Hitler et Boukhamkham au 20e salon du livre d’Alger Quelle honte !

samedi 14 novembre 2015
par  Alger républicain

Selon un quotidien national, la vente de Mein Kampf [1] aurait battu des records de vente au 20e Salon international du Livre qui vient de se tenir à Alger.

Le livre d’Hitler aurait été diffusé à 1500 exemplaires. Et c’est un record au SILA, dit-on. La maison d’éditions Dar El Houda se frotte les mains tout comme les éditions Dar Noaaman qui ont publié des textes d’Abdelkader Boukhamkham, préfacés par le sinistre Belhadj, l’ex-chef du Fis. Il existe pourtant une commission de contrôle au SILA qui a décidé l’interdiction de diffusion de ces auteurs. Pourquoi donc avoir permis ces « dépassements ». Comment donc ont-ils pu être diffusés dans un stand du salon de cette importance ?

Mais là ne s’arrête pas le comportement incompréhensible pour ne pas dire indigne des autorités. La partie palestinienne des mémoires de feu notre camarade Mahmoud Latrèche a été tout simplement empêchée de diffusion au cours de ce même SILA. Prétexte : des problèmes avec les Douanes. Vrai ou faux, on ne peut s’interdire de voir dans ces obstacles artificiels la main toujours présente des anticommunistes invétérés.
Et pourtant, l’historien palestinien qui a édité ce livre a été invité par les organisateurs du Salon. Et pourtant le nombre d’exemplaires qui devait être vendue ne dépassait pas les 20. A croire que le simple souvenir des dirigeants communistes algériens est toujours le spectre qui suffit à la seule évocation de leurs noms à remplir d’effroi les défenseurs des exploiteurs et des oppresseurs, anciens et nouveaux. Cette obstruction-exclusion a été unanimement dénoncée par les participants à l’hommage rendu le 6 novembre dernier sur la tombe du grand révolutionnaire algéro-palestienien que fut le regretté Mahmoud.

Que l’on soit opposant et même que l’on résiste au sionisme quand on sait à quelle barbarie se livre le pouvoir israélien colonialiste et fascisant, non seulement dans les territoires occupés mais partout ailleurs en Palestine, est une excellente chose, quoi de plus normal et même naturel que d’être solidaire du peuple frère palestinien ? Mais de là à sombrer dans un détestable antisémitisme en s’appuyant sur Mein kampf sous le prétexte qu’Hitler et son nazisme étaient antisionistes, ce n’est pas là être solidaire.

Il y a un pas que l’on ne saurait franchir sans trahir l’objectivité et son esprit en matière de littérature dans un salon international du livre. Autoriser ou permettre cette diffusion, c’est la soutenir, c’est se montrer complice des pires réactionnaires des israéliens, des sionistes et en fin de compte de l’impérialisme. La solidarité avec le peuple palestinien en ces moments difficiles peut et doit revêtir d’autres formes, des formes plus matérielles.

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Malik Antar

12.11.15


[1Pour ceux qui ne connaitraient pas Mein Kampf, nous rappellerons que ce livre fut rédigé par Adolf Hitler, le dirigeant fasciste allemand qui a endeuillé de nombreux peuples qui luttèrent pour la paix. En plus, d’éléments autobiographiques, ce livre atroce fait la promotion de l’idéologie nazie. De plus, il œuvre pour l’idéologie totalitaire, la sélection de la «  race  » aryenne comme étant «  la race pure  », les autres étant à éliminer. Il promeut le racisme et l’antisémitisme et, montre la guerre comme étant la meilleure œuvre à accomplir pour maitriser le Monde.