur l’ampleur des destructions, les morts et les blessés, en particulier parmi les femmes et les enfants tués ou estropiés à vie, les flaques de sang qui rougissent le sol des hôpitaux et que personne n’a le temps ni le moyen d’essuyer, l’eau étant de toutes façons rare en raison de la destruction des stations de pompage et des canalisations, l’arrivée incessante de nouvelles victimes couvertes de poussière de la tête aux pieds et se tordant de douleur, au milieu des cris insoutenables, les agonies en direct, les hurlement d’une foule de femmes et même de médecins à la vue du corps de l’un de leurs proches déchiqueté par les bombes, ou aveuglé par la projection des débris des maisons effondrées sous le souffle des explosions, etc.
Tout ce tableau effroyable est solidement documenté. Mais il se trouve des responsables politiques français pour affirmer de façon péremptoire que les preuves du génocide « ne sont pas documentées ».

Jamais dans l’histoire, une guerre d’agression n’a fait l’objet d’autant de témoignages vidéos sur les crimes d’une armée d’occupation affairée à exterminer méthodiquement tout un peuple. Pourtant les animateurs de ces chaines ont l’audace de prétendre qu’il n’y a pas d’image pour informer leurs auditoires ! Une impudence à faire bondir d’indignation le plus habitué à tant d’hypocrisie dans les médias de ce monde capitaliste pourrissant, empêtré dans ses contradictions insurmontables. Il arrive à ces mêmes animateurs de tenter de se justifier en affirmant que les journalistes ne peuvent entrer à Ghaza. Un autre mensonge, mais cette fois-ci par omission, procédé honteux et cependant très répandu. Mais qui les en empêche ? Pas un mot n’est dit sur les interdits décrétés par l’occupant israélien qui ne veut pas se laisser filmer pendant qu’il commet l’un des pires massacres depuis un siècle. On laisse croire, en jouant sur les effets du conditionnement médiatique, que ce sont les « terroristes » du Hamas qui menacent de les tuer. N’est-il pas vrai en effet, à en croire cette propagande goebelsienne ignoble, que la population de Ghaza est l’otage de ce mouvement ? Pas un mot, il va de soi, pour saluer le courage de tous ces journalistes - leurs « confrères » si l’on accepte cette catégorisation corporatiste- qui bravent les occupants par leurs témoignages au milieu des tirs de snipers lâchement camouflés, sous les bombes et les drones pilotés par l’intelligence artificielle produite dans les centres de recherche des USA et de l’Europe.

Lorsque cette chaine de TV diffuse cette information sur « les combats (qui) reprennent à Ghaza », alors que l’armée sioniste n’a jamais cessé ses attaques, même lors des courtes trêves passées, on se demande quelle nouvelle indignité veut-elle couvrir par ses silences.

R.I.