Nos riches frères qataris et autres princes, nos riches à nous et nos travailleurs !

jeudi 28 juillet 2016
par  Alger républicain

Je vais être long dans cet article, c’est que dans notre presse on ne parle pas assez souvent des achats de nos amis qataris et autres membres des Emirats Arabes Unis alors que l’on sait par exemple l’esprit sportif de nos « frères » en particulier qataris. Ne se sont-ils pas pliés en quatre pour acheter le PSG, le prestigieux club de foot de la capitale française ? Dans lequel il n’y a regrettablement pas beaucoup de footballeurs parisiens… Mais qu’à cela ne tienne, car ce n’est pas du ressort du bon prince Hamad al-Thani, de son père ou de son frère. Lui, son boulot c’est l’achat, l’acquisition de choses et d’autres. Pas n’importe quoi quand même ! Il achète des biens immobiliers ou des footballeurs tout comme il achète des chevaux… des chevaux de course, pas des canassons ou des bourrins évidemment. En homme finaud, il achète des chevaux ou des footballeurs… gagnants tant qu’à faire !

Chez nous aussi, ce bon prince fat parfois quelques achats… accessoires.
En parler, en parler…Mais où trouver le temps d’en parler en cette saison, fort heureusement, agitée par le foot devenu le sport-roi. Pourtant la considération ressentie pour nos frères de l’autre bout du monde ne faiblit pas, la preuve lorsque l’on en parle dans notre presse, de nos frères des monarchies, c’est le plus souvent avec admiration. Il n’y a rien de répréhensible à leur trouver des qualités, n’est-ce pas ? Ne sont-ils pas nos frères ?

Mais voyons un peu plus loin car là ne s’arrête pas l’attrait qu’exerce l’Occident sur ces braves gens. Il y a aussi la pierre, pas n’importe laquelle. Non, la plus onéreuse donc la plus belle, la pierre de taille. Pourquoi pas, se diront certains ? Les Moyen-orientaux n’auraient-il donc pas droit aussi aux belles choses ? C’est du racisme !

L’actuel monarque du Qatar - celui qui l’a précédé ou l’autre, celui qui lui a succédé à la tête de ce micro Etat « frère », si petit et si riche – aime donc beaucoup la France - pas son populo, incontestablement, non. Ce qu’il aime pardessus tout ce sont ses merveilleux palaces, ses monuments et autres chef-d’œuvre ou pas d’architecture.

Ses champs de courses. Pas pour les contempler mais pour en être le maître, le patron ! Et hurler à l’alentour :« Voyez, C’est à moi, ça tout ! ». C’est donc dans ce pays que se fait, pour l’instant, l’essentiel de ses acquisitions, de préférence dans les coins les plus riches, les plus côtés du sud-est de ce pays, la belle Côte d’azur par exemple et dans les quartiers huppés de la capitale française, Neuilly, champs Elysées et autre rue de Rivoli bien mieux fréquentés que les quartiers périphériques ou les banlieues. Il aime aussi les grands magasins tel le fameux Printemps, l’une de ses plus belles acquisitions. Pourquoi, oui pourquoi, n’auraient-ils pas le droit de résider dans des constructions modernes ou anciennes mais confortables et dans les quartiers peu populeux donc peu bruyants ? Les émirs ne sont-ils pas aussi des êtres humains ? Une nuit par an à occuper une jolie chambre ce n’est pourtant pas beaucoup, que diable !

Nous n’allons pas énumérer la liste complète des propriétés du « frère » Hamad al Thani, ce serait fastidieux pour nos lecteurs et pire, cela risquerait de heurter sa modestie. Contentons-nous, simplement, pour leur donner une petite idée, à nos lecteurs et citer en passant l’hôtel et le centre de thalassothérapie Miramar dans le Morbihan (évalué à 5,2 millions d’euros) ; c’est dérisoire imagineront certains de nos brillants commentateurs. C’est vrai, comparé au reste ! Par exemple aux dizaines d’autres biens dont des immeubles particuliers évalués au total à 3,3 milliards d’euros – vous avez bien lu, c’est la valeur de ces diverses propriétés ! - et dont le seul budget de fonctionnement et d’entretien est n’est d’environ que de 10 millions d’euros par an.

Nous n’aurons pas l’indécence d’évoquer dans ces lignes les autres achats de nos pauvres « frères » d’Oman, de Dubaï et des autres monarques de la région. Il ne s’agit pas de tenir grief à ces braves gens qui ont obtenu ces « petites » fortunes par leur travail, à la sueur de leur front. Tout le monde le sait. Il s’agit donc simplement de remettre les idées à leur place et de réajuster la réalité de la situation de certains d’entre eux, ceux que les mauvaises langues tentent de dénigrer avec leurs formules populistes.

Enfin, n’allez pas cauchemarder. Que croyez-vous ? Nous aussi nous avons nos propres riches, de riches algériens. Peut-être n’ont- ils pas tout à fait les mêmes occasions de faire des acquisitions identiques à celles que font nos frères qataris ou d’autres princes. Non pas qu’ils soient moins fortunés. C’est que, voyez-vous ils sont peut-être, discrets et préfèrent ne pas parler de leurs « biens » ou, malheureusement, sont-ils victimes de racisme ou alors trop mal conseillés.
Ou alors encore sont-ils très discrets même si certains, quelques rares journalistes de notre presse, ont eu la maladresse de faire état de leurs acquisitions « outre-mer » et ont même cité des noms. Mais, chut, vous savez, la rumeur publique…

Faut-il accorder quelque crédit à ceux de nos concitoyens qui déclarent que la frénésie immobilière et la folie des grandeurs qui l’accompagne ont gagné l’esprit de certains de nos riches ? Oui, oui, il existerait des Algériens, qui songent, quand ils ne l’auraient pas encore fait, à imiter leurs « frères » qataris. Mais ils sont peu nombreux et cela reste un peu court comme analyse après le vibrant appel de l’inlassable militant Sidi Saïd, le syndicaliste et bon porteur de serviette, le toujours dévoué à la bourgeoisie« , et d’Ali Haddad le président du Forum des entrepreneurs aux autres »créateurs« d’entreprises à investir leurs gains dans l’économie nationale. Ne sautez pas de colère si Sidi Saïd se range aux côtés du patron des entrepreneurs, c’est que la classe ouvrière à beaucoup à gagner. Pour s’en convaincre il suffirait de faire un court bilan de ses actions passées et l’on se rendrait vite compte des actions positives de ce »syndicaliste" si proche des travailleurs.

Il est vrai, répétons-le, c’est un peu court comme analyse, car, et le richissime frère Rebrab vient de démontrer une nouvelle fois, le degré de son esprit patriotique. Cet esprit, du véritable algérien, celui qui permet au pays d’étendre son prestige à toute la planète. En résumé le prestige de cet homme va de pair avec celui du pays mais oui ! Soyez objectifs lecteurs. Son groupe selon la presse vient d’acquérir le groupe Brandt en attendant de racheter un groupe italien de sidérurgie. Bien sûr, là encore il ne s’agit que d’élargir le renom de notre chère Algérie. De rien d’autre ! Même quand il envisage l’achat du groupe El Khabar… qui n’en finit pas de soulever … des commentaires. Il ne s’agit que de prestige ou comme en Occident, de devenir patron de presse pour mieux faire passer ses idées… de progrès !

Mais revenons un instant à nos précieux frères moyen-orientaux. Pour être complet il faudrait également évoquer les biens acquis par les monarques dans d’autres capitales occidentales, par exemple dans la fameuse City londonienne où les « investissements » de nos sympathiques princes arabes seraient encore bien supérieurs à ce qu’ils sont en France où, pourtant, ce pays et le Qatar, entre autres, ont signé des conventions sous le règne de Sarkosy qui font de la France un paradis fiscal pour cet émirat. Mais chut, n’ébruitons pas cette affaire car cette convention signée par Sarkozy et perpétuée par son successeur le bon socialiste François Hollande nous ferait courir le risque de passer pour d’incorrigibles jaloux.

Quant à nos pauvres riches, les nôtres, les purs jus algériens, ils semblent traîner la savate à côté de nos princes. Mais, ne vous laissez pas prendre. Ça n’est là qu’une vue de l’esprit car leur fortune est aussi réelle et peut-être de même hauteur que celle de nos bons émirs. Ah, sommes-nous stupides ? Dans cette courte énumération, nous avons aussi omis de citer les avions personnels comme les jets, les voitures de luxe comme celles de notre bien aimé émir qui n’en possède que 110 en France, les autres sont immatriculées en Grande Bretagne ou dans des paradis fiscaux et aussi les yachts auxquels tous les travailleurs aspirent pour emmener leurs enfants faire une petite ballade en mer ou en l’air le vendredi. Et, plus stupides encore sommes-nous mais où avons-nous la tête ? Nous avons aussi oublié de signaler que nos frères monarques ne passent pas leur temps à mener grand train à Paris, à Londres ou sur la Côte d’azur. Comme le laissent supposer certains. Ils savent également goûter aux joies simples de la vie en famille, au farniente ou même au plaisir du « green ». Le golf, ce sport démocratique le moins épuisant, une voiturette facilitant les déplacements sur le terrain.

En vérité, bien que nombreuses, ces lignes suffiront-elles à faire admettre qu’il ne peut y avoir de points communs entre les riches quelle que soit leur origine et les travailleurs qu’ils exploitent d’une façon ou d’une autre. Là aussi, quelle que soit l’origine des uns et des autres, qatarie ou algérienne les contradictions de classes et les luttes qu’elles entrainent sont une réalité que les bien-pensants ne peuvent pas effacer.

Le très bavard Sidi Saïd, lequel doit tous les honneurs à son mentor, le loyal serviteur dis-je de la bourgeoisie, le Ali Haddad. A côté duquel notre fameux syndicaliste n’a aucun scrupule à siéger. Mais ils peuvent aller se rhabiller s’ils imaginent que leur appel va tromper les gros nantis. Ceux-là sont à l’abri de toute générosité et bien qu’ils appartiennent à la même engeance ils savent où placer leur argent.

Les travailleurs non plus, pour des raisons bien différentes et surtout parce qu’ils n’ont pas le moindre dinar, ne se laisseront pas abuser par leur propos démagogiques. Les défenseurs de ce système, le capitalisme, portent un nom. Ce sont des collaborateurs de classes qui se sont mis au service des tous puissants, ces tous puissants qui ne lâcheront jamais rien sans la lutte des travailleuses et des travailleurs.

Seul un syndicat réellement de classe peut orienter la lutte des travailleurs pour la satisfaction de leurs justes revendications. Ceci est une réalité à laquelle même Sidi Saïd, ses comparses et leur masque ne pourront longtemps échapper. Leurs belles paroles enrobées de « patriotisme » ou non ne pourront pas toujours tromper les masses laborieuses. Ce n’est pas la première fois que le patronat et ses suppôts utilisent ces subtilités de langage pour tenter de tromper les exploités mais cela n’a jamais marché contrairement à leur volonté.

.

Abdelkader Hamidi
21.07.16